mardi 30 novembre 2010

Le piège Strauss Kahn

Beaucoup de gens pensent que Nicolas Sarkozy a commis une grosse erreur stratégique en favorisant la nomination de Dominique Strauss Kahn au FMI, en en faisant ainsi son principal adversaire pour la prochaine élection présidentielle.

C’est un fait. Mais en attendant, en agissant ainsi notre Nicolas a bien mis la pagaille dans la campagne du parti Socialiste qui a été obligé de retarder ses primaires pour permettre au favori actuel des sondages de pouvoir se porter candidat. Et dans le contexte actuel où la Droite a déjà commencé la campagne présidentielle, il faudra attendre un an pour savoir qui défendra les couleurs du PS en 2012.

Voulu ou non, c’est un vrai succès pour Sarkozy. D’autant plus qu’il va être difficile à DSK de se porter candidat aux primaires en Juin prochain, depuis son fauteuil du FMI ou son mandat ne se terminera que plus d’un an après. Il est vrai qu'il peut se permettre de ne pas faire de campagne et rester malgré tout très haut dans les sondages, car son aura du FMI le porte dans l’opinion !

Il faudra attendre aussi encore une année pour connaître le programme proposé par le PS, puisque celui-ci dépendra beaucoup des idées défendues par le candidat qui sortira vainqueur des primaires. C’est une autre réussite à mettre à l’actif de notre Nicolas dont les troupes vont pouvoir nous répéter pendant un an que les adversaires n'ont pas de programme.

Ségolène Royal, lasse de piaffer dans son écurie poitevine, s’est réveillée ce week-end en annonçant sa candidature aux primaires. A-t-elle enfin compris que le pacte à trois qu’elle défendait avec DSK et Martine Aubry était en fait une manœuvre pour la neutraliser ?

Mais quel est donc ce pacte ? Ne peut-on pas imaginer que DSK ne se porte pas candidat et laisse Martine gagner les primaires, celle-ci se désistant ensuite pour son collègue mieux placé qu'elle pour battre Sarkozy, et récupérant Matignon en cas de victoire ? Cela serait de la belle ouvrage comme on dit familièrement !

lundi 29 novembre 2010

La loi Hadopi

Cette loi nous a été présentée comme une loi destinée à protéger les artistes. Soit ! Tout le monde convient de la nécessité d’éviter que le piratage internet ne tue à terme la création.
Mais cette loi protège qui véritablement ?

Ainsi donc, au lieu de payer le prix d’un CD de 12 à 13€ dans le commerce, on peut le télécharger pour environ 11€. Quand on sait que le créateur ne touche environ que 10% du prix de vente des disques, soit de 1 à 2€, on imagine tout de suite que certains ont trouvé dans cette loi un moyen d’augmenter considérablement leurs marges.

Où sont en effet les gains de productivité qu’Internet devrait apporter à la fabrication des CD (suppression du disque support matériel), à leur distribution vers les magasins et à la marge de ceux-ci ?

Les coûts de distribution pèsent en général très lourd sur tout ce que nous achetons mais ils sont correspondent à une réalité, même si certains sont parfois abusifs. Le téléchargement de musique ou de vidéos est un moyen inédit pour les réduire considérablement, ce qui ne se produit pas.

Les artistes et créateurs devraient être plus attentifs à cette situation, faute de quoi les intermédiaires de tous poils dans leur profession risquent de menacer à terme cette loi Hadopi dont la vocation est de les protéger.

mardi 23 novembre 2010

Rétro-commissions

Dans l’affaire de l’attentat de Karachi, Journalistes et Hommes Politiques donnent une fois de plus une image pitoyable de leur profession et par conséquence de notre Société. Les uns racontent n’importe quoi et les autres continuent leurs règlements de comptes.

Les Journalistes d’abord. Ils supputent, ils imaginent, ils formulent des hypothèses parfois embrouillées, puis assènent des affirmations ou même des accusations, sans aucune preuve, pour créer artificiellement l’évènement, et vendre des copies ou améliorer les audimats. Presque tous ont la même attitude et diffusent à longueur de journée les mêmes arguments, les bons journalistes comme les plus mauvais. Il faut hurler avec les autres loups médiatiques et tirer à vue sur le moindre présumé "coupable » !

Les hommes politiques quant à eux tombent dans le panneau comme à l’habitude et s’empressent complaisamment à cette occasion de faire des déclarations sensationnelles ou prononcer des petites phrases assassines, s’il pensent que celles-ci peuvent servir leur carrière future, cacher des choses peu avouables, ou mieux encore régler des comptes.

On ne peut pas mieux se moquer du public, qui ne comprend strictement rien, mais on donne une image détestable de ces deux professions dans lesquelles on souhaiterait plus de sérénité et de déontologie.

Cette affaire dramatique, du fait de la mort de 15 personnes, devrait quand même amener les gens à plus de sérieux dans leurs commentaires et à laisser la Justice travailler tranquillement.

Celle-ci aura toutefois bien du mal a établir la vérité dans une affaire très complexe où les preuves seront difficiles à trouver. Et ce n’est certes pas parce que Fillon les empêche d’enquêter dans les dossiers des services secrets. On ne peut en effet l’en blâmer quand on sait comment les magistrats respectent le secret de l’instruction !

Les hommes politiques et les journalistes pensent-ils à l'image détestable qu'ils donnent actuellement de la France qui passe pour un pays corrompu?. Un pays qui de surcroit, au premier changement de gouvernement,revient sur ses engagements contractuels! Espèrons que cela ne découragera pas les intermédiaires avec qui nous tenterons de négocier d’autres contrats dans l’avenir !

lundi 22 novembre 2010

L'Economie et les Hommes Politiques

Il est de bon ton aujourd’hui dans la majorité Présidentielle de défendre et promouvoir l’idée qu’il faut allonger la durée de travail des seniors en insistant sur le fait que cela ne se fait jamais au détriment de l’emploi des jeunes, bien au contraire !

Le Président de la République lui-même récemment déclarait dans une interview télévisée que dans tous les pays où l’on a prolongé la durée de travail des anciens, le chômage des jeunes a diminué.

Pour la plupart des économistes c’est une évidence. En effet plus les gens travaillent, plus ils créent de richesses et provoquent une dynamique : augmentation du pouvoir d’achat/ croissance/emplois.

Les spécialistes savent en effet que l’économie n’est pas un jeu à somme nulle, contrairement à ce que les hommes politiques de droite comme de gauche voulaient nous le faire croire il y a quinze ou vingt ans ! N’est-ce pas Mrs Juppé, Rocard, Fabius ou Balladur…, vous qui défendiez à l’époque l’idée que dans l’avenir il n’y aurait pas assez de travail pour tout le monde et que par conséquent il fallait le partager ?

C’est cette position stupide qui motiva les plans de départ en retraite anticipée (FNE) dont le but était de permettre aux anciens de cesser prématurément leur activité, dans d’excellentes conditions financières, afin de laisser leurs emplois aux jeunes.

Ceux qui à l’époque ont grandement bénéficié de cette politique, peuvent être reconnaissants à l’incompétence des responsables politiques d’alors, et en même temps s’amuser de les avoir vu changer d’avis aussi rapidement, pour dire le contraire aujourd’hui.

lundi 15 novembre 2010

Les coups d'après de Nicolas

Selon le journal Le Parisien, le Président Sarkozy aurait déclaré un jour à ses proches : «Je raisonne toujours en pensant au coup d’après. La politique c’est comme un jeu d’échecs : anticiper c’est fondamental ! » Ce bon principe semble quand même fort peu employé par notre Président si l’on en juge par les « coups d’après » que tout le monde a pu constater en conclusion aux différentes stratégies mises en place depuis trois ans. Examinons quelques décisions de notre Nicolas :

- Pour montrer son esprit d’ouverture, il fait nommer DSK à la Présidence du FMI, et celui-ci qui prend de l'importance de par sa fonction, devient pour le « coup d’après » son principal adversaire potentiel pour la ré-élection !

- Voulant assouvir une vengeance personnelle, il s’acharne sur Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream, croyant le neutraliser, sans se rendre compte qu’il se crée ainsi de fait, et dans son propre camp, un ennemi irréductible qui risque de le faire perdre la prochaine fois!

- Il innove en lançant la course au poste de Premier Ministre plusieurs mois avant un remaniement qu’il décide sans doute pour montrer qu’il est le seul patron, et se voit contraint ensuite de faire marche arrière dans ses choix, contré par sa majorité parlementaire et par ses ministres !

- Dans cette même stratégie il fait donner en pâture aux médias le nom de Borloo comme futur Premier Ministre, se fait désavouer et fruste ainsi un allié de poids qui sera sans doute aussi un adversaire pour les prochaines échéances électorales !

- En arrivant au pouvoir, il met au point un paquet fiscal de réformes de natures très différentes et bêtement amalgamées (droits de succession, heures supplémentaires défiscalisées, bouclier fiscal..) que ses adversaires, bien sûr dénués de tous scrupules, ont vite fait de présenter comme un cadeau fait aux riches pour la totalité de son montant, le transformant ainsi en une réforme très impopulaire voire honteuse !

- Pour les élections régionales, il organise des listes uniques avec l’ensemble des familles de sa majorité, pour s’apercevoir « au coup d’après » ( le deuxième tour ) qu’il n’a pas de réserves de voix pour gagner !

- Il crée un débat discutable sur l’identité nationale pour s’attirer des voix à droite, mais pour s’apercevoir, plus tard, qu’il doit y renoncer (Merci Fillon !) devant la réprobation unanime !

- Il pense avoir l’idée géniale de la taxe carbone, sans mesurer les conséquences pour les entreprises françaises, et sans prendre soin de vérifier la constitutionnalité de son projet qui devra être annulé ! (Merci Jean Louis !)

Cela fait beaucoup de « coups d’après », plutôt tordus !

Toutes ces belles stratégies seraient paraît-il inspirées ou préparées par les conseillers de l’Elysée. Alors Nicolas surtout pas d’hésitation, s’il y a un vrai remaniement à faire, c’est très certainement parmi eux !

samedi 6 novembre 2010

Remaniement: manie? maniement? reniement?

En ouvrant la course à la fonction de Premier Ministre il y a déjà 4 ou 5 mois, le Président Sarkozy a pris une initiative sans précédent dans la 5ème République qui a pour conséquences aujourd’hui la plus lamentable des campagnes individuelles pour obtenir cette fonction.

Bien sûr le sondage d’opinion que l’on fait en laissant courir des rumeurs ne date pas d’hier, mais il ne se fait jamais sur une période aussi longue qui crée fatalement un certain pourrissement de la vie politique, et affiche aussi une regrettable valse hésitation de l’Elysée.

Pourquoi avoir créé cette situation dans laquelle des hommes politiques, ouvertement ou non, font acte de candidature, à coup de déclarations ou de petites phrases sibyllines, et dans laquelle les médias bien sûr s’agitent dans tous les sens pour alimenter eux-mêmes les épisodes d’un feuilleton dont ils raffolent ?

Sarkozy et ses conseillers nous ont certes déjà habitués à un certain nombre de bourdes stratégiques dans les trois années passées telles que : faire nommer DSK au FMI en en faisant ainsi son principal rival pour 2012, créer une ouverture à gauche qui ne lui a strictement rien apporté, à part l'irritation de ses amis politiques, rater les élections régionales en regroupant ses partis de soutien dans de mêmes listes, inventer une taxe carbone sans penser à sa répercussion sur les entreprises Françaises! etc… Quand aux bourdes politiques elles ont été plus nombreuses encore : le Fouquet’s, le yacht Bolloré, le paquet fiscal mal ficelé, le bouclier fiscal durci, les écarts de langage, le fils à l’EPAD, les nominations de copains etc…………..C’est la « manie » des bourdes !

Mais quelle est donc maintenant la Stratégie ? Est-ce, en avançant l’hypothèse Borloo Premier Ministre, une tentative pour discréditer celui-ci devant l’opinion, lui faire comprendre que sa popularité est limitée et le dissuader ainsi d’être le candidat centriste en 2012 ? Ce serait alors une manipulation ou un « maniement » de l’intéressé et bien sûr de l’opinion!

Enfin désavouer Fillon qui l’a servi avec beaucoup d’abnégation, qui est beaucoup plus populaire que lui auprès des Français, et pour appliquer une nouvelle politique en vue des élections, ne serait-ce pas de la part de notre cher Président une sorte de « reniement » ?

Mais toute cette effervescence autour du remaniement n’a-t-elle pas tout simplement pour but de faire diversion et d’amener les moutons médiatiques a moins parler des vrais problèmes des Français?

jeudi 4 novembre 2010

Barak n'a plus la Baraka

Obama a déçu les Américains si l’on en juge par les résultats des élections à mi-mandat. C’est probablement la fin des réformes promises puisqu’il n’a plus la majorité à la Chambre des Représentants et qu’il va devoir maintenant trouver des compromis avec ses adversaires Républicains.

Il a pourtant beaucoup œuvré dans son pays pour améliorer la situation de ses compatriotes , mais il est arrivé au pouvoir avec sur les bras deux guerres et une crises économique mondiale que lui a laissées son prédécesseur !

La relance économique à laquelle il a tant œuvré n’a pas eu de répercussion, en tout cas pour l’emploi, et les chômeurs ne se satisfont pas d’explications ! Il n’est d’ailleurs pas du tout certain que dans l'avenir la croissance aura les mêmes répercussions qu’autrefois sur l’emploi.

Pour nous Européens, bien que nous attendions la reprise économique Américaine qui devrait tirer en avant notre croissance, Obama nous a surtout déçus par sa politique étrangère qui, curieusement, n’a aucun impact sur les électeurs Américains, tout au moins quand elle est inexistante comme cela a été le cas.

Nous avions cru après les propos de campagne, que nous avions enfin un Président Américain qui comprenait le monde et allait utiliser tout son courage pour parler haut et fort afin d’y faire progresser la paix. Or rien n’a été changé dans les conflits du Moyen Orient, qui puisse faire place aujourd’hui à une espérance.

En Irak, il a tenu ses promesses de retirer des troupes. C’est bon pour le budget et le moral des Américains, mais cette décision risque de précipiter ce pays dans le chaos, dont il ne sera certes pas tenu pour responsable.

Pour résoudre une potentielle menace nucléaire, il a tendu la main aux Iraniens qui l’on proprement «envoyé promener » sans qu'il y ait eu de suite!

En Afghanistan, comme il l’avait annoncé, il a renforcé l’effort de guerre Américain, mais sans mettre en place une nouvelle stratégie qui permette d’espérer la fin prochaine d’un conflit qui rappelle de plus en plus le Viet Nam.

Quant au conflit Israelo-Palestinien, c’est un fiasco total. Obama se trouve certes face à un gouvernement de Tel Aviv parmi les plus radicaux que l'on ait connus, mais devant lequel il n’affiche aucune autorité au point de prendre constamment des gifles. C’est par exemple la poursuite des colonisations malgré sa demande d’y mettre un terme. Ou encore les actions militaires détestables d’Israel telle que l’attaque du bateau Turc il y a quelques mois devant lesquelles il reste sans réagir.

On objectera qu’il a relancé les pourparlers de paix entre les belligérants. Mais comme pour ses prédécesseurs ce n’est que du « guignol ». Quand on voit les trois parties autour de la table, certains pensent que les discussions sur la paix ne sont qu’un prétexte. L’une des parties a pour objectif, en organisant la conférence, de flatter les lobbies Israéliens aux Etats-Unis dans la perspective des élections prochaines. L’autre est là pour rappeler que le véritable danger c’est l’Iran et qu’il faut s’en occuper en priorité. Quant à la troisième, en mal de représentation de son peuple, elle fait de la figuration en espérant en final que les négociations déboucheront sur une rallonge de l’aide économique américaine au peuple Palestinien!

Y aura-t-il un jour un Président Américain vraiment décidé à faire la paix au Moyen Orient ?

mardi 2 novembre 2010

Libertés et Interdits

Nous vivons de nos jours dans une société paradoxale qui, parallèlement à sa quête permanente de nouvelles libertés, multiplie par ailleurs les interdits. Nous assistons à véritable retour à un certain ordre moral, prôné en particulier par ceux (silence à gauche !) qui en étaient jadis les plus grands adversaires !

Lorsque l’on s’exprime maintenant publiquement, il faut savoir naviguer entre les tabous en tous genres, et avoir dans sa poche un catalogue à jour des propos ou vocabulaires interdits. Sinon, gare au haro politiquement, bien pensant, médiatiCOCOrrect !

Des expressions autrefois courantes sont à jamais bannies, des mots très employés frappés d’infamie ! Il est clair que la peur comme l’intolérance a maintenant changé de camp !

Les médias en font bien sûr leurs choux gras. Comme il est tentant de tendre un micro complaisant à des personnes âgées comme les Guerlain ou les Bettencourt, qui vivent depuis toujours dans leur bulle d’aristocrates tendance XIXéme siècle et n’ont jamais cru utile de mettre au goût du jour leur vocabulaire ou leurs expressions, pour leur faire tenir des propos qui, c’est certain, vont permettre d’alimenter les gazettes du politiquement incorrect !

Cet ostracisme curieux et regrettable est d’autre part ciblé. On peut attaquer violemment certaines religions mais pas d’autres ! On peut vilipender certains partis politiques sur leurs idées mais pas certains autres. On se demande quelle force invisible décide maintenant de séparer le bon grain de l’ivraie, quelle Inquisition Médiatique prétend régenter notre pays. !

Mr Guerlain, par exemple, aurait récemment déclaré sur une chaîne de télévision : « J’ai travaillé comme un nègre ! Enfin je ne sais pas si les nègres ont toujours travaillé ! » Bien sûr les criailleries sur le racisme de ces propos innocents ont immédiatement inondé les médias.

Et pourtant si quelqu’un dit demain à la télévision : « J’étais sérieux comme un pape ! Enfin je ne sais pas si les papes ont toujours été sérieux ! » son audience sera dérisoire ! Tout le monde s’en fout !

Il nous faut donc maintenant renoncer, par la volonté des Grands Maîtres de l’Ordre du Politiquement Correct, à des expressions imagées de la langue Française très usitées dans le passé, et même faire très attention à ce que l’on dit, même pour plaisanter.

Pourrons nous continuer de dire encore longtemps, fort comme un Turc, avare comme un Ecossais, soûl comme un Polonais ? Pourrons nous encore utiliser des mots comme: ricains, ritals, rosbeefs, bataves, chleus qui ne sont pas moins péjoratifs que le mot nègre?

Léopold, tu dois être en train de te retourner dans ta tombe !