mardi 30 avril 2019

Le show Macron


 La conférence de presse d’Emmanuel Macron avait pour but de décrire les mesures que le gouvernement va prendre suite à la grande consultation qu’il a menée auprès des Français. On peut la résumer en une formule : notre Président ne change pas de politique, mais de style. Nous verrons comment vont réagir nos compatriotes dont peu se disent convaincus !

Une des conclusions que l’on peut retirer de cette conférence est  que Macron a bien conscience des problèmes de la France, qu’il a de grandes et légitimes ambitions pour notre pays, mais qu’il ne se donne pas du tout les moyens des politiques qu’il entend mener !

Prenons quelques exemples. Il veut baisser les impôts sur les ménages actuellement  taxés lourdement. Bien !  Mais ou va-t-il trouver les ressources compensatoires ? Il a été très vague sur le sujet en parlant de supprimer des niches fiscales d’entreprises, ce qui revient une fois de plus à jouer les vases communicants !

Il parle de réduire les dépenses publiques, mais a déjà renoncé à réduire le nombre de nos fonctionnaires, pire encore il a annoncé la création de nouvelles dépenses comme la création de ses agences France Service dans les cantons pour aider les Français dans leurs démarches administratives (on se demande d’ailleurs pourquoi on n’attribuerait pas ce rôle aux mairies !). Et ce n’est pas en supprimant l’ENA et quelques comités théodules que l’on trouvera des économies significatives !

Il veut faire travailler les gens davantage, ce qui est une très bonne mesure car il s’agit là d’un problème majeur à l’origine de notre mauvaise situation économique : les Français en effet ne travaillent pas assez (chômage, entrée tardive sur le marché du travail et sortie prématurée, durée de travail hebdomadaire et annuelle courtes, absentéisme, jours fériés …).Mais comment va-t-il s’y prendre ? Seul l’allongement des cotisations retraites par une décote en fonction de l'âge de départ semble être la solution. Aura-t-il les tripes pour s’attaquer à ce tabou ?

Il a de grandes ambitions pour l’Europe, mais pour défendre ses idées très entreprenantes, il envoie au combat des élections européennes, Nathalie Loiseau, sans doute très compétente intellectuellement, mais qui n’a prononcé jusqu’ici que des incantations ou des idées très générales, sans programme précis, et qui n’a pas la personnalité pour convaincre et galvaniser les foules, et risque de faire rouler dans la farine par Marine Le Pen dans les débats et les résultats !

Il prétend vouloir se battre pour défendre l’environnement et la planète, mais il n’a consacré que quelques minutes à parler de l’écologie dans sa conférence  et sans aucune annonce autre que la création d'un nouveau comité!

Paroles, paroles, disait Dalida ! Nous attendons maintenant des actions très concrètes permettant d'atteindre les objectifs fixés. Calmer les gilets jaunes (si toutefois il y parvient à terme) est une chose, mais Emmanuel Macron a dû se rendre compte dans son tour de France que ses compatriotes attendaient de lui beaucoup plus !

mardi 23 avril 2019

Le triomphe de Donald Trump


La Justice Américaine ne cesse de nous étonner. Après les procès retentissants du passé dont celui par exemple d’OJ Simpson blanchi légalement mais condamné civilement pour un crime abominable, les Européens ont toujours du mal à comprendre sa logique.

Les péripéties continuelles  des accusations contre Donald Trump, ultra exploitées actuellement par les médias, défrayent toutes les chroniques et les scénaristes des feuilletons télévisés sont maintenant largement  dépassés dans leur capacité d’imagination !

Après avoir enquêté pendant deux années sur la prétendue intervention du gouvernement Russe dans les dernières élections Présidentielles qui aurait permis au résident actuel de la Maison Blanche d’être élu, la Justice vient de révéler les conclusions du procureur Mueller chargé de l'enquête, ...et en deux temps !

Dans un premier temps, il y a quelques semaines, l’Attorney Général a diffusé une partie tronquée du rapport pour conclure que la Russie a bien interféré dans cette élection, mais l’on sait que l’instruction a été faite uniquement à charge et sans participation du gouvernement Russe qui a nié toute participation et réfuté les accusations le concernant.

La deuxième conclusion était qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour démontrer que l’équipe de campagne de Donald Trump avait participé activement à cette tentative de manipulation dont son candidat aurait sans doute profité. Celui-ci a évidemment cr!é immédiatement victoire et s’est estimé blanchi de toute accusation !

Et puis, à grands renforts d'annonce sans doute pour provoquer le suspense, des éléments complémentaires de ce volumineux rapport d’enquête, qui viennent d’être communiqués, dans lesquels les témoignages anecdotiques rapportés prennent largement le pas sur les preuves formelles, nous apprennent maintenant que les accusations formulées contre Donald Trump pour obstruction au fonctionnement de la Justice sont graves, (il voulait parait-il la peau du procureur Mueller!) mais ne comportent pas d'éléments suffisants pour le condamner !

Le Président Américain a maintenant beau jeu d’exprimer dans ses tweets habituels son triomphe : «No collision, no obstruction ! ».  Car cet acharnement contre lui, orchestré par la Justice fortement encouragée et aidée les médias dans le but de le destituer, lui ouvre grande ouverte la porte de sa future réélection, et quelles que seront les gesticulations à venir de la Chambre des représentants qui va sans doute tenter vainement d'exploiter certaines conclusions du rapport du procureur!

Nos amis Américains ont cette fois évité le ridicule avec ce grand coup d'épée dans l'eau, car ils auraient pu condamner Trump pour avoir fait obstruction au bon fonctionnement de la Justice, par la conduite d’un procès qui devait de toutes façons le blanchir !

jeudi 11 avril 2019

L’abstention annoncée aux élections européennes


Nous l’avons déjà dit, les hommes politiques Français ne croient pas en l’Europe. Au delà de leurs déclarations, il y a les faits très révélateurs que l’on constate quotidiennement. La meilleure preuve est qu’ils envoient au combat des inconnus pour les prochaines élections du Parlement Européen, des seconds couteaux ou des vieux briscards, pour des fonctions importantes et mêmes très, très bien rémunérées !

Quand on constate les difficultés et les états d’âme de nos amis Anglais, par nature anti Européens, mais qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur leur départ de notre communauté compte tenu des importants enjeux économiques, cela devrait faire réfléchir nos politiciens professionnels, de même que la volonté affichée des grandes puissances: USA, Russie, Chine de voir l'Europe disparaitre! Eh bien pas du tout ! Aucun d’entre eux ne croit dans l’avenir de l’Europe, car ils ne se battent que pour leur parti, berceau de leurs ambitions personnelles !

Que pensent les Français de ces élections, ?  N’en déplaise à certaines chaines de Télévision qui s’époumonent pour les intéresser en organisant des débats qui restent soporifiques, ils s’en foutent complètement pour la plupart !

C’est le drame de notre pays qui a tout à gagner dans une Europe intégrée et forte. Mais comment peut-on intéresser les électeurs avec le panel de candidats proposés ? Le pouvoir en place, qui se veut très Européen, ne présente que des candidats sans aucun charisme, sans aucune notoriété, et sans aucun talent oratoire, qualités indispensables pour convaincre. Il ne s’y prendrait pas autrement s’il voulait dissuader les électeurs de se déplacer pour voter !

Les autres partis ont pour la plupart choisi la carte de la jeunesse pour aller au combat avec des nouvelles têtes, certes brillantes, mais totalement inconnues et qui découvrent la politique. Leurs candidats aux élections européenne, les Aubry, Bardella, Bellamiy, Brossat, Glucksmann..., malgré leur talent possible, ont peu de chances d'attirer les électeurs, de convaincre et de s’imposer !

Il est peu probable en effet que ces nouvelles têtes, sans aucune autre référence que l’investiture de leur parti, qui a en général perdu toute crédibilité, amènent les Français à aller voter pour cette élection pourtant capitale pour l’avenir de notre pays !

Espèrons cependant que ces jeunes candidats donnent l’envie aux  jeunes Français, traditionnellement abstentionnistes, d’aller voter pour cette élection qui va peser sur leur avenir !


lundi 8 avril 2019

Ce que veulent les Français.



Fallait-il un grand débat de plusieurs mois pour répondre à cette question ? Un grand débat qui a détourné nos responsables politiques de leur tache prioritaire qui est l‘amélioration de la situation économique de notre pays avec en particulier la réduction d’un chômage record d' Europe.

Le Premier Ministre a entamé une synthèse de cette gigantesque consultation et les premiers éléments confirment ce que l’on savait depuis longtemps : les Français veulent la lune !

Ils demandent davantage de services publics  tout en payant beaucoup moins d’impôts, plus de prestations sociales mais avec moins de cotisations ! Ils veulent des augmentations de pouvoir d’achat mais refusent de travailler davantage ! Ils demandent qu'on leur garantisse leur retraite par répartition mais n'acceptent pas que l'on retarde son âge de départ!  Ils sont partisans de réformes profondes, mais essentiellement celles qui n’affectent que leurs voisins et surtout pas leurs avantages acquis!

Il est impossible d'autre part de relever dans les synthèses faites de toutes les contributions, la moindre proposition pour améliorer la situation économique de notre pays qui pourrait résoudre toutes ces contradictions. On se demande comment notre Président va se tirer d’affaire dans cette expérience de démocratie ultra verticale où les corps intermédiaires, politiques et syndicalistes, ont été mis au placard !

On sait bien sûr que ce grand débat a été lancé par Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer les manifestations des Gilets Jaunes en marginalisant ceux-ci par un élargissement des discussions. Mais maintenant il faudra très bientôt conclure en prenant les décisions pour répondre à l'ensemble de nos compatriotes !

Compte tenu des finances actuelles de notre pays, et des exigences de la communauté Européenne, qui ne sont d’ailleurs rien de plus que les exigences d’une bonne gestion de nos propres affaires, Emmanuel Macron va pouvoir commencer son numéro d’équilibriste pour répondre aux espérances de Français, qu’il a lui même sollicités, et ceci avec le risque d'entraver le redressement de notre économie.

Ce ne sera pas facile, car les miracles n’existent que dans la tête de ceux qui y croient ! Il y aura bien sûr quelques mesures technico-administratives qui ne coûteront rien, des mesures à long terme qui ne grèveront pas immédiatement le budget de l’Etat et quelques mesures démagogiques concrètes, pour rester crédible, mais qui viendront encore alourdir notre endettement et risquent de plomber notre croissance!

Ce pari parait impossible, et quelles que soient les décisions favorables prises en faveur des Français, les plus radicaux d’entre eux continueront de manifester, en disant que le compte n'y est pas, alors que les autres ne crieront pas victoire par ailleurs. Et il sera difficile de leur dire: "J’ai bien compris vos revendications, mais compte tenu des finances actuelles de l’Etat nous ne pouvons pas les satisfaire"! Il va falloir beaucoup de pédagogie pour convaincre!

C’est tout de même un paradoxe de constater qu’au moment où la situation économique d’un pays est mauvaise, on puisse avoir l’idée de lancer une consultation pour connaître les revendications de ses habitants, alors qu’il faudrait au contraire les inciter à l’effort et aux sacrifices pour le relever! Ceci est sans doute une première en politique et probablement le restera!

A l'époque où nos amis Britanniques se ridiculisent avec leurs atermoiements pour quitter l’Europe, espérons que les Français ne se soient pas eux aussi embarqués dans une même galère!

dimanche 7 avril 2019

Macron et le piège des retraites


 Notre Président a pour politique de s’attaquer à la rente au profit du travail. C’est ainsi qu’il s’en est déjà pris aux retraites en augmentant la CSG sur les pensions et en limitant fortement l’indexation de celles-ci sur l’inflation. Il a de même maintenu l’impôt sur le patrimoine immobilier, c’est à dire le capital qui ne contribue pas au travail, et certaines rumeurs font penser que celui-ci pourrait augmenter pour faire plaisir aux « Gilets Jaunes » !

Bien ! C’est une politique avec laquelle on peut ne pas être d’accord, mais qui a sa cohérence !  On comprend toutefois mal la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron et qui est à nouveau en train de susciter des polémiques. Elle est d’ailleurs reportée sine die, car très difficile à mettre en application.

Car le système prévu de retraite à points, qui vise à standardiser toutes les retraites, est une réforme explosive. En effet on parle d’égaliser toutes les retraites dans un but d’équité, ce qui est bien, mais si l’on veut garder le même montant global des retraites, on va créer des gagnants et des perdants. Selon une expression de Macron lui-même, les gagnants en effet prendront les augmentations sans rien dire et les perdants par contre descendront dans la rue.

La réforme ne pourra aboutir que s’il n’y a pas de perdants ! C’est à dire en augmentant le montant global des retraites. Si cela va à l’encontre de l’objectif décrit ci dessus, c’est possible si l’on trouve les ressources. Une solution est l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, solution efficace qui dégagerait les milliards nécessaires. Est-ce l’origine des propos récents jugés maladroits de notre Ministre de la santé ?

Mais notre Président s’est aussi engagé à maintenir cet age de départ à 62 ans, base légale qui peut bien sûr être contournée en relevant et en modulant le minimum d’années de cotisations requises pour toucher une retraite à taux plein !

Et puis il y a le problème général d’équilibre à long terme de notre système de retraite, qui nous impose périodiquement une réforme pour compenser la durée de vie croissante ses individus. Les hommes politiques abordent ce problème avec un total manque de courage. Il y a plus de trente ans, nos parents travaillaient jusqu’à 65 ans, ils étaient moins en forme que nous et profitaient donc moins, à double titre, de leur retraite ! Tous nos voisins en Europe ont un âge moyen de départ de 65 ans, alors pourquoi tourner ainsi autour du pot ?


Le retour vers l’âge de retraite moyen, sinon légal, de 65 ans est la seule solution d’équilibrer à long terme notre système. Il permettrait de plus de rassurer les jeunes qui s’interrogent tous aujourd’hui pour savoir s’ils auront eux-mêmes un jour une retraite !