dimanche 30 août 2015

Voter pour un programme ou pour un candidat?

Le Général de Gaulle avait voulu que l’élection Présidentielle soit un rendez vous entre un homme et le peuple pour dépasser les querelles partisanes. Il s’en est suivi des scrutins basés essentiellement sur des critères tels que : le charisme et la popularité des candidats, les réussites ou les échecs passés de leur parti, mais beaucoup moins les programmes proposés !

Avant toute élection, tous les partis nous parlent de leurs valeurs, de leur volonté de redresser le pays, de leur programme, mais à l’arrivée, hormis sur quelques points de détail qui en général réunissent un large consensus, les programmes sont en général très flous.

François Hollande s’était relativement peu engagé lors de sa campagne, connaissant sans doute les difficultés qui l’attendaient, et pourtant aujourd’hui ses supporters lui reprochent de les avoir trahis !

Les hommes politiques savent qu’il faut ratisser large et ne souhaitent en aucun cas  inclure dans leur programme électoral des élément susceptibles de leur faire perdre des électeurs ! Ils font preuve d’une prudence remarquable pour éviter les sujets qui fâchent ! Alain Juppé qui annonce une série de livres programmatiques, commence prudemment par le sujet de l’école pour lequel il peut trouver beaucoup de soutiens, même parmi les enseignants. Nous attendrons la suite mais sans trop d’illusions!

Le problème numéro un de la France est son économie qui va très mal actuellement avec son cortège de chômage, déficit public, déficit extérieur, endettement ! Ce devrait être le thème majeur de la prochaine campagne, avec celui de la sécurité et de l'immigration. Les deux Présidents, actuel et  précédent, n’ont pas fait grand chose pour améliorer la situation car ils n’ont pas eu la compétence ou le courage de prendre les décisions difficiles qui s’imposaient  pour l'améliorer, et que pourtant tous nos économistes ou nos partenaires Européens recommandent!

Mais le problème de nos hommes politiques, qui ont raconté tant de balivernes aux Français, est qu’ils savent que s’ils annoncent les décisions importantes qu’ils prendront sur le plan économique, ils sont certains d’être battus lors des élections. Ils s’abstiennent par conséquent de formuler des propositions trop détaillées, quand toutefois ils ont compris les enjeux de notre pays!

Dans la campagne qui va commencer, il faudrait que les journalistes mettent au pied du mur les candidats en leur posant des questions très précises sur leur programme et en nous épargnant la langue de bois et les grandes phrases habituelles et vides de sens derrière lesquelles se cachent trop souvent nos hommes politiques. Mais il ne faut pas rêver !

Le Général De Gaulle avait finalement raison, car au delà des programmes annoncés ou non, les Français devront une fois de plus se contenter de voter pour les hommes politiques chez qui ils pourront déceler certaines qualités telles que la compétence technique et économique, l'honnêteté, mais surtout le courage de prendre des décisions difficiles et impopulaires!


vendredi 28 août 2015

Sarkozy sera-t-il candidat à la Primaire de la Droite et du Centre?



C’est bientôt la rentrée et les futurs candidats à la nomination de leur parti pour l’élection Présidentielle de 2017 commencent à frétiller, à Droite comme à Gauche !

A Gauche, certains espèrent secrètement que François Hollande ne se représente pas du fait de ses promesses non tenues, sur le chômage en particulier. Plusieurs responsables jouent un jeu très subtil et, à l'instar de Manuel Vals, se préparent si c'était le cas, tout en jurant fidélité à leur patron! Si notre Président ne se représente pas, il est probable qu'il retardera le plus possible sa décision pour rendre impossible une primaire à gauche et imposer la candidature "naturelle" de son Premier Ministre!

A Droite tout est plus ouvert, mais le combat pour arracher la nomination sera rude. Deux candidats caracolent en tête des sondages et même si Alain Juppé creuse l’écart, Nicolas Sarkozy n’est pas loin. Ces deux hommes devraient fort logiquement se retrouver au second tour des Primaires de la Droite et du Centre.

Nicolas Sarkozy sera-t-il candidat ? On peut en douter pour plusieurs raisons. D’abord il y a les casseroles judiciaires. Il est facile de prévoir que nos juges, qui n’ont pas fini de régler leurs comptes avec lui, vont se réveiller à l’approche de l’élection, et ressortir fort opportunément leurs dossiers. Parmi les nombreuses affaires en cours, l'affaire des écoutes téléphoniques mais surtout celle de Bygmalion qui devrait revenir bientôt au devant de la scène car c’est sans doute la plus redoutable pour notre ancien Président. Elle va  en effet déchirer la Droite et pourrait, si les faits étaient confirmés, l’amener à renoncer à sa carrière politique !

Et puis il y a le contexte politique en France. Malgré la reprise en main de son parti et tout le travail méconnu qu’il effectue pour conforter la solidarité de ses membres et sa popularité, (tâche très difficile !) Sarkozy ne décolle pas dans les sondages. Les Français ont gardé un mauvais souvenir de son quinquennat.

Il s’est d'autre part trouvé piégé par la nécessité d’organiser des Primaires ouvertes dans le but de se rapprocher du Centre pour rechercher un candidat commun, excluant un vote exclusif des militants qui lui aurait été très favorable, et diminuant ainsi fortement ses chances de gagner. Mais il sait en plus que l’ouverture au centre qui a pour but d’éviter une candidature centriste indépendante ne sert à rien s’il remporte la primaire car François Bayrou a déjà laissé entendre qu’il serait candidat à l’élection Présidentielle dans ce cas. Dur ! dur !

Nicolas Sarkozy peut naturellement figurer au deuxième tour des Primaires avec Alain Juppé, mais alors les désistements des candidats battus décideront du résultat final. Organisateur des primaires il a la maladresse de se mettre tous ces candidats à dos! Les plus importants dans les scores seront probablement Lemaire et Fillon qui se désisteront fatalement pour Alain Juppé, le premier par communauté de style et de pensée, le second par haine de l’ancien Président ! Les autres "petits" candidats se désisteront à leur tour dans le même sens afin se retrouver plus tard dans le camp du vainqueur avec l'espoir d'un maroquin.

Il sait d’autre part, quelque soit son appétit de revanche, que les Français ne veulent pas d’un remake de l’élection Présidentielle 2012 Hollande-Sarkozy. Une nouvelle confrontation entre les deux derniers Présidents, qui ont complètement raté leur mandat sur le plan économique, serait quand même un non sens  et amènerait beaucoup de Français à rester chez eux le jour de l'élection ou à voter blanc!

Cette Primaire de la Droite s’annonce donc très difficile pour Nicolas Sarkozy, qui malgré son orgueil a certainement déjà fait cette analyse, et on peut sérieusement se demander s’il en sera finalement l’un des candidats, d’autant plus qu’un échec serait insupportable pour lui ! Mais c'est aussi un candidat redoutable qui a plus d'un tour dans son sac!


jeudi 20 août 2015

Nouvelle promesse de François Hollande


 François Hollande vient de faire une nouvelle "promesse" (j'ai failli écrire "blague"!) pour baisser les impôts. Cette annonce surprend, car la situation économique et les résultats de la politique actuelle menée par son gouvernement ne la justifient absolument pas !

Bien sûr les élections à venir motivent ce genre de décision, il faut éviter que la bérésina électorale dans les régions en décembre prochain ne soit trop dévastatrice, et que la situation sociale de la rentrée ne soit pas trop catastrophique. Mais y a-t-il un Français qui croit encore aux promesses de notre Président ? 

Une fois de plus, pour « noyer le poisson » le pouvoir pense que la meilleure des façons est d’annoncer une bonne nouvelle ! On attend la réaction des Vals et des Sapin sur cette proposition. S'ils sont clairvoyants, ils auront comme d’habitude le choix entre la circonspection et le doigt sur la couture du pantalon !
 
Comment peut-on croire en effet à ce genre de déclaration en période de préparation budgétaire quand on sait que l'objectif de ramener notre déficit public dans une zone conforme à nos engagements, et acceptable par nos partenaires Européens, s’avère extrêmement difficile à programmer?

Comment peut on espérer atteindre ces objectifs alors que la croissance de notre économie est encore bien balbutiante et en tous cas très insuffisante pour assurer l’augmentation notable de nos recettes fiscales et permettre une reprise de l’emploi ?

Les baisses qui intéressent vraiment les Français aujourd’hui sont d’abord et avant tout celle du chômage, pour redonner de l’espoir à beaucoup d’entre eux, et celle des dépenses publiques pour relancer l’économie dans leur pays.

François Hollande ne peut naturellement annoncer la première, après sa déconvenue de 2012 et il a décidé une fois pour toutes de ne rien faire en ce qui concerne la seconde ! Annoncer des baisses d’impôts sans réduire les dépenses et sans perspectives de nouvelles recettes, apparaît démagogique, dérisoire et dangereux si on ne change pas de politique !

La situation économique de tous nos voisins Européens s’améliore, nous savons exactement ce qu’ils ont fait pour obtenir ce résultat, mais nous persistons à ne rien faire et à penser que la tendance générale étant à la reprise, elle devrait tôt ou tard se traduire par des améliorations dans notre pays.


A quoi servent donc nos hommes politiques ?


mercredi 19 août 2015

Qui gouverne les Etats Unis ?


L’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les grandes puissances, doit maintenant être ratifié par les Etats Unis. Le Président Obama a pris personnellement ce problème en mains mais sa tâche ne sera pas facile.

En effet la forte opposition de l’Etat d’Israel menace cette ratification et les lobbies Israéliens, l’AIPAC en particulier, ont commencé leur travail de sape en utilisant les moyens à leur disposition. Les médias parlent de 700 lobbyistes envoyés à Washington et d’un budget de 20 à 40 Millions de dollars pour convaincre l’opinion publique Américaine et ses élus de ne pas procéder à cette ratification.

La procédure de ratification consiste  en un vote du Congrès à la majorité simple. Si le vote est négatif, le Président peut mettre son veto amenant ainsi le Congrès à se prononcer de nouveau,  mais cette fois à la majorité des deux tiers.

Les Républicains sont dans leur ensemble contre cet accord. Obama a déjà stigmatisé ses opposants en déclarant que c'étaient les mêmes qui avaient supporté la guerre en Irak!  Parmi les Démocrates plutôt favorables, certains, les juifs en particulier dont le sénateur Schumer de New York, soutiendront la position Israélienne. L’issue est par conséquent incertaine, surtout en période électorale ou les candidats à la Présidentielle et leurs partis respectifs recherchent tous les soutiens politiques et financiers possibles!

La position Israélienne est respectable. Ce pays implanté au Moyen Orient a forcément une vision géopolitique différente de celle des grandes puissances, et aussi des intérêts vitaux différents qui concernent sa sécurité. Mais elle est aussi incompréhensible car au delà des explications données, les non-dits et les arrières pensées sont comme toujours difficiles à décrypter!

Les parties prenantes de cet accord sont, outre les Etats Unis, la Chine, la Russie, l’Angleterre, l’Allemagne et la France. Ces pays ont une très grande responsabilité dans le maintien de la paix dans le monde et il est assez rare de les voir se mettre aussi facilement d’accord sur un tel sujet.

On peut d’autre part être certain que les négociateurs Américains n’ont eu en aucun cas la volonté de nuire à leur allié inconditionnel Israélien, mais ont au contraire travaillé avec leurs alliés pour éviter que l’Iran n’ait accès à l’arme nucléaire, et ceux-ci attendent maintenant cette ratification dans l’intérêt de tous.


L’influence des lobbies Israéliens est très grande aux Etats Unis et le bras de fer actuel est très intéressant car il pourrait montrer qui décide  réellement de la politique étrangère au Moyen Orient de ce grand pays:  Obama ou Netayaou?

mercredi 12 août 2015

La résistible ascension de Donald Trump



La campagne pour les primaires Américaines a commencé, les Républicains ont organisé la semaine dernière deux « débats » pour permettre à leurs 17 candidats à la nomination pour l’élection Présidentielle d’exposer leurs idées.

Ces débats sont en faits des grands shows télévisés prisés par nos amis d’outre- Atlantique ou tout est préparé, mastermindé, manipulé par le parti concerné avec la complicité de la chaine de télévision organisatrice, en l’occurrence FOX News, dont la dévotion au parti Républicain n’échappe à personne.

Ce show avait pour intérêt principal, et d’ailleurs unique, de voir le comportement de Donald Trump, homme d’affaires multi milliardaire qui caracole en tête des sondages depuis l’annonce de sa candidature.

Aux Etats Unis comme dans beaucoup de pays, les électeurs, lassés par les partis politiques traditionnels,  ont été rapidement séduits par ce personnage haut en couleurs, sorte de Bernard Tapie très riche et en plus vulgaire, qui a son franc parler et prend tous les hommes politiques à contre pied par ses propos politiquement incorrects !

Candidat Républicain, il a sans doute sa carte de membre du parti, mais il exaspère celui-ci et il apparaît clairement qu’il ne fait pas parti de « l’establishment ». Durant le show télévisé auquel il participait avec neuf autres candidats, il détonnait complètement.

Si les autres candidats mesuraient en effet avec précaution leurs propos pour ne pas déplaire à leur électorat ou plus encore aux lobbies sur qui ils comptent pour les financer et les supporter dans leur campagne, notre ami Trump, lui, y allait gaillardement avec sa verve habituelle pour exprimer sans vergogne les idées qui sont les siennes ! Finalement il était le seul personnage vrai et qui crevait l’écran !

Il est apparu clairement que le Parti Républicain avait minutieusement préparé les questions des journalistes pour le déstabiliser sur des sujets susceptibles de mettre en évidence son aspect outrancier, dans le but de progressivement se débarrasser de ce candidat incontrôlable. Les lobbies n’ont en effet pas encre décidé quel sera leur candidat, mais il est clair que pour eux, ce personnage encombrant doit être éliminé.

Donald Trump a parfaitement compris la manœuvre puisque, largement en tête des sondages actuels, il a ouvertement fait planer la menace d'une candidature indépendante au cas ou il ne serait pas désigné par le parti Républicain, car il sait qu’il a personnellement les moyens matériels de la financer!


La campagne pour cette élection Présidentielle Américaine l’an prochain va être très animée et les Républicains ont maintenant avec lui un vrai problème à gérer pour la remporter ! Il est toutefois regrettable que le sort du monde puisse autant dépendre de celle-ci!

Les Mistrals et Daech



Un accord semble maintenant acquis pour régler l’addition des mistrals que nous avons refusé de livrer à Moscou  à titre de représailles pour le comportement de celle-ci vis a vis de l’Ukraine !
Y a-t-il une politique étrangère et commerciale plus conne que celle que nous menons actuellement envers la Russie ? 

Tout est négatif dans notre politique. D’abord sur le plan financier, cette affaire va nous coûter plus de deux milliards d'euros avec en plus deux bateaux de guerre qui vont nous rester sur les bras. Cette politique confirme les sanctions que nous appliquons avec les occidentaux contre ce pays mais dont nous sommes les premiers à souffrir dans nos exportations. Il suffit de demander l’avis de nos agriculteurs!

Sur le plan commercial, c’est une catastrophe puisque la France a renié ses engagements, ce qui a sans doute bien fait rire du coté de nos concurrents de Londres et de Washington. Il lui faudra dans l’avenir beaucoup de courage et de force de conviction pour vendre des armements aux pays étrangers.

Sur le plan moral, qui est invoqué pour justifier notre décision de ne pas livrer ces deux bateaux, c'est assez difficile de comprendre que l'on puisse ne vendre des armements qu'à ceux qui ne les utiliseront pas, ou ne les utiliseront que dans des conflits qui auront notre assentiment!

Sur le plan politique, c’est également un fiasco. Nous suivons bêtement la stratégie dictée par nos amis Américains qui ont besoin de la Russie comme ennemi et veulent absolument éviter un rapprochement entre l’Europe et ce grand pays.  Alors que notre intérêt est au contraire de développer des échanges avec les Russes et établir ainsi des bases solides pour la paix sur notre continent. Nous l’avons fait avec succès pour l’Allemagne après la deuxième guerre mondiale. Pourquoi ne pas rééditer cette expérience avec la Russie ?

Sur le plan stratégique enfin cette politique est aussi une idiotie. En effet notre monde est actuellement victime d’un cancer que l’on appelle Daech et qui est en train de métastaser dans tout le Moyen Orient, menaçant à terme tous les pays civilisés. L’intérêt général est de mettre de coté toutes les querelles actuelles pour réunir l’ensemble des grandes puissances, quelles que soient leurs intérêts, leurs religions ou leur politiques, afin d'organiser l'éradication de ce cancer le plus vite possible, et avant qu’il ne soit trop tard !.


La Russie est un pays clé incontournable dans cette lutte de par son influence dans cette région. L’heure est donc venue de mettre de coté ses dissensions et de cesser de lui donner des leçons, surtout lorsque l’on a soi même beaucoup à se reprocher dans la crise actuelle de l’Ukraine pour laquelle on prétend la condamner!