dimanche 28 janvier 2024

L’Agriculture française en crise


 Parmi les commentateurs des évènements de notre pays, il y a souvent une personne qui trouve le bon mot pour en décrire la problématique. Dans la crise que traverse notre pays actuellement, avec des agriculteurs en colère qui manifestent sur nos routes et pour laquelle le gouvernement, paralysé par le droit et les accords internationaux, peine à proposer de vraies solutions, nous donnerons la palme à une position prise par Jordan Bardella qui a déclaré être partisan de « l’exception agri culturelle » !

 

En rappelant par un bon mot les bienfaits de l’exception culturelle, politique de la France qui finance les entreprises artistiques dans le seul but de ne pas les voir disparaitre dans le contexte du libéralisme économique et afin de conserver et développer la culture française, le leader du Rassemblement National fait, pour une fois à notre avis, preuve de beaucoup de discernement.

 

La comparaison est en effet très adaptée. Nous avons en France une agriculture à laquelle tous les Français tiennent énormément car ils comprennent son rôle fondamental pour leur souveraineté alimentaire, et aussi le rôle joué par leurs paysans dans l’entretien de leur patrimoine et de leurs paysages. 

 

Or ce modèle agricole qui est le notre, est actuellement en péril, conséquence du libre-échange qui nous a conduit à mettre nos paysans dans une compétition sauvage avec tous les pays du monde sans nous soucier le moins du monde si cette lutte serait à armes égales sur le plan des contraintes imposées, en particulier sur le plan des normes de production et des charges financières. C’est ainsi que nous importons aujourd’hui des produits du monde entier que nous pourrions produire dans notre pays.

 

Le principe de compétition est essentiel pour assurer le progrès de nos sociétés, encore faut-il qu’il soit comme tous les autres principes encadré pour nous éviter de possibles dérives  ou aberrations !

Jadis fleuron de notre économie, notre agriculture a stagné depuis des décennies, quand celles des autres se développaient. Des pans entiers de nos activités ne permettent plus aujourd’hui à nos paysans de vivre décemment de leur travail et les propositions que vient de faire notre Premier Ministre ont pour but principal de faciliter leur travail, mais certainement pas de relever leur pouvoir d’achat de manière significative ! 

 

Aucune vision de l’avenir de cette essentielle activité économique de notre pays n’est aujourd’hui présentée, ce qui confirmera le mouvement catastrophique actuel des jeunes qui préféreront dans l’avenir se tourner vers des activités où l’on travaille beaucoup moins et où l’on gagne mieux sa vie !

 

Cette dramatique situation devrait amener nos responsables politiques à établir un plan général de survie de cette activité essentielle pour nourrir notre société. Ce n’est certes pas facile de trouver des solutions pour un État engoncé dans des accords internationaux, dont les finances sont déjà gravement obérées par une dette publique colossale et qui se fixe pour objectif de maintenir le pouvoir d’achat de ses citoyens !

 

Notre Premier Ministre vient de déclarer, avec force, vouloir mettre notre agriculture au-dessus de tout.  Il lui faut maintenant passer aux actes et trouver des solutions pour sortir de nos diverses contraintes afin de la sauver et de la développer.

 

Il faudra en effet pour ce faire trouver des moyens, ou faire des exceptions, pour sauver notre agriculture, c’est vital pour notre société et avec un peu d’audace et de courage, nous en sommes capables !

jeudi 25 janvier 2024

Paradoxe : le Conseil Constitutionnel valide une loi rejetée par le Parlement !

 

 On peut dire cela sans mettre en cause ni les prérogatives ni les décisions de cette importante institution qui vient, bien malgré elle, de se livrer à un acte anti-démocratique à propos d'une loi votée sur l’immigration, qu'il a censurée et qui avait, selon les sondages, 80% de l’assentiment des Français !!! La démocratie n’est pas un concept parfait qui ne peut pas prendre en compte toutes les situations et réserve parfois des pièges ! Nous sommes ici face à un cas d’école.

 

Rappelons les faits : Pour lutter contre l’immigration, le gouvernement Macron, plutôt centriste et modéré, présente un texte de loi. Celui-ci est modifié par un Sénat à majorité de Droite qui y ajoute plusieurs dispositions pour le durcir. Mais en commission au Parlement, les députés retirent ensuite ces amendements.

 

Le Parlement, où le Président n’a pas de majorité, boycotte le vote, la Gauche étant contre le texte en général le jugeant trop dur, et la Droite exigeant le retour aux amendements du Sénat ! Des négociations s’engagent entre le gouvernement et la Droite, un compromis est trouvé et le nouveau projet est voté, y compris par l’extrême Droite !

 

Le recours au Conseil Constitutionnel demandé par la Gauche, conduit celui-ci à censurer, en gros tous les amendements demandés par la Droite, validant ainsi le texte initial du gouvernement, qui ne pouvait avoir aucune majorité au Parlement ! 

 

Le Conseil Constitutionnel a dû se rendre compte de cette difficile situation car il a gardé un profil plutôt bas, déclarant en particulier: « nous ne sommes pas une chambre d’appel du Parlement ! » et se contentant de décider qu’un certain nombre d’articles n’avaient rien à faire dans cette loi sur la lutte contre l’immigration, plutôt que de les déclarer inconstitutionnels, ce qui a beaucoup surpris les Français !

 

Le Président Macron décide bien sûr immédiatement de mettre en application la loi réduite du fait des articles censurés ! On peut penser qu'en acceptant les amendements de la Droite il avait spéculé sur la décision du Conseil Constitutionnel auquel il avait lui aussi demandé l'avis! 


Quelle suite sera donnée ? 

 

Au Parlement, la majorité des députés étant contre le nouveau texte maintenant officiel, ceux-ci devraient logiquement demander le retrait de cette loi, en union Droite et Gauche, ce qui serait bien sûr refusé par le gouvernement. Ils pourraient alors voter la censure ce qui serait normal, mais il faudrait pour cela qu’ils prennent le risque de perdre leur fonction et d’affaiblir leur parti politique, car le Parlement pourrait être dissous avec de nouvelles élections en vue !

 

Deux autres solutions démocratiques existent qui vont être maintenant sans doute largement débattues. La première est le recours à un référendum sur l’immigration, qui serait véritablement démocratique, pour soumettre la question aux Français qui soutenaient la loi votée. La seconde, toute aussi difficile, est la modification de la Constitution, car ces derniers, après ces évènements , peuvent avoir la conviction que la Constitution de leur pays les empêche de lutter contre l’immigration !

 

Voilà beaucoup d’effervescence pour une loi, la trentième dit-on, qui comme ses précédentes sera un bien faible rempart contre l’immigration ! Le fossé qui sépare les Français de la politique va encore se creuser !

 

 

 

vendredi 12 janvier 2024

Le nouveau gouvernement


 

Il vient d’être décidé par Macron. Il faut lui donner le temps de faire ses preuves avant de le juger ! Sa composition paritaire avec treize ministres dont sept femmes, amène néanmoins un certain nombre de questions que l’on peut se poser sans parti pris et qui vont au-delà de la personnalité et de la qualité des ministres nommés ou confirmés.

 

La première question est politique : est-il sérieux de composer à nouveau un gouvernement minoritaire au Parlement ? Comment va-t-il pouvoir gouverner et faire accepter ses réformes ? N’aurait-il pas été préférable de le baser sur une coalition avec un ou d’autres partis ? 


Mais on sait malheureusement que c’est très difficile car les Français en sont incapables qui ont, dans leur histoire, constitué des partis irréductibles incapables de s’entendre pour gouverner, des partis politiques qui après chaque élection perdue font passer leur rivalité et leur intérêt électoral futur avant celui de leur pays ! De Gaulle l’avait bien compris en instituant les scrutins majoritaires de la 5ème République, mais malheureusement ceux-ci ne fonctionnent pas toujours.

 

On peut donc se demander comment les nouveaux ministres vont pouvoir faire voter leurs lois ! L’audace, la clairvoyance, la détermination et une très bonne communication, qui apparaissent chez certains, risquent de ne pas suffire pour réunir une majorité parlementaire.

 

La nouvelle équipe gouvernementale, emmenée par un très jeune ministre très prometteur, apparait compétente et équilibrée. De nouveaux et jeunes ministres rejoignent des poids lourds de la politique. Certains commentateurs estiment qu’il n’y a pas de femmes aux postes régaliens, c’est faire peu de cas des deux ministères très importants que sont l’Éducation Nationale et les Sports d’une part, et le Travail et la Santé d’autre part.

 

Mais est-il raisonnable de noyer les trois principaux problèmes actuels de la France, que sont l'Industrie, la Sante et l’Ecole dans trois très gros ministères ? D’autres ministres délégués vont bien sûr être nommés et il faut espérer voir des « battants » à la tête de ces trois importants domaines qui conditionnent en premier lieu l’avenir des Français !

 

La nomination surprise est surement celle de Rachida Dati au Ministère de la culture qui succède à Rima Abdul Malak. Faut-il rapprocher ces deux nominations par Macron de personnes portant des noms d’origine étrangère, de sa fameuse phrase qui fut  beaucoup critiquée autrefois: « Il n’y a pas de culture française ! » ?  La pauvre Rima perd son poste pour avoir exprimée publiquement sa honte du comportement de l’acteur Depardieu pour lequel le Président avait, lui au contraire, exprimé sa fierté ! Quant à Rachida, débauchée à titre personnel et immédiatement exclue de son parti de Droite, on sait qu’elle se battra, mais n’aurait-il pas été préférable de nommer un professionnel représentant des disciplines culturelles ?

 

Nous devons donner sa chance à ce gouvernement tout en espérant que les nouveaux Ministres, le Premier d’abord, par leur détermination et leur esprit d’entreprise, rendront cette fois la vie difficile à leur Président en faisant en sorte que ce ne soit plus lui qui décide de tout !

samedi 6 janvier 2024

Quand allons-nous arrêter cette guerre en Ukraine ?


Bientôt deux ans que cette guerre a commencé et on ne voit pas aujourd’hui de solution militaire pour y mettre fin. Mais surtout les pays occidentaux qui fournissent des armes aux Ukrainiens semblent résignés et prêts à une guerre longue. Aucune action n’est semble-t-il entreprise pour faire la paix, pour négocier les conditions de la fin de cet horrible conflit, alors que toute solution de paix est cent fois meilleure que la situation actuelle. 

 

Les hommes sont-ils redevenus irresponsables ? On pensait en effet depuis quelques décennies qu’un conflit de cet ordre n’était plus possible compte tenu de l’équilibre de la dissuasion nucléaire et de l’attachement croissant des peuples à la préservation de la vie humaine. On avait tout faux. Et pourtant :

 

Faire la paix, c’est stopper toutes ces tueries dont nous n’avons pas connaissance du nombre mais qui doivent se chiffrer en centaines de milliers de morts et davantage de gens handicapés pour la vie !

 

Faire la paix c’est éliminer toutes ces destructions de villes et d’infrastructures qu’il faudra des sommes colossales et des dizaines d’années pour reconstruire !

 

Faire la paix c’est éliminer le risque très actuel d’un conflit mondial et de l’anéantissement de la planète par l’utilisation toujours possible des armes nucléaires !

 

Faire la paix c’est arrêter cette course stupide aux armements et l’enchérissement des énergies qui ruinent les économies partout dans le monde !

 

Faire la paix c’est redonner l’espoir à des millions de jeunes Ukrainiens de pouvoir dans l’avenir mener une vie normale. C’est aussi leur éviter, après leur magnifique, mais vain, élan patriotique des débuts, de les amener à vouloir maintenant déserter et quitter leur pays !


Faire la paix maintenant c'est aussi éviter la honte de voir les pays occidentaux abandonner progressivement le soutien qu'ils fournissent à l'Ukraine, par lassitude ou par lâcheté !

 

Bien sûr, faire la paix c’est aussi négocier des compromis moralement ou politiquement très difficiles à accepter. Dans le cas présent, mais la plupart des guerres portent de toute façon sur des disputes territoriales, c’est accepter de renoncer à certains territoires. C’est très difficile à admettre, mais l’histoire du monde est pleine de redécoupages ou remembrements territoriaux. 

 

L’Ukraine en est un bon exemple qui a changé de géographie une dizaine de fois en une centaine d’années avec des modifications de frontières successives : des ajouts avec l’URSS (1922), la Pologne (1939), la Roumanie (1940), la Tchécoslovaquie (1945), la Roumanie (1948) la Russie (1954) et des retraits avec la Russie (1924) la Moldavie (1940) la Russie (2014)...

 

Ces changements sont inéluctables, alors pourquoi ne pas négocier aujourd’hui, puisque nous savons tous qu’il faudra le faire un jour de toute façon, la Russie ne pouvant perdre cette guerre du fait de sa puissance nucléaire ? 


Demandons-nous combien de centaines de milliers de jeunes gens nous sommes encore prêts à sacrifier, avec les répercussions dramatiques pour leurs familles, pour continuer une guerre qui n’aura pas d’issue et se terminera vraisemblablement par une négociation dont les conditions ne seront pas meilleures que celles d'aujourd'hui !!!