vendredi 21 octobre 2022

Les grèves et la République


 Depuis deux ou trois semaines, quelques syndicalistes radicaux de la CGT paralysent notre pays en privant d’essences les stations-services, obligeant nos compatriotes à attendre des heures pour s’approvisionner et empêchant certains d’entre eux d’aller travailler. Cette situation inadmissible malmène quelque peu les premières valeurs de notre République et suggère que le droit de grève soit modifié, même si personne ne le remet fondamentalement en cause !

 

Liberté, Egalité, Fraternité, ces trois mots que nous voyons sur nos bâtiments publics, se trouvent en effet fortement dévalués par la façon dont le droit de grève est exploité en France.

 

La Liberté d’abord, qui donne aux citoyens le droit de faire grève, se heurte de plein fouet à d’autres libertés comme le droit simple des individus à circuler librement pour vaquer à leurs occupations professionnelles ou autres. Mais aussi le droit de pouvoir travailler qui est souvent bafoué par les piquets de grève ou les pressions syndicales, qui empêchent vigoureusement les gens de se rendre sur leur lieu de travail. Comment se fait-il que ces deux droits soient autant négligés dans notre société, au profit du droit de grève, considéré comme sacré, mais qui est abusivement exploité par des syndicats qui ne représentent qu’une très faible proportion de la population, et des intérêts pas toujours très clairs ?

 

L’Egalité ensuite, les Français ne sont pas égaux dans le droit de grève puisque certains ont des moyens que d’autres n’ont pas. En effet les grévistes utilisent en général leur fonction ou leur outil de travail pour manifester ce droit et il est clair que certains ont un très fort pouvoir de nuisance que d’autres ne possèdent pas ! Les grèves dans les transports, la fourniture d’énergies, carburant ou électricité, ont en effet de très fortes répercussions qui sont illégitimes ! Il s’agit là d’une inégalité entre les individus qui n’ont pas les mêmes moyens pour assurer le succès de leur grève et faire valoir leurs revendications. Il faudrait interdire par la loi l'utilisation de l'outil de travail et l'occupation des locaux par les grévistes et obliger ceux-ci à rester chez eux ou en dehors de leur lieu de travail ? Cela permettrait de respecter la liberté de travailler des individus, pourrait déjà atténuer cette inégalité, et en même temps réduire les contraintes sur les usagers !

 

Enfin que devient la Fraternité quand on voit des grévistes déclencher des mouvements, parfois peu justifiés ou même simplement préventifs, en se moquant complètement des répercussions de leurs mouvements sur la vie de leurs compatriotes ? Il suffit parfois de quelques dizaines de personnes radicalisées pour pourrir la vie de centaine de milliers et même de millions de gens ! Comment peut-on accepter une chose pareille ? Il est vrai que ce troisième volet de notre devise nationale est constamment oculté dans notre société et n’est plus aujourd’hui qu’un symbole désuet, souvenir de notre histoire de France !

 

Nous l’avons maintes fois dit, les principes de la déclaration des droits de l’homme que nous avons adoptés sont inaliénables. Mais la "mise en musique" juridique que nous en avons faite à travers nos lois, nos procédures ou nos jurisprudences, sur lesquelles notre société s’arque boute, est très loin d’être parfaite et mériterait d’être revue pour être plus conforme à nos valeurs et éviter ces anomalies qui empoisonnent de manière excessive la vie des Français !

 

jeudi 6 octobre 2022

Sanctions contre la Russie

Dans sa réponse à un parlementaire, Elisabeth Borne vient de déclarer que l’augmentation des prix de l’énergie était la conséquence de la guerre en Ukraine. Cette affirmation n’est pas fausse, mais ne donne pas tous les éléments de la vérité, car cette augmentation est aussi la conséquence des sanctions économiques que les pays occidentaux appliquent depuis des mois à la Russie, pour tenter d’arrêter ce conflit !

 

Ces sanctions ont été décidées pour faire pression sur la Russie pour qu’elle renonce à son invasion scandaleuse de l’Ukraine. Il faut bien accepter le fait qu’elles n’ont eu aucun résultat ! Vladimir Poutine poursuit son « opération spéciale » comme si de rien n’était. Elles font certainement très souffrir le peuple russe, et l’idée était sans doute que celui-ci se rebelle contre son pouvoir. 

 

Ce n’est manifestement pas le cas, les Russes, sous la pression de ces évènements, sont divisés en trois catégories. Il y a ceux qui, aveuglés par la propagande gouvernementale intensive, soutiennent inconditionnellement le régime. Puis ceux qui font preuve d’une passivité dont ils ont l’habitude après avoir vécu tant de périodes difficiles, et qui constituent sans doute la grande majorité. Enfin ceux, surtout les jeunes, qui tentent de fuir à l’étranger pour éviter d’être impliqués dans cette guerre qu’ils jugent inutile. Cette division montre qu’il est certainement vain d’attendre à terme de ce peuple une réaction collective visant à renverser le régime de Poutine !

 

Ces sanctions économiques, qui nous donnent sans doute bonne conscience, n’ont donc pas l’effet escompté car elles n’entrainent aucune réaction utile pour trouver une solution à ce conflit. Depuis des années où on les applique à divers pays, on peut se demander d’ailleurs si elles ont un jour abouti aux résultats recherchés !

 

Inefficaces, elles ont par compte des conséquences mondiales et sur nos propres pays, qui ne sont pas encore complètement toutes identifiées. D’abord une forte augmentation du prix de l’énergie. L’embargo sur la Russie et son pétrole en particulier a fait atteindre des sommets au prix de celui-ci et sans trop gêner d’ailleurs ce pays qui vend son carburant, à bas prix, à bien d’autres pays comme la Chine, l’Inde…, dont certains nous le revendent même au prix fort  !!

 

Les interdictions de commercer avec la Russie se traduisent aussi par des pertes de marché pour nos entreprises, dont la conséquence sera fatalement à terme des pertes d’emploi !

 

Même si elle était légèrement réapparue avant l’invasion russe du fait de la pandémie, l’inflation, maintenant galopante, créée par la guerre et les sanctions, menace gravement l’économie mondiale et le pouvoir d’achat de nos concitoyens.

 

La vraie augmentation des prix attribuable à la guerre seule concerne l’alimentation et des céréales en particulier, puisque ce conflit a déstabilisé l’Ukraine qui était l’un des grands greniers à blé de la planète, amenant un grand risque de pénurie dans beaucoup de pays défavorisés et totalement dépendant de ces importations. 

 

Il va falloir trouver d’autres solutions que les sanctions pour terminer cette guerre !