jeudi 21 mai 2020

Sommes nous un peuple de moutons ?


 On peut se poser cette question en tant que Français lorsque l’on constate la façon dont nos dirigeants politiques nous traitent tous les jours ! Ils nous racontent trop souvent des histoires au lieu de nous dire la vérité dont ils pensent sans doute qu'elle n'est pas toujours bonne à dire suivant le dicton!

D’abord ils nous ont menti, quand ils ont constaté que notre pays manquait de moyens pour lutter contre l’épidémie du coronavirus, les masques en particulier: il ne fallait pas dire la vérité car les Français auraient commencé à critiquer le gouvernement et à se jeter sur les masques disponibles. Donc pour nous discipliner le pouvoir nous a dit que le masque ne servait à rien ! C’était faire peu de cas de la compréhension de nos compatriotes.

Ensuite on nous a martelé la nécessité des gestes barrière pour se protéger, sans d’ailleurs nous expliquer beaucoup comment le virus se propageait sur les gens et les objets, et pourquoi ces gestes étaient nécessaires. Appliquez les recommandations et taisez vous! L’indigence des réponses aux questions des téléphonistes du n°0800.130.000  que l’on nous recommandait d’appeler, était d’ailleurs une façon de se moquer du monde ! (« On ne sait pas, on n’a pas assez de recul, c’est une question trop technique… »).

Le médicament Plaquénil, promu par le professeur Raoult, a été interdit de vente sous prétexte qu’il avait un coté dangereux. Un médicament qui était jusqu’ici en vente libre devient soudainement un poison ! Encore une fois on a pris cette décision pour éviter que les gens ne se ruent sur ce médicament ! Pourquoi ?

On a fermé les forêts, les parcs et les plages, qui sont des lieux par principe sans risques. Pourquoi ne nous avoir donné aucune explication. N’étions nous pas capables de comprendre que cette décision allait de pair avec la recommandation de rester chez soi ?

Après nous avoir dit que les masques et les tests n’étaient pas une panacée, il a été décidé plus tard de les généraliser. Les moutons que nous sommes ne comprennent plus. Et ne font plus confiance à personne. La côte très basse de popularité de notre Président, qui n’a pas été le plus mauvais dans cette crise, en pâtit énormément, qui peut s’en étonner ?

Le dé-confinement actuel sur la pointe des pieds semble bien se passer. L’avenir nous expliquera sans doute pourquoi. On nous dit que la raison est que les Français observent avec sérieux les mesures de protection. On nous dit aussi que la multiplication des tests permet d’isoler rapidement les gens susceptibles de contaminer leurs semblables.

Très bien ! Mais on peut aussi, sans rien en connaître, imaginer, ou pressentir, que les réductions du nombre de malades et de l’occupation des lits d’hôpitaux sont dùs également à une baisse d’activité du virus en voie de disparition progressive. Mais attention, si les autorités ont la même conclusion, elles ne vous diront rien avant plusieurs jours, car il ne faut pas que les moutons que vous êtes se démobilisent et s’affranchissent brutalement des mesures de protection !


Cette façon de traiter les individus, même si on peut reconnaître son efficacité, n’est tout simplement pas satisfaisante sur le plan intellectuel, et beaucoup d’entre nous préfèreraient connaître la vérité et avoir la conviction d’être traités en adultes.

lundi 18 mai 2020

En France, le pays est gouverné par les administrations.



 C’est un constat que l’on peut faire très fréquemment. Les hommes politiques élus abdiquent trop souvent leurs responsabilités aux administrations pour des raisons essentielles : ils ne font que passer et travaillent à court terme, en vue de leur prochaine élection. Ils n’ont pas toujours la compétence, ni l’expérience, et pas toujours le temps d’étudier les dossiers car un mandat c’est très court, et ils se contentent  habituellement de se reposer sur elles.

Celles-ci ont deux avantages considérables sur eux : la permanence et la sécurité d’emploi. Trop souvent les nouveaux Ministres arrivent au pouvoir avec plein d’idées intéressantes qu’ils mettent immédiatement au placard une fois confrontées à leur Administration.

Le plus bel exemple est celui d'Emmanuel Macron, sorti de l'Ecole Nationale d'Administration et qui avait intelligemment compris cette anomalie puisqu'il avait déclaré dans sa campagne électorale qu’il réduirait le nombre de fonctionnaires et changerait les grands patrons de l’Administration. Qu’a-t-il fait de cette promesse une fois élu, rien, absolument rien ! On a dû lui expliquer, une fois au pouvoir, que cela n’était pas possible!

Les Etats Unis ont assimilé ce phénomène, et depuis toujours les grands responsables des administrations sont changés à chaque élection Présidentielle. Les nouveaux promus savent qu’ils ont été mis en place dans le seul but d'appliquer les politiques voulues par les électeurs et décidées par leurs élus, ce qui est légitime et génère un grand dynamisme dans le pays! 

En France l'inamovibilité, de fait, de l’administration conduit celle-ci, non seulement à freiner ou même à bloquer les grandes décisions, mais de plus à pratiquer une gestion pléthorique du personnel, puisque nous sommes le pays qui a le plus grand nombre de fonctionnaires dans le monde occidental. 

Et ces fonctionnaires beaucoup trop nombreux, non seulement nous coûtent très cher et pèsent lourdement sur nos impôts, et donc notre économie, mais de plus paralysent l’action du gouvernement, et aussi celle des citoyens, avec leur arsenal de règles, de codes ou de règlementations, domaine où nous sommes là encore les champions du monde.

Les exemples sont nombreux qui montrent la puissance de l’Administration et nous en avons déjà longuement parlé. Le récent mensonge d’Etat sur la situation scandaleuse des masques par exemple, incompréhensible car le gouvernement était trop récent pour en être tenu responsable, a probablement été dicté par l’Administration qui avait, elle, pris toutes les décisions et qu'il ne voulait pas désavouer! Le vrai contre-pouvoir en France n’est pas le Parlement, la Justice ou même la Presse, c’est l’Administration !

Allons nous être capables un jour de changer ce système et de rendre notre pays moins bureaucratique et plus compétitif ? Allons nous un jour réformer tous ces hauts conseils ou hautes autorités où l'on recycle souvent des personnalités ayant échoué ailleurs? Ce sera très difficile. Il nous faudra des hommes politiques courageux, prêts à prendre des risques, et à n’accomplir qu’un seul mandat pour servir leur pays.

Des hommes qui sauront se battre contre les patrons des Administrations et contre les syndicats et leur rhétorique. Des hommes capables en particulier de comprendre, et d'affirmer que la réduction du nombre de fonctionnaires ne vise pas la suppression de postes d’infirmières, de professeurs, de policiers ou de militaires, mais des personnels administratifs qui se cachent derrière ou au dessus d'eux ! 


lundi 11 mai 2020

Les Chiffres partiels du bon docteur Salomon



Tous les jours nous sommes abreuvés de statistiques, souvent imprécises ou incomplètes, sur le coronavirus, qui nous laissent souvent perplexes, et on ne comprend pas toujours quelles sont celles qui sont vraiment significatives : Le nombre de cas de personnes infectées dépend de la quantité de tests réalisés, le nombre d’entrées dans les hôpitaux dépend des décisions d’admissions, le nombre des gens en réanimation peut dépendre du nombre de lits disponibles et le nombre de décès n’est valable que si tous les cas ont été bien recensés et confirmés par test !

Le Professeur Salomon qui nous donne ces chiffres, est davantage le Directeur des Hôpitaux que celui de la Santé, car il focalise ses chiffres sur ces établissements. Il lui a fallu par exemple deux semaines pour introduire dans ses statistiques les décès extérieurs, dans les EPHAD et à domicile ! A l'ère d'internet et du numérique, son administration nationale est incapable d’organiser rapidement et correctement la collecte de toutes les informations. La preuve en est donnée par ces chiffres qui baissent le week end pour remonter le lundi!

Nos voisins Italiens se sont, paraît-il par manque de moyens, trouvés face à des choix cornéliens les obligeant à donner la priorité des soins aux malades qu’ils avaient le plus de chances de guérir ! Avec leur ignorance pendant quelque temps des EPHAD, on peut se demander si nos hôpitaux n’ont pas inconsciemment fait la même chose !

Nous sommes d'autre part évidemment très intéressés de connaître chaque soir les victimes chez nos compatriotes de la Guyane ou de Mayotte, mais aussi d’avoir une idée précise et réelle de ce qui se passe dans notre métropole!

Et pourquoi ne nous donne-t-on pas les situations de la Polynésie, la Nouvelle Calédonie ou Saint Pierre et Miquelon ? On sait bien sûr que ces régions de France ont l’avantage d’être isolées et de bénéficier de la chaleur du Sud ou la froideur de l’hiver du Canada, pays qui a fort bien traité l’épidémie, et qu’ils sont aussi dotés de bons hôpitaux. Mais exclure ainsi nos territoires d’Outremer n’est pas correct et doit certainement engendrer des frustrations inutiles chez ces lointains compatriotes qui regardent tous les jours comme nous la télévision Française !

Mais quelle que soit la qualité des statistiques qui nous sont fournies, on constate une baisse progressive et réelle du nombre de malades et de décès, apportée par le confinement dont on regrettera toujours qu’il n’ait pas été décidé plus tôt, et qui rend le dé-confinement moins risqué, si tout le monde joue le jeu !


On voudrait toutefois connaître les critères d'évaluation qui vont permettre de décider s’il faut ralentir celui--ci,  le poursuivre ou faire machine arrière ! Faute de ces éléments, nous allons rester dans le subjectif et l’émotionnel, en attendant ce que décideront nos hommes politiques.

Sans attendre 20 heures, un grand bravo encore pour tous les soignants qui dans des conditions difficiles et au risque de leur vie, ont fait un travail considérable faisant preuve d'un dévouement remarquable!

vendredi 8 mai 2020

Pandémie: la « masqu’arade » continue!



Nous ne sortons pas de ce problème de masques et il faudra sans doute encore longtemps pour en sortir. Aujourd’hui le grand public ignore totalement quelle est l’exacte situation de nos besoins, de nos stocks et de nos approvisionnements de masques. Nos Ministres échaudés sur le sujet, mais plein de bonne volonté,  tentent vainement de nous donner des précisions mais tellement imprécises, que l’on sent bien qu’ils nous mentent une fois encore par omission.

D’abord ils ont perdu toute crédibilité sur le sujet, au départ, en racontant des histoires aux Français. Et nous avons du mal à comprendre pourquoi, car après tout, ce gouvernement a hérité d’une situation désastreuse, laissée par ses prédécesseurs et dont il n'était absolument pas responsable, et qu'il aurait pu par conséquent révéler immédiatement aux Français ! Pourquoi donc a-t-il choisi l’option du mensonge pour la masquer (sic)? Pourquoi a-t-il préféré dire que les masques étaient inutiles ? Il faudra qu’il nous explique cela un jour.

Ne perdons pas de temps, comme certains le font, pour essayer d'établir les responsables de la                               situation actuelle. Nous n'y parviendrons pas tant les choses sont complexes et les intervenants nombreux. Nos responsables politiques successifs vont naturellement prétendre n'avoir jamais été mis au courant des décisions prises concernant nos stocks de masques, apportant ainsi la confirmation aux Français que ce sont bien les grandes administrations qui finalement gouvernent leur pays!

Et ceci est sans doute la réponse aux questions ci-dessus, car si les politiques changent de responsabilité à chaque élection, les grandes Administrations, elles, restent au pouvoir, continuent de  tout diriger dans leur ombre et doivent donc s'efforcer d'occulter leurs erreurs, ou leurs fautes, pour continuer d'exister!

Si  nos ministres avaient donné à nos concitoyens l’information sur la situation dramatique des masques, ils auraient pu les mobiliser pour trouver des solutions en lançant immédiatement les entreprises sur leur fabrication et tous les particuliers pour les faire de manière artisanale ! Ils auraient pu aussi de cette façon profiter de l'imagination et de l'esprit d'initiative, plus répandus dans la population que dans notre administration, pour en trouver à l'étranger!

L’exemple de la Chine qui s’est sortie de cette crise par le port de masques généralisés ne nous inspire pas encore. Dans le plan de dé-confinement préparé par Edouard Philippe, qui a bien du mérite en ce moment, le port du masque n’est même pas rendu systématiquement obligatoire. Evidemment c’est difficile car, malgré les améliorations annoncées, nous n’en avons toujours pas assez pour approvisionner tous les Français !

Or  le seul moyen de réussir ce dé-confinement est d’arrêter la circulation du virus, ce à quoi, selon les spécialistes, le masque contribue très fortement ! On a vraiment l'impression que les plans du dé-confinement ne sont pas optimisés et maitrisés, mais qu'il ils sont décidés en fonction de nos ressources en masques, en tests et en lits d'hôpitaux. La situation oblige nous gouvernants à être, pour une fois, pragmatiques!


Ceci ne nous empêche pas de continuer à critiquer les Chinois qui sont régulièrement accusés et vilipendés par nos médias et nos hommes politiques, alors que l’on devrait au contraire essayer de profiter de leur expérience dans la lutte qu'ils ont menée avec succès contre l'épidémie. Ceci est d'autant plus stupide qu'il ne sert à rien aujourd'hui de chercher des boucs émissaires, et que nous dépendons entièrement d’eux pour nos approvisionnements médicaux, dont les masques en particulier ! Mais tout le monde a compris que les énarques qui nous gouvernent sont beaucoup plus intelligents que malins !