vendredi 27 avril 2012

Des Paroles et des Actes

Le dernier volet de cette émission, pour laquelle France Télévision ne cache pas sa fierté, a été tout aussi décevant que les précédents et que tous les autres pseudo débats que cette campagne nous aura réservés: on y a parlé de tout sauf de notre vrai problème: la crise économique qui est devant nous.

De nombreux sujets ont été évoqués, mais comment peut-on débattre du prix de l'essence, du cumul des mandats, de l'immigration, de la dépénalisation du canabis, de la formation professionnelle, du droit de vote des étrangers, de l'ouverture des marchés publics, de la préférence nationale, du niveau des loyers, etc... et ignorer complètement les menaces qui pèsent sur l'avenir de notre économie?

 Comment allons nous rembourser notre dette, supprimer nos déficits, réduire le chômage, ou augmenter le pouvoir d'achat, si on ne parle pas de la politique qu'il faut définir et mettre en place pour relancer l'économie? Aucune proposition concrète et convaincante n'à été faite dans tous ces débats! On attend la croissance! Pourvu qu'elle revienne, car sinon gare à l'état de la France à l'issue du nouveau quinquennat!

Avec la complicité des journalistes, nos candidats évitent soigneusement de nous dire ce qu'ils feront en cas d'élection pour développer cette croissance économique qui aujourd'hui conditionne tout! Ou bien ils ne veulent pas se mouiller, ils n'en on pas la moindre idée où encore ils craignent, une fois élus, de voir leur programme modifié par les agences de notation!

Quand on voit les sacrifices considérables que sont obligés de faire actuellement nos partenaires méditerranéens, on a une idée de ce qui nous attend, alors pourquoi ne pas commencer les efforts maintenant pour un traitement moins douloureux?

Saluons néanmoins la programmation du Service Public de Télévision qui est le seul à organiser ainsi de grands shows politiques, en regrettant toutefois la connivence inévitable et le manque de perspicacité des journalistes qui ne veulent sans doute pas prendre le risque de l'impertinence, en interrogeant les candidats, dont l'un d'entre eux est leur futur patron!

vendredi 20 avril 2012

Ecologie

L’Ecologie est une chose beaucoup trop sérieuse pour être confiée à un seul parti politique! En France le parti Vert, trop marqué à gauche, ne peut à lui seul réunir dans la population le consensus indispensable pour faire progresser notre société vers un monde plus écologique.

A l’élection présidentielle par exemple, voter pour la candidate écologiste, c’est voter en même temps pour le mariage gay, l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, la légalisation de drogues comme le cannabis, la réforme des institutions, la régularisation de tous les sans papiers etc…. Des thèmes objet de controverses auxquels on peut ou non adhérer , mais qui n’ont rien à voir avec l’écologie, qui sont des facteurs de division et qui découragent beaucoup de Français pourtant la plupart désireux de protéger leur environnement.

Circonstance aggravante, l’écologie est chez nous monopolisée par un parti Vert qui est fort peu efficace depuis des années et n’a pas réussi à se donner une bonne image de nature à sensibiliser la population. C’est un parti brouillon, maladroit, peu structuré, qui a toujours donné l’impression que ses dirigeants se battaient plus pour obtenir des circonscriptions que pour défendre ses thèses écologistes, et prêt à tous les compromis ou compromissions pour y parvenir.

De plus ce parti n’a été capable que de fournir des candidats folkloriques aux élections importantes, éliminant ses bons candidats susceptibles de faire avancer ses idées.

La défense de l’écologie mérite mieux que çà. Les efforts méritoires de Daniel Cohn Bendit lorsqu’il a essayé de sortir les Verts de leur sectarisme politique en créant « Europe Ecologie Les Verts » pour la dernière élection du parlement Européen, et qui a fait un très bon score, n’ont malheureusement pas eu de suite, le parti revenant à ses querelles et lubies habituelles.

L’ambition est nécessaire en politique, mais l’intelligence aussi, et la candidate aux élections présidentielles qui va faire un score ultra modeste, très en dessous du potentiel de sa famille politique, n’améliorera pas l’image de l’écologie dans notre pays.

Mais les Verts s’en moquent, ils ont déjà extorqué au PS un accord électoral inespéré pour les législatives. Avec le score dérisoire qu’ils vont réaliser, espérons pour eux que cet accord tiendra la route

mercredi 18 avril 2012

Autruchisme

Nous avons maintes fois regretté dans cette chronique le fait que les principaux candidats à l’élection présidentielle donnaient l’impression d’avoir oublié la crise économique et ne présentaient aucune solution convaincante pour en sortir.

La campagne avait pourtant bien démarré, sous la pression il est vrai des agences de notation qui menaçaient notre triple A. François Bayrou avait le premier alerté l’opinion sur la nécessité de se fixer des objectifs ambitieux, pour résorber la dette et se débarrasser de nos déficits, en appelant à « produire et acheter davantage Français ». Que n’a-t-il poursuivi en avançant des solutions concrètes ? Il serait encore aujourd’hui en course pour le deuxième tour. Et l'automne dernier nos candidats ne nous parlaient que de la dette et de la menace provenant des marchés financiers

Et puis plus rien, le soudain silence des agences de notation les a amenés à oublier la crise et à ne disserter que sur des sujets secondaires tels que: l’abattage rituel, le permis de conduire, Shenghen, le mariage gay, les profs de classe primaire etc….

Ce manque de courage, de compétence ou de lucidité des candidats favoris est absolument consternant dans une élection de cette importance. Les petits candidats ont eux au moins le mérite de se battre sur de vrais sujets, même si les solutions qu’ils proposent sont irréalistes, utopiques et dangereuses pour notre pays !

Les commentateurs politiques étrangers, venant de pays aujourd’hui forcés de faire de grands sacrifices du fait de la crise ou de ceux qui ont préféré faire les efforts avant, sont tous très surpris de constater que la France puisse s’imaginer ainsi protégée et à l’abri des problèmes économiques mondiaux.

Pour eux, le bateau France est en train de couler lentement, et sur le pont on ne parle que du nouveau cap que l’on va prendre, des postes de commandement que l’on va se partager, de la viande que l’on va consommer à midi, du nouveau règlement intérieur que l’on va modifier, des emplois que l'on va créerr ou des augmentations de salaires des équipages que l'on va décider!

Mais ne nous y trompons pas, si nos hommes politiques sont à ce point aussi peu bavards sur les problèmes les plus importants et refusent de faire des propositions concrètes et donc désagréables pour sortir de la crise, c’est aussi parce qu'en grande partie nos compatriotes refusent d’en entendre parler, attendant on ne sait quel miracle. Le réveil d'après élection risque d'être très difficile!

Si nous poursuivons dans cette voie, nos amis étrangers vont bientôt suggérer à la France de changer rapidement son emblème national et remplacer le coq gaulois par l’autruche !

mardi 17 avril 2012

L’image des candidats

L’élection Présidentielle au suffrage universel voulue par le Général de Gaulle avait pour but de créer un rendez vous entre un homme et le peuple pour dépasser les querelles partisanes. Cette élection amène toujours les Français à se prononcer pour le choix d’une personne plus que pour celui d’un programme.

L’élection à venir reste plus que jamais dans cette tradition et la compétition entre les candidats porte davantage sur leurs personnalités que sur leurs programmes, ce qui explique peut être en partie l’absence actuelle de projets concrets et précis présentés aux électeurs. C’est incontestablement un signe de la frivolité de notre société Française !

C’est dire le soin apporté par tous pour soigner leur image, et les dépenses pour peaufiner leur communication et mettre en valeur leur personnalité. Car au delà de leur sensibilité politique personnelle, ils savent que les votants se prononcent toujours pour un candidat qui leur plait et à qui ils décident aveuglément de faire confiance.

C’est dire aussi l’importance du charisme et de la côte d’amour, de l’élocution et de la capacité à convaincre des candidats même au besoin avec des mensonges.

Jean Luc Mélenchon et Marine Le Pen par exemple représentent des courants de pensée qu’ils valorisent avec tout leur talent, beaucoup mieux qu’ Eva Joly, qu’ils terrassent dans les sondages d’opinion, et dont l’élocution et la personnalité sont un véritable handicap.

Ségolène Royal avait en 2007 réalisé une très bonne performance grâce à son charme et sa « parlitude » et malgré les basses besognes de son camp.

Nicolas Sarkozy est lui un redoutable candidat qui a montré sa stature d’homme d’état, mais beaucoup de ses électeurs lui reprochent ses erreurs de comportement en tant que Président. Il améliore actuellement sa côte d’amour, mais parviendra-t-il à travailler suffisamment son image pour gagner au deuxième tour ? Au vu des sondages, on peut en douter!

Candidat pour la troisième fois, François Bayrou est un personnage très sympathique auprès des Français, mais ses hésitations, son indécision et son imprécision, son coté solitaire et « perso » ne lui permettront jamais de gagner leur confiance.

La bonhomie et la décontraction d’un Philippe Poutou vont lui apporter un plus le jour du scrutin, malgré ses insuffisances et l’indigence de son programme, beaucoup plus que l’irascibilité de Nathalie Artaud.

François Hollande, candidat du PS par défaut, est l’exception qui confirme la règle car en dépit de son manque de charisme et d’envergure, s’il est actuellement favori de l’élection, c’est avant tout parce qu’il représente le grand parti d’opposition et que beaucoup d’électeurs veulent voter cette fois contre son principal adversaire.

dimanche 15 avril 2012

Ou est donc passée l'Europe?

Nous sommes à une semaine de l'élection Présidentielle et il faut bien dire que la construction européenne a été curieusement absente de cette campagne. S'il arrive aux candidats d'en parler, c'est toujours d'une manière négative: on va renégocier le récent traité Européen en cours de ratification, on va renégocier Shenghen etc..., comme si cette Europe était la cause de toutes nos difficultés présentes.

Bien sûr il ne s'agit pas d'un thème très porteur pour les élections et que moins on en parle mieux c'est. Même François Bayrou, le candidat habituellement le plus foncièrement partisan de l'Europe n'ose pas évoquer le sujet alors que d'autres prônent carrément notre sortie de cette coopération.

Il faut dire que, dans leur difficulté à admettre leurs erreurs ou à convaincre leurs compatriotes du bien fondé de leurs décisions, les hommes politiques ont constamment évoqué Bruxelles pour justifier des mesures impopulaires, diabolisant ainsi cette institution aux yeux des Français. Cette lâcheté nous coûte cher!

Nos partenaires Européens s'étonnent d'ailleurs de la frivolité des partis politiques Français dont les candidats les plus importants évitent soigneusement de s'exprimer de manière concrète sur les problèmes économiques essentiels de notre pays tandis que d'autres rêvent complètement et veulent faire la révolution. De plus tous proposent de nouvelles taxes plus ou moins réalistes et efficaces, au mépris total de l'harmonisation indispensable pour avancer dans la construction européenne!

Le candidat sortant et le matamore du PS, qui va régler tous les problèmes en commençant par augmenter les dépenses publiques, feignent d'ignorer les échéances qui nous attendent et ont complètement occulté la crise économique qui pèse sur nous.

Le réveil va être très difficile et si la France est attaquée par les spéculateurs prochainement, comme l'on été certains pays voisins, l'un ou l'autre va devoir se retourner piteusement vers cette Europe inutile pour quémander son aide et sa solidarité.

Espèrons alors que nos amis Allemands, lassés du comportement de nos hommes politiques, comme de celui des pays du club Med, accepteront de nous tirer des difficultés dans lesquelles nous nous serons nous mêmes volontairement enfoncés!

L'Europe est notre avenir, et même actuellement notre planche de salut! Même si c'est un chantier très difficile, il ne devrait pas y avoir d'autre priorité que de travailler rapidement avec certains de nos partenaires à son développement!

mardi 10 avril 2012

Bayrou en baisse

Les sondages aujourd'hui mettent Francois Bayrou sous la barre des 10%. Il doit être déçu, mais sans doute réaliser qu'il a fait une très mauvaise campagne et commencer à penser que décidément le centre ne peut pas exister en politique.

C'est un paradoxe puisque ce sont toujours les électeurs du centre qui décident qui sera le nouveau Président et non les inconditionnels qui votent systématiquement à droite ou à gauche. Mais s'ils donnent le pouvoir à l'un des deux partis, ils sont incapables de le conquérir! C'est aussi le point faible de notre démocratie qui veut que 10 à 15 % des votants décident pour l'ensemble du pays!

Francois Bayrou échoue parce qu'il a oublié de faire campagne sur ses deux points forts et s'est vainement consacré à défendre une candidature anti gauche droite. Il aurait dû réaliser que cette croisade était déjà amplement exploitée par ses rivaux frontistes de droite et de gauche et ne lui donnait aucune originalité!

Il avait pourtant bien commencé sa campagne l'automne dernier en parlant vrai et en indiquant les efforts que la France devait faire pour sortir de la crise et assurer son avenir. Sa proposition inédite de trouver 100 milliards d'économies, recettes et dépenses confondues, avait suscité l'intérêt des Français et provoqué sa montée immédiate dans les sondages. Mais hélas quand on lui a demandé comment il s'y prendrait, il a éludé toutes les questions reportant la réponse à l'annonce de son programme en janvier, puis laissant les réponses à son futur gouvernement.

Cette attitude, qui l'a discréditée dans l'esprit de beaucoup d'électeurs, n'est pas compréhensible de la part de celui qui avait été le premier à alerter l'opinion publique sur les dangers de notre endettement. Il avait là un créneau idéal qu'il n'a pas su ou voulu exploiter.

Son deuxième atout était la construction Européenne dont il a toujours été l'un des plus ardents défenseurs et dont les Français savent bien qu'elle conditionne leur avenir. Surprise, c'est un thème de campagne qu'il a complètement négligé, comme d'ailleurs ses adversaires pour l'élection présidentielle! Ses stratèges lui ont sans doute expliqué que ce thème n'était pas porteur.

N'ayant pas su exploiter ses deux points forts, Francois Bayrou ne doit pas s'étonner que sa candidature basée essentiellement sur une opposition contre les deux grands partis tourne court car les électeurs se rendent bien compte qu'il n'a rien à proposer d'original par rapport à ses adversaires, et c'est bien dommage!

C'est un vrai gâchis compte tenu des nombreux ralliements de parlementaires de centre droit dont il a bénéficié en début de campagne et qui vont sans doute vouloir se refaire une santé en le poussant à se désister en faveur de Nicolas Sarkozy pour le deuxième tour!

samedi 7 avril 2012

Frustration électorale

Le choix du futur Président de notre République est un enjeu majeur pour l’avenir de notre pays compte tenu des graves difficultés que nous traversons actuellement. Jamais une élection n’a été aussi importante. Et pourtant cette élection ne suscite aucune passion, et même aucun débat véritablement sérieux entre les candidats.

Les enjeux principaux sont constamment occultés au profit de sujets mineurs qui intéressent peu de Français. Aucune solution convaincante n’est présentée par les trois principaux candidats pour sortir notre pays de la crise actuelle, alors que d’autres candidats avancent des propositions aventureuses qui n’ont aucune crédibilité.

Les électeurs aimeraient quand même savoir avant de voter comment nous allons sortir de la dette qui est celle de notre pays, comment nous allons recréer des emplois et de nouvelles richesses dans les conditions de la concurrence mondiale actuelle.

On nous parle beaucoup de justice sociale et de redistribution pour gagner des voix. Mieux partager le gâteau c’est très bien, mais encore faut-il qu’il y ait un gâteau à partager!

On peut bien sûr expliquer l’absence totale de propositions concrètes pour la réduction indispensable de nos dépenses publiques ( alors qu’il y en a beaucoup pour les augmenter! ) par une tactique électorale visant à ne pas effrayer et donc perdre des électeurs.

La réalité est peut-être plus inquiétante : à deux semaines du scrutin on peut vraiment se demander, si les candidats en tête des sondages ont vraiment des idées sur ce qu’ils feront s’ils sont élus, s’ils ont vraiment des solutions pour améliorer la situation économique de notre pays !

La vérité est le manque de courage des partis politiques qui n’osent pas parler franchement aux Français pour leur dire que la situation économique du pays est mauvaise et qu’ils vont devoir faire des sacrifices importants. Les Français sont pourtant réalistes et prêts à entendre ce discours, ils souhaitent seulement que les efforts demandés soient équitablement répartis.

En attendant, si l’on n’est ni inféodé inconditionnellement à une sensibilité de droite ou de gauche, ni partisan de faire la révolution, à qui faire confiance le 22 Avril ? C’est la question que se posent actuellement de très nombreux futurs abstentionnistes!