vendredi 30 septembre 2016

Shimon Peres



Il vient de nous quitter à 93 ans. Sans doute un grand homme d’Etat ! Comme à l’habitude lors d’une disparition, tous les discours concourent à sa dithyrambe ! Malgré son passé et ses mandats de Présidents ou de Premier Ministre d’Israël sous lesquels son peuple s’est livré à certaines exactions, il restera dans l’histoire comme un responsable humaniste et modéré qui a sincèrement cherché à établir la paix au Moyen Orient.

Ce ne fut pas facile pour lui dans un pays qui luttait pour maintenir sa sécurité face à un peuple Palestinien qui défendait par tous les moyens ses droits d’avoir aussi son pays. Il a dû lutter contre tous les va-t-en guerre et autres faux cons (pardon pour l’orthographe !) jusqu’auboutistes qui voulaient mener un combat sans limites, forts qu’ils se savaient du support inconditionnel des Etats Unis.

Il est parti sans voir cette paix qu’il souhaitait et qui lui a valu le Prix Nobel en compagnie d’Isaac Rabin et de Yasser Arafat, leader palestinien de l’époque, qui en avaient amorcé un processus par les accords d’Oslo, aujourd’hui caduques.

Si tous les commentaires dans le monde vantent son combat pour la paix, son successeur en Israël ne le présente que comme un homme qui a très bien défendu la sécurité de son pays. C’est une nuance importante qui devrait faire réfléchir tous les hommes politiques qui veulent sincèrement voir aboutir  des accords de paix au Moyen Orient !

Nous l’avons souvent écrit, les problèmes dans cette région passent d’abord et avant tout par un accord entre les Israéliens et les Palestiniens. Les tentatives pour aboutir à un tel accord, sincères ou simulées, se sont multipliées depuis des décennies, mais sans conviction et surtout sans coercition de la part des Etats Unis, maitres du jeu, qui se sont malheureusement toujours alignés inconditionnellement sur la position d’Israël lors de négociations qui ont toutes échoué.

Le Président Obama, à son arrivée au pouvoir avait soulevé, par ses prises de position, d’immenses espoirs pour aller vers une solution. Mais sans doute paralysé par les lobbies et son Congrès, force est de constater qu’au moment où il va quitter la Maison Blanche, aucune amélioration n’a été apportée pendant huit ans dans ce conflit! Le prix Nobel de la paix qui lui fut décerné en début de mandat sur la base de ses seuls discours, sans doute pour l'encourager, n'aura donc pas trouvé sa justification!

Nous pouvons prévoir qu’Hillary Clinton, probable futur Président des Etats Unis l’an prochain, fera preuve de la même inaction, compte tenu de son attitude passée de "va-t-en guerre" qui avait approuvé la guerre en Irak de George Bush!  C'est dommage car on  pourrait espérer d’une femme Présidente une très grande implication vers la recherche de la paix dans le monde. Il lui restera éventuellement à démontrer que nous avions tort de le penser!


Bygmalion : Menteurs ou irresponsables ?



C’est la question que les Français se posent aujourd’hui dans cette affaire pour Jean François Copé et Nicolas Sarkozy. Le reportage de France Télévision hier soir était édifiant bien que beaucoup de points restent à éclaircir dans ce scandale de fausses factures, et que bien de questions restent pour l’instant sans réponse.

Il est dommage que la Justice mette tant de temps à se prononcer sur le fond sur une affaire qui a été mise à jour il y a maintenant plus de deux ans. Elle n’a en effet jugé que la forme en mettant Nicolas Sarkozy en examen, uniquement pour avoir dépassé la limite autorisée pour ses dépenses de campagne, l’intéressé ayant déclaré n’avoir pas été mis au courant de la malversation qui consistait  à détourner certaines dépenses vers d'autres comptes de son parti pour mieux les dissimuler.

Jean François Copé, a lui été blanchi par ses juges après avoir totalement nié être au courant de ce qui se passait dans le parti qu’il dirigeait (sic). Si ces deux personnages disent la vérité, ils ont fait preuve de leur totale irresponsabilité, en ne contrôlant rien de ce qui se passait dans leur parti!  Comment peuvent-ils prétendre aujourd'hui que les Français leur confient la gestion de leur économie ? Et s’ils ont menti, ils sont bien évidemment hors course pour l’élection Présidentielle.

Quant à la société Bygmalion, sans connaître le dossier, il est difficile de comprendre les chefs d’accusation dont elle fait l’objet. Cette société commerciale a répondu aux demandes des collaborateurs de l’UMP et a facturé des prestations. A-t-elle abusé de la situation ? Dans l’urgence ceux-ci ne pouvaient pas faire d’appel d’offres ! Y avait-il des commandes de l’UMP en bonne et due forme pour justifier chaque facture ? Dans ce cas on ne voit pas ce qu’on peut lui reprocher : ce n’était pas à elle de contrôler les comptes de campagne de son client.  Toutes les prestations facturées étaient-elles réelles? Y a-t-il eu des versements occultes ? On aimerait bien avoir les réponses à toutes ces questions !

La candidature de Nicolas Sarkozy aux Primaires de la droite est fortement plombée par cette affaire. Ses partisans irréductibles n'y verront qu'une tentative de déstabilisation, mais il aura du mal à élargir son électorat! Il espère sans doute que la Justice ne se prononce pas avant l’élection Présidentielle, ce qui lui donnerait, en cas de victoire, un nouveau répit de cinq ans.


Mais à force de « crouler » sous les présomptions d’innocence dans de nombreuses affaires, de faire l’objet d’ouvrages littéraires qui le mettent gravement en cause et qui dénoncent ses propos et ses comportements, de voir certains de ses amis impliqués dans des scandales et mis en examen, il devrait admettre sa perte de crédibilité, confirmée par les sondages, et renoncer auprès des électeurs à briguer un nouveau mandat. Ne rêvons pas : il se battra sans doute jusqu’au bout !

mercredi 7 septembre 2016

Quand allons nous mettre des gestionnaires à la tête de l’Etat ?



Les hommes politiques et les fonctionnaires sont, tout le monde le sait, de très mauvais gestionnaires!  Les politiques d’abord savent qu’ils ne font que passer dans leur fonction au pouvoir et la bonne gestion des affaires du pays passe la plupart du temps après leur principale préoccupation qui est leur réélection !

Les fonctionnaires de leur coté, qui eux ont la sécurité d’emploi, ne comprennent pas les impératifs économiques, puisque l’argent n’est pas un problème dans leur travail et qu’ils savent que les déficits seront toujours comblés par l’endettement, en vertu du principe que l’Etat ne peut tomber en faillite et pourra toujours emprunter!

Ni les uns ni les autres, n’ayant pas l’expérience du travail en entreprise, n’ont la moindre notion de la façon dont on crée des emplois, ni de la concurrence mondialisée dans laquelle nous sommes aujourd’hui et qui nous oblige à un gros effort d’adaptation ! Si certains en sont conscients, ils n’ont cependant aucune motivation principale de nature à changer leur comportement puisque leurs fins de mois sont assurées !

La logique des responsables d’entreprises est évidemment bien différente, puisqu’ils savent qu’ils doivent non seulement équilibrer leurs comptes, mais en plus faire du profit sans lequel ils disparaissent ! Le contraste est saisissant et l’on se demande pourquoi il n’est pas fait appel à eux pour gérer l’économie de notre pays.

Il ne s’agit pas bien sur de leur confier de fonctions régaliennes ou sociales, mais leur expérience en matière de gestion serait quand même très précieuse. Ils savent eux que l’on ne peut pas longtemps dépenser plus d’argent que l’on en gagne. Ils savent comment se créent les emplois ! Ils savent s’adapter à la concurrence, et par dessous tout ils ont compris que leur avenir dépend essentiellement de leur performance et de leur efficacité. De plus les chefs d'entreprises ne prétendent pas, comme certains hommes politiques, tout ignorer de ce qui s'est passé dans leur maison quand des scandales éclatent et ils ne défendent pas en parlant de complot! etc..

Toutes ces notions sont absentes, pour notre malheur, chez nos politiques et nos fonctionnaires ! Nos responsables politiques viennent d'ailleurs pour la plupart de la fonction publique ou de la magistrature (avocats) qui ne les préparent pas à gérer l'économie du pays. Ce n'est pas une année passée à l'ENA qui est suffisante en la matière et l'administration n'est pas la gestion! Alors pourquoi ne pas exploiter les qualités des gestionnaires d'entreprises?

Un débat actuel porte sur les difficultés rencontrées par des petites entreprises qui travaillent pour l’Etat et qui sont en difficulté avec des problèmes de trésorerie parce que leurs factures sont réglées avec beaucoup de retard par l’administration. Quand on sait qu’une partie importante de leurs coûts provient de l’Etat qui, lui, exige un paiement immédiat de ses cotisations ou autres taxes, on peut conclure que nous marchons sur la tête dans notre pays.


Les hommes politiques ont montré depuis longtemps qu’ils étaient incapables de régler ce genre de problèmes. Alors pourquoi ne ce pas confier la gestion de l’entreprise France à des professionnels qui ont un sens de l'organisation et de la productivité que les autres n'ont pas? Mais c’est sans doute trop demander aux hommes politiques qui nous gouvernent et qui pour rien au monde ne sont prêts à se faire hara-kiri!

mardi 6 septembre 2016

Sarkozy: calendrier Judiciaire ou Politique?

Un Procureur vient de demander le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy et quelques autres personnes mises en examen dans l’affaire Bygmalion sur le dépassement des comptes de la campagne Présidentielle de 2012 du parti UMP.

La justice est souvent critiquée pour son calendrier qui coïncide parfois avec le calendrier électoral et Nicolas Sarkozy s’en est très souvent offusqué. Beaucoup de commentateurs ont d’ailleurs expliqué que ceci était la conséquence de la façon dont il avait traité la justice lors de son quinquennat, allant jusqu’à proposer la suppression des juges d’instruction !

Mais d’habitude ce sont les juges qui sont critiqués pour des mises en examen soit disant « opportunes » alors que cette fois il s’agit de l'intervention d’un Procureur qui
dépend du gouvernement et sa demande est bien sûr immédiatement  interprétée par l’ancien Président comme une intervention directe du pouvoir actuel pour le gêner dans sa campagne actuelle des Primaires !

Les juges ont maintenant un mois pour décider du non lieu ou du renvoi en correctionnelle. La manipulation est toutefois aujourd’hui impensable car elle va en effet à l’encontre de l’intérêt du pouvoir politique actuel.

En effet, le meilleur adversaire de la Gauche pour la Présidentielle de 2017, celui qui serait le plus facile à battre, est précisément Nicolas Sarkozy pour des raisons que nous avons déjà expliquées ( notre article « Un scenario gagnant pour Hollande en 2017»). Or l’action de justice en cours est de nature à diminuer les chances de Sarkozy d’être le candidat de la Droite en Mai prochain !

Si le pouvoir avait voulu monter un coup, il aurait fait intervenir son Procureur au début de l’année prochaine, après l’élection Primaire de Droite, pour affaiblir, quelques mois ou quelques semaines avant l’élection Présidentielle, son adversaire préféré une fois désigné! Il est donc évident que la décision du Procureur n'a aucun caractère politique.

On peut trouver intéressant cette demande car les Français voudraient bien enfin comprendre cette affaire de fausses factures Bygmalion, qui traine depuis plus de deux ans, et dans laquelle des dirigeants  politiques responsables prétendent n’avoir pas été mis au courant de malversations de leur parti, dont ils entendaient profiter !

Nous allons voir ce que vont maintenant décider les juges, mais Nicolas Sarkozy a sans doute raison de penser que cette affaire va l'handicaper pour la Primaire, ce qui n'est pas certain car ses partisans vont une fois de plus le "victimiser" pour lui attirer la sympathie des Français. Il aura en tous cas une explication toute trouvée pour justifier sa défaite!