vendredi 15 janvier 2010

Mufleries Politiques

François Peillon a annulé hier soir sa participation à l’émission d’Arlette Chabot « A vous de juger » alors que l’émission venait de commencer, et à laquelle sa participation était prévue depuis longtemps, selon des modalités arrêtées en Décembre dernier.

Cette émission avait pour invité Eric Besson qui devait d’abord débattre avec Marine Le Pen et ensuite avec lui. Dans un communiqué il explique sa désertion en déclarant qu’il a été « piégé » par l’animatrice dont il demande la démission ! Rien que ça !

Il explique ensuite qu’il n’était pas d’accord avec cette émission et qu’il voulait « faire un coup » C’est certainement un mensonge et une mauvaise façon d’expliquer une lâcheté décidée tardivement, faute d’avoir réfléchi, plus tôt aux risques qu’il voyait pour lui dans la participation à une telle prestation télévisée. Il expliquait d’ailleurs encore le matin même à Guillaume Durand comment il envisageait d’argumenter dans le débat du soir !

Quel mépris affiché pour les responsables de France Télévision qui, on peut l’espérer, ne lui redonneront pas de sitôt l’opportunité de s’exprimer sur leurs antennes !

Quel mépris pour les gens avec qui il était supposé débattre !

Quel mépris pour les téléspectateurs qui avaient réservé leur soirée pour le voir exposer ses idées.

Mais quel coup de main magnifique au Front National qu’il prétend combattre, et qui on peut en être sûr tirera tous les marrons du feu de cette émission. D’autant plus que malgré son courage, Eric Besson a été loin d’être à la hauteur face à Marine Le Pen, d’abord en étant discourtois envers elle, ce qui est en soi un aveu de faiblesse, et ensuite en faisant dériver le débat sur des sujets annexes pour éviter de répondre à certaines questions pertinentes, selon une vielle méthode politicienne éculée très connue.

Quand donc nos hommes politiques de droite ou de gauche comprendrons-t-ils qu’ils perdent toute crédibilité en voulant combattre l’intolérance par l’intolérance ? La Droite comme la Gauche, à travers tous les discours et les initiatives, donnent en ce moment vraiment l’impression de vouloir remettre en selle le Front National quelque peu désarçonné par la dernière élection présidentielle. Il faudra qu’ils en paient un jour le prix.

Janvier 2010

jeudi 7 janvier 2010

Délit de sale gueule

Nos compatriotes d’origine Maghrébine se plaignent d’être trop souvent contrôlés par la Police qui les interpelle disent-ils en fonction de leur faciès. C’est sans doute vrai et on comprend très bien qu’ils en soient agacés et qu’ils considèrent les agents comme des racistes.

Ils devraient cependant s’interroger sur les motifs de cette sélection. Les agents de police ne sont pas plus racistes que le Français moyen. Ils font simplement leur travail du mieux qu’ils peuvent et en recherchant l’efficacité que leurs supérieurs attendent d’eux. S’ils interpellent plus souvent certains individus, c’est sans doute parce que ceux-ci font sans doute partie d’une communauté qui a un pourcentage d’actes délinquants supérieur à la moyenne. Ils jugent de cela d’après leur seule expérience, car les lois de la République rendent impossible d’effectuer des statistiques par communauté. Ils surveillent simplement les individus qui ont la plus grande probabilité d’être des fauteurs de trouble. Par conséquent le problème ne vient pas seulement de la police mais aussi de cette communauté qui devrait « s’introspecter ».

Dans la lutte contre le terrorisme, les autorités policières de tous les pays, surveillent avant tout des Musulmans parce qu’il, est évident que ce sont les Islamistes les plus dangereux. Personne ne trouve quoi que ce soit à redire à cette approche, personne ne demande que l’on surveille de la même façon les Juifs ou les Chrétiens dont les extrémistes se rendent rarement coupables d’actes criminels !

Avant de critiquer les méthodes de la Police, nos compatriotes d’origine maghrébine devraient donc avant tout faire un peu le ménage entre eux pour modifier leur réputation. Ce n’est pas facile, mais c’est la condition de leur complète intégration dans la population Française. Cela pourrait commencer par exemple par la condamnation systématique de tout acte répréhensible commis par leurs coreligionnaires. Nous n’avons pas vraiment entendu la condamnation des attentats du 11 septembre par la communauté Musulmane. Pire, on a même pu avoir l’impression que certains en retiraient une certaine fierté !

La difficulté réside aussi dans le fait que cette communauté est dépourvue de leader ou de porte parole officiel. Les gens que l’on entend le plus sont souvent les Islamistes, et l’immense majorité modérée de cette religion reste muette. On peut pour une fois saluer les efforts du Ministre de l’Intérieur Sarkozy quand il s’est évertué à convaincre les Musulmans de se doter de structures représentatives de leur communauté. Encore faudrait-il, que celles-ci s’imposent, sortent de leur discrétion habituelle et se décident à communiquer.

Janvier 2010

mercredi 6 janvier 2010

Médiocrisation

Un nouveau débat est ouvert sur l’instauration de quotas pour permettre à 30% d’élèves dits boursiers d’intégrer les Grandes Ecoles. Sous couvert de réformes, revoilà la machine à détruire en route à nouveau. Comme nos responsables politiques n’ont pas le courage de réformer ce qui doit l’être dans l’enseignement, ils s’attaquent donc à des changements qui pensent-ils vont réunir un consensus où ils n’auront pas à affronter les syndicats, et qui vont leur permettre de mettre leur nom sur une nouvelle loi. On ne peut rien changer dans les Universités, alors attaquons nous aux Grandes Ecoles, cela fera moins de bruit !

Si les Universités Françaises sont très loin dans tous les classements internationaux, nos Grandes Ecoles par contre jouissent d’une excellente réputation, et ceci est évidemment intolérable pour certains. Au lieu de travailler à l’amélioration de nos Universités, ils ont une meilleure idée : baisser le niveau des Grandes Ecoles !

Ceci serait un crime contre notre pays.

Certains parlent même de fusion ou de regroupement autour de soi-disant pôles de recherche. On les voit venir avec leurs gros sabots! Dans l’état actuel des choses et pour certains aspects, selon un vieux dicton Américain, ce serait comme mélanger la glace à la vanille avec de la boue, cela n’améliore guère la boue, mais on sait ce que cela fait à la glace à la vanille !

Pourquoi cette différence entre les Grandes Ecoles et nos Universités ?

Elle ne vient pas de la qualité professionnelle des enseignants, mais les Universitaires sont malheureusement les victimes d’un système qu’il faut changer.

D’abord, le nombre d’élèves est différent. Les Grandes écoles sont de petites entités, plus faciles à gérer, c’est vrai. Mais qu’est-ce qui empêche l’Université, si nécessaire, de se décentraliser structurellement par discipline par exemple et de créer aussi de petites entités plus faciles à maitriser et à dynamiser ?

Les Grandes écoles ont aussi une grande autonomie de gestion. La loi Pécresse votée récemment, si toutefois elle entre dans les faits, va donner cette autonomie aux Universités et donner aux Présidents les moyens d’action nécessaires pour rendre leurs formations plus attractives et performantes, et leurs diplômes plus recherchés. Saluons cette réforme, courageuse pour une fois, mais dont le succès dépendra bien sûr des Présidents d’Université.

On reproche aux Grandes Ecoles la sélection qui attire vers elles les éléments les plus brillants. C’est vrai et cela le restera très longtemps tant que les Universités n’auront pas elles-mêmes créé les conditions pour attirer ceux-ci dans leurs meilleurs Etablissements. L’Université doit revoir son mode d’accueil des étudiants et doit, elle aussi, pratiquer la sélection. Elle doit certes accueillir tout le monde, mais elle peut orienter les étudiants suivant leurs capacités dans les établissements plus ou moins réputés. Après tout, les Grandes Ecoles ont aussi leur hiérarchie. Il est plus difficile d’entrer à HEC que dans une école de Commerce de province même ayant très bonne réputation.

La sélection est souvent considérée comme un tabou par certains, qui s’imaginent que l’on peut attirer les jeunes les plus brillants dans les Universités en leur réservant la même formation qu’à tous les autres ! La sélection est nécessaire et notre pays a besoin d’élites que notre système d’éducation doit secréter.

Mais le plus grand handicap de l’Université est, tout le monde le sait, la ringardise des syndicats d’enseignants qui s’opposent systématiquement et depuis toujours à toute réforme, de droite comme de gauche, creusant ainsi d’ailleurs, chaque jour un peu plus, le fossé avec les Grandes Ecoles. C’est ça le vrai problème de l’Université. Et aucun responsable politique n’a le courage d’imposer aux syndicats les transformations que tout le pays attend, ceci par crainte des manifestations dans la rue, d’enseignants à qui il est naturellement très facile de manipuler et d’entraîner leurs élèves. On ne compte plus les grèves des facs. Qui a entendu parler de grèves dans les Grandes Ecoles ?

Vouloir donner à tous les jeunes des chances de pouvoir entrer dans les meilleures écoles est une préoccupation très légitime, mais il est pour cela préférable d’aider ceux qui sont défavorisés, lors de leur formation secondaire ou supérieure afin de les préparer à passer les concours. Ceci aurait l’avantage de ne pas baisser le niveau de recrutement comme ce qui est proposé dans la réforme en débat.

Mais on peut aussi se demander s’il s’agit d’un problème réel car on constate souvent qu'un grand nombre des élèves des Ecoles d’Ingénieurs, par exemple, viennent de milieux modestes et de milieux d’enseignants.

Enfin, voila un nouveau débat très médiatisé, du type de ceux que le gouvernement à l’habitude de lancer et qui nous entraîne très loin des préoccupations sérieuses des français : crise économique, chômage, pouvoir d’achat, …

Janvier 2010