Qui sont les nuls qui conseillent François Fillon ?

Au vu de la communication catastrophique du candidat de la Droite et du Centre, il est légitime de se poser cette question tant celui-ci a accumulé les erreurs ces dernières semaines. Passons les en revue.

1-   Ses déclarations de campagne vantant sa probité étaient imprudentes. Un homme politique sérieux et chevronné ne devrait donner de leçons de morale à personne car il devrait savoir que cette profession n’est jamais à l’abri d’ « affaires » vraies ou malveillantes ! Comme disent les Africains, pour monter en haut du cocotier il faut avoir les fesses propres !

2-   Attaquer, dans les termes où il l’a fait, le Canard Enchainé qui venait de révéler les emplois de sa femme, était très maladroit, d’autant plus que les révélations étaient fondées !

3-   Il aurait dû se démettre immédiatement de sa fonction de représentant de la Droite et du Centre au profit d’Alain Juppé qui aurait remporté l’élection aisément. Mais sans doute aveuglé par l’ambition, il n’a pas compris que cette affaire allait plomber sa candidature et son système de défense lui ôter toute chance d’être élu !

4-   Il a demandé lui-même que la Justice intervienne rapidement avant de lui reprocher quelques jours plus tard sa célérité !

5-   Sur la lancée de sa campagne aux Primaires, il a eu tort d’affirmer qu’il se retirerait en cas de mise en examen, ce qui ne dénotait pas de sa part une grande perspicacité !

6-   Il s’est parjuré en revenant sur cette affirmation quelques jours plus tard, quand il a enfin compris que sa mise en examen était inéluctable !

7-   Son système de défense a alors dérapé et il s’en ait pris violemment à la Justice, ce qui n’est pas convenable de la part d’un candidat qui brigue la magistrature suprême de son pays !

8-   Il s’est retranché vers la légalité de l’emploi de sa femme, et n’a pas compris que les électeurs le jugeaient essentiellement d’un point de vue moral, et considéraient que la probité dont il s’était servi comme argument pour remporter le Primaire n’était plus maintenant au rendez-vous ! 

9-   Son insistance à dénoncer un complot et un assassinat politique était incompréhensible car vrais ou faux, ces faits n’occultaient pas ceux qui lui étaient reprochés.

10-           Il n’a jamais cru bon de donner aux électeurs la moindre explication sur le travail que son épouse accomplissait réellement en tant qu’attachée parlementaire !

11-           Il a présenté de fausses excuses portant non pas sur les faits, mais sur son manque de compréhension du fait que les temps avaient changé et qu’il n’avait pas su en tenir compte. Il a ainsi encore brouillé son image en voulant « noyer le poisson » !

12-           Quand les emplois de ses enfants ont été révélés, il aurait pu s’abstenir de dire, pour justifier leur travail, qu’ils l’avaient aidé à écrire un livre, tâche qui n’a rien à voir avec la fonction d’un parlementaire !

13-           Quand il a été dit que ceux-ci lui reversaient une partie importante de leur salaire, dans la crainte et la précipitation la plus mauvaise défense possible a été utilisée en prétextant qu’ils lui remboursaient leur argent de poche ou autres frais de mariage. Les gens se sont alors demandé s’il s’agissait d’une affabulation ou s’il n’était pas après tout qu’un bien piètre père de famille !

14-           Sa réponse « Eh alors ? » sur l’interpellation à propos des costumes, offerts par un ami, était aussi d’une grande maladresse et affichait un profond mépris pour le public. Elle n’était pas très réfléchie puisqu’il a ensuite changé d’avis et décidé de rendre ces costumes !

15-           Ses accusations virulentes à l’encontre de François Hollande sur un prétendu « cabinet noir » basées sur un livre qu’il avait apparemment mal lu, ont encore plus terni son image, celle d’un candidat désespéré qui essaie tous les moyens pour se défendre ! etc...

La seule action intelligente et positive a été d’avancer d’une journée la rencontre avec les juges qui a conduit à sa mise en examen, prenant ainsi de court tous les médias qui préparaient leur battage habituel !

Tout cela fait vraiment beaucoup de maladresses dans la communication d’un candidat à la Présidence de la République, et a dérouté même ses plus chauds partisans. Il ferait bien de virer ses conseillers en communication si toutefois il les a écoutés !

François Fillon s’est fourvoyé dans un très mauvais système de défense et pour reprendre  l’expression imagée d’un député de son camp, en tentant de cacher ses problèmes derrière un complot institutionnel,  il s’est mis « dans la peau d’un cambrioleur qui accuse les caméras de vidéo surveillance ! »