samedi 23 mars 2013

Sarkozy et la Justice



 Difficile de se faire une opinion dans cette mise en examen qui a surpris tout le monde. Voici les questions que l’on peut se poser aujourd’hui à partir de ce qui transparait de l’instruction.

-     Les faits : reposent uniquement sur des témoignages, dont certains paraissent flous, et des incohérences d’agendas. Sarkozy aurait rendu plusieurs fois visite à Madame Bettencourt et profité de sa faiblesse mentale pour lui extorquer de l’argent, soit pour financer sa campagne de 2007, ou soit pour lui-même.

-          L’accusation : le motif est l’abus de faiblesse.  Mais ce n’est pas le seul délit dans ce cas ! Pourquoi ne pas ajouter le financement illégal de campagne ou même le vol ? Est-ce parce que le juge sait qu’il lui sera impossible de prouver quoi que ce soit dans ce domaine en l’absence de traces écrites, si des transactions ont été faites en espèces par exemple, à cause de la prescription ou bien parce qu’il préfère le plus subjectif et infamant délit d’abus de faiblesse?

-       - Sarko et la Justice : les rapports de l’ancien président avec l’administration judiciaire sont exécrables depuis les critiques qu’il a formulées dans le passé ou les décisions qu‘il a pu prendre. La Justice tient-elle sa revanche avec cette théâtralisation?

-       - Sarko et le juge Gentil : Il avait décidé d’avoir la peau des juges d’instruction. Le juge Gentil, qui était le président de leur association, essaie-t-il en retour par cette mise en examen d’avoir la sienne, ou tout au moins de lui nuire gravement s’il pense que le procès à venir a peu de chances d’aboutir ?

-       - L’avocat de Sarko avait d’ailleurs bêtement mis de l’huile sur le feu, à l’issue de la première audition en ironisant sur le juge qui confondait les deux dames Bettencourt, Ingrid et Liliane ! Le juge a-t-il mal vécu le fait qu’on le fasse passer pour un imbécile ?

-       - Sarko et la politique : Curieusement, cet événement survient au moment ou on reparle de lui pour la prochaine élection présidentielle. Y a-t-il un complot comme certains le prétendent déjà ?

Toutes ces questions laissent perplexes, même en ayant constaté lors d‘affaires précédentes que les hommes politiques ne sont pas des saints, et que cette affaire de financement occulte peut être vraisemblable. Mais dans cette affaire ultra médiatisée, Sarko et la Justice jouent tous deux leur réputation !

On insiste trop sur l’indépendance que doit avoir notre Justice, et pas assez sur la nécessité impérative qu’elle soit aussi : compétente et impartiale ! Beaucoup de gens pensent qu’en l’absence de toute sanction possible, nos juges peuvent se permettre de décider n’importe quoi, pour quelque raison que ce soit, et sans rendre de comptes. Le Juge Bergaud, qui a brisé plusieurs familles par des décisions irresponsables, a été simplement muté dans un autre secteur où il peut poursuivre une brillante carrière!

Un système réel de sanctions auxquelles aucun magistrat ne pourrait échapper en cas de faute, serait une garantie de qualité de notre Justice. Elle inspirerait davantage la confiance et éviterait aux gens d’avoir parfois des doutes sur les décisions qu'elle prend !

mercredi 20 mars 2013

Des armes pour la Syrie?



La France et la Grande Bretagne veulent demander la levée de l’embargo Européen sur les fournitures d’armes aux rebelles Syriens. C’est un nouveau débat très difficile car il s’appuie sur des considérations morales souvent contradictoires, les aspects politiques et économiques habituels figurant pour une fois au second plan.

Il s’agit d’aider un peuple qui lutte depuis deux ans contre le pouvoir en place qu’il juge tyrannique. Les armes dont il dispose sont sans commune mesure avec celles de l’adversaire, généreusement approvisionné par des grands pays comme la Russie et l’Iran.

Moralement, il faut tout faire pour éviter que des gens se fassent massacrer, il faut tenter de supprimer ce régime dictatorial et sanguinaire. Il y a eu déjà un nombre considérable de morts et tout le monde souhaite que cela cesse le plus vite possible !

Mais la morale nous pousse-t-elle à fournir des armes pour tuer des gens ? Il ne s’agit pas d’aider le peuple Syrien à se défendre, puisque dans ce cas c’est lui qui s’est rebellé contre l’Etat. Il devait bien s’attendre, en attaquant Assad, à une violente répression.

Nous nous sommes réjouis quand nous avons vu ce peuple courageux commencer sa révolution, et dans la foulée du printemps arabe, nous l’avons même encouragé, sans penser à ce qui allait se passer. Notre morale nous conduit-elle à lui laisser faire seul ce que, aujourd’hui, nous n’avons pas nous-mêmes le courage ou la capacité d’assumer en intervenant directement?

On peut soutenir un soulèvement populaire pour défendre un idéal que l'on partage, mais quels sont les objectifs de ce peuple disparate qui n'est uni que pour lutter contre la dictature baasiste?  Quelles garanties avons-nous que celle-ci ne sera pas remplacée par une autre tyrannie ? L’exemple d'autres pays arabes, qui se sont libérés de dictatures, ne nous porte certes pas à être optimistes sur l’issue du conflit en cas de victoire de la rébellion !

Et puis comment pouvons nous être certain que les armes modernes et efficaces fournies aux Syriens ne se retourneraient pas un jour contre nos soldats lors d’un autre conflit, dans un autre pays ? Sommes nous capables d'obtenir des engagements sur le respect des droits de l'homme si les rebelles viennent au pouvoir? Quelles garanties avons nous que les chrétiens Syriens, qui vivent aujourd'hui en paix, ne seront pas massacrés sous le futur régime? Pourquoi devrions nous nous impliquer dans une guerre entre Sunnites et Chiites?

Depuis la dernière guerre mondiale, les diplomaties occidentales ont tout raté dans cette région du Moyen Orient, depuis l'épopée du canal de Suez, la prise de pouvoir en Iran par Khomeni, la fourniture simultanée d’armes aux deux adversaires du conflit Iran Irak, le support des talibans durant l’invasion Russe en Afghanistan, la débâcle programmée dans ce même pays après une guerre contre ceux que l’on avait aidés et armés précédemment, l'impuissance devant les terroristes d'Al Qaida, l'invasion meurtrière inutile en Irak pour chasser Saddam Hussein, le conflit libanais et l'ingérence de la Syrie, le désarroi devant l’armement nucléaire Iranien, le soutien ou non aux printemps arabes…, et bien sûr l’incapacité notoire à résoudre le problème Palestinien !
Avec pour conséquence des centaines de milliers de morts.

C’est sans doute par incompréhension et méconnaissance totale des réalités géopolitiques de cette région. Au delà de toute considération morale, cela devrait nous amener à la prudence et à la réflexion.

lundi 18 mars 2013

Le cap de François Hollande



 Les commentateurs politiques expliquent actuellement d’une même voix la baisse du Président dans tous les sondages par l’absence d'un cap qu’il ne montre pas aux Français pour justifier sa politique. Cette explication unanime nous semble un peu courte et ne reflète pas à notre avis la réalité.

Elle est peut être valable pour  les électeurs qui ont voté pour lui et expriment aujourd’hui leur inquiétude où leur désapprobation. Mais pour tout Président, la politique est toujours fondamentalement la même : assurer la prospérité économique du pays et l’emploi de ses compatriotes, et répartir les richesses créées avec sa conception personnelle de l’équité et de l'efficacité.

Le vrai problème est dans les moyens choisis et dans la méthode utilisée pour y parvenir. Dans la crise actuelle, où les Français se rendent bien compte qu’ils doivent tous faire des efforts, le Gouvernement n'a pas une vision claire ni un plan d’ensemble des sacrifices que chacun devra faire, et il ne fonctionne qu’à coup de mesures successives, souvent improvisées.

Ce sont des impôts nouveaux, la mise à contribution des riches, puis des classes moyennes, puis de tout le monde avec l’augmentation de la TVA, puis le gel des salaires des fonctionnaires, puis la réforme des retraites avec l’allongement et l’augmentation des cotisations, et la diminution à venir de leur montant, puis les taxes en tous genres sur le tabac, le carburant diesel, les successions, les allocations familiales, les logements vides etc… Chaque jour une nouvelle annonce est faite. Et le lendemain on constate que cela ne suffira pas! 

Avec cette méthode on risque de mettre successivement dans la rue les enseignants, puis les fonctionnaires, puis les chauffeurs de taxi, puis les médecins, puis les buralistes, bien d'autres encore, et puis bientôt les retraités ! Tous défendent leur corporation car ils pensent que, s’ils ne réagissent pas, ils seront lésés par rapport aux autres !

Les Français sont prêts a faire des efforts à trois conditions : Connaître exctement la totalité de ce qui sera demandé à chacun, constater que les efforts seront équitablement répartis,  et surtout être convaincus que leur argent sera utilisé efficacement pour sortir de la crise.

Pour les convaincre il faudrait faire un plan d’ensemble des efforts demandés, un plan que l’on ne modifierait pas toutes les semaines, un plan appliqué simultanément à tous, et annoncer la couleur une bonne fois pour toutes avec un rendez vous à moyen terme pour établir les résultats de la politique décidée. A ce prix là, les Français pourraient comprendre cette politique, même sans être totalement d'accord, et accepter plus facilement leur contribution !

Mais pour agir ainsi, il faut établir une analyse clairvoyante et exhaustive de la situation, avoir une vision objective et réaliste de l’évolution vraisemblable de la conjoncture économique, et avoir la capacité et le courage d'élaborer des plans d’action à long et moyen termes, en coordination avec nos partenaires commerciaux étrangers.
En sommes nous capables ?

Ce n'est pas l'absence de cap qui désespère les Français, mais leur manque de vision des conditions auxquelles ils seront soumis pendant le voyage, et leur incrédulité sur la capacité du commandant à les amener à bon port!

jeudi 14 mars 2013

Viva il Papa


Viva il Papa

Saluons le courage et l’audace des cardinaux (plus conservateur qu’eux tu meurs !) qui ont osé élire un pape en dehors de l’Europe. Est-ce un bon choix ? Seul l’avenir le dira, n’en déplaise aux commentateurs éclairés qui se sont déjà prononcés! En tous cas l’idée d’un pape provenant de la plus grande région catholique actuelle du monde reçoit l’unanimité.

C’est un homme qui a certes des atouts : l’intelligence, la modestie, une vie très impliquée parmi les pauvres gens. Son élection rapide est évidemment un gage de reconnaissance de ses qualités et de son expérience.

Mais il a aussi des faiblesses, son âge et sa santé d’abord, son passé silencieux à l’époque de la dictature dans son pays, et les spécialistes le disent très conservateur.
Sera-t-il à la hauteur des enjeux actuels de l’Eglise catholique ? Va-t-il redonner du souffle à son Eglise et mettre un terme à l’hémorragie de ses fidèles ? Il faudra attendre quelques années pour répondre.

Il ne pourra pas être plus terne que son prédécesseur Benoit XVI qui ne laissera pas une grande marque dans l’histoire de la papauté, hormis le souvenir d’une série de scandales survenus au Vatican et dans l’Eglise pendant son pontificat et qu’il a plus ou moins bien gérer.

Le pape François devrait préparer les esprits aux grandes réformes de l’Eglise de Rome, réformes inéluctables où souhaitables pour lutter contre la désaffection des fidèles, réformes qui prendront beaucoup de temps pour être acceptées.

Deux grandes réformes seront d’actualité. D’abord l’ouverture du sacerdoce aux prêtres mariés. Il faudra sans doute encore beaucoup d'efforts, de réflexion et de volonté pour y parvenir sans trop bousculer les dogmes de la religion catholique, et en sachant que l’étape suivante sera la féminisation comme cela a déjà été fait chez d’autres Chrétiens. En l’absence de réforme, l’Eglise se condamnerait à voir disparaitre ses prêtres, et par conséquence à sa propre disparition !

Le rapprochement avec toutes les religions dans le monde dans le but d’agir pour la paix pourrait être le deuxième thème important. On ne comprend pas bien pourquoi le pape, qui est la personne au monde ayant la plus grande audience morale, ne soit impliqué dans la lutte pour la paix qu’à travers ses homélies et n’intervienne jamais pour aider à la prévention des conflits!

La réunification des Chrétiens pourrait aussi être un objectif, mais sans doute trop ambitieux. Et pourtant les religions chrétiennes, qui revendiquent toutes le seul et unique message de Jésus fils de Dieu, ne se sont séparées dans l’histoire que par des dogmes inventés par des hommes !

Bon courage Il Papa !

mercredi 13 mars 2013

Voyage à Dijon


Qu'allons nous retenir du voyage de deux jours à Dijon que Francois Hollande vient de faire chez son ami Francois Rebsanem? Pas grand chose si ce n'est, grâce aux médias, la scène où l'on voit un manifestant qui interpelle dans la rue notre Président sur ses promesses, être vigoureusement empoigné et éloigné par le Service d'ordre!

Pourtant ce voyage était important, et à notre époque difficile il est nécessaire que le Président des Français aille à leur rencontre pour les écouter, dialoguer avec eux, leur expliquer la politique difficile qu'il est conduit à mener dans l'intérêt de notre pays, et faire passer quelques messages.

Mais comme d'habitude il n'a pas véritablement justifié sa politique, n'a fait aucune annonce importante, ni donné aucune raison d'espérer à nos compatriotes. Avides de sensationnel, et n'ayant pas de grain à moudre, nos médias ont donc passé en boucle la scène de l'élimination manu militari du manifestant ou encore celle où cette brave dame recommande à Hollande de ne pas épouser sa compagne car "les Français ne l'aiment pas!".

Au cours des Présidences précédentes les déplacements en province étaient organisés, et les militants ou sympathisants constituaient le gros des Français rencontrés dans la rue. Cette méthode nous épargnait souvent les manifestations intempestives d'opposants. Il est vrai que c'est plus difficile pour Hollande car l'opposition la plus virulente vient actuellement de ses militants et de ses électeurs frustrés.

Il n'en demeure pas moins que les médias continuent leur jeu pervers en mettant toujours en valeur le coté futile de ces rencontres au lieu d'informer objectivement et utilement les Français sur les évènements. Il y a 50 ans, du temps du général De Gaulle, nos médias, avec moins de moyens, avaient un plus grand sens de l'information et de la responsabilité. Il est vrai qu'il y avait à l'époque une certaine censure avec un Ministre en charge de l'Information!

Cette pratique, impossible aujourd'hui, apprenait toutefois nos journalistes à faire "déontologiquement" leur métier !

jeudi 7 mars 2013

Grand Paris


Les Français s’agglutinent de plus en plus autour des grandes villes. Cette tendance, qui s’explique bien sûr par la nécessité de trouver un emploi, a pour conséquence de créer des ensembles où la vie est de plus en plus difficile avec les problèmes de manque de logements, trop peu nombreux et donc trop chers, de banlieues invivables et de pollution dangereuse pour la santé.

Pour régler tous ces problèmes, le gouvernement construit un Métro! Décidé d’ailleurs par son prédécesseur, celui-ci va permettre aux Parisiens et banlieusards de tourner en rond dans leur agglomération ! La concentration urbaine ainsi ne pourra qu'augmenter! Quelle dérision ! 

Le projet était pourtant bien parti, on parlait d’un Grand Paris se prolongeant en province avec un très vaste plan d’urbanisme. Des architectes avaient planché sur le sujet, mais non! nous n'aurons droit qu'à un métro qui va mobiliser nos ressources financières jusqu’en 2030 !

L’idée avouée est de créer une grande métropole qui rivalise avec celles des autres pays, sans que l’on nous en explique l'intérêt. Au moment où nos campagnes se désertifient au profit des villes, on aurait quand même pu penser à elles pour leur donner une nouvelle vie, un nouveau départ ! Ironie du sort, c'est la papesse des écolos qui est chargée de présenter et de défendre ce projet

Pourquoi ne pas imaginer une décentralisation des activités de notre capitale vers la province pour développer celle-ci? Pourquoi ne pas agrandir la zone métropolitaine dans un rayon de 100km ou plus autour de Paris ? Un métro cette fois en étoile, et non en rond, serait construit  avec les véhicules modernes permettant des accès rapides.

Ce choix permettrait de rendre la vie beaucoup plus agréable aux gens qui pourraient profiter de la campagne et de son air pur, et auraient les moyens de s’y acheter un logement à des conditions beaucoup moins onéreuses. Ils pourraient trouver localement un travail du fait de la décentralisation, où bien pouvoir se rendre quotidiennement à Paris avec des transports rapides et adaptés.

Nos hommes politiques nous parlent constamment de décentralisation. Ils ne pensent en fait qu’à la décentralisation des pouvoirs administratifs ce qui est peut être utile, mais extrêmement limité. Ils ne comprennent pas que la vraie décentralisation est celle des activités. C'est leur boulot de susciter la création d'activités économiques dans nos régions en prenant les décisions courageuses et nécessaires. 
C’est encore raté pour cette fois !