jeudi 29 mars 2012

Mais où est passée la crise ?

Elle a complètement disparu de la campagne électorale. Plus personne n’en parle. Les agences de notation sont aux abonnés absents, les médias préfèrent se focaliser sur les sondages après l’épisode dramatique de ces derniers jours et les politiques nous parlent d'insécurité! Et pourtant la crise est toujours là et sévit grandement, en particulier chez nos voisins méditerranéens.

Du coté des programmes des candidats, toujours rien. Après un délire fiscal passager, fait d’annonces fracassantes, pas la moindre queue d’une idée nouvelle ! La campagne prend tout à coup un gros coup de mou.

Si cette campagne n’est pas relancée rapidement, le désintérêt des Français risque de se traduire dans une abstention record, surtout que beaucoup d’entre eux seront en vacances lors du premier tour.

On aimerait quand même en savoir un peu plus sur les propositions des candidats pour sortir notre pays de la crise et de son énorme endettement. Mais rien ! Pas la moindre indication dans les programmes de la droite et du centre sur la façon dont on va réduire nos dépenses publiques. C’est un sujet tabou car toute précision, toute annonce ferait perdre des électeurs.

C’est un reproche que l’on ne peut certes pas faire à la gauche, et à Schmol en particulier car tout le monde l’a compris, les dépenses publiques, il a très bien expliqué que lui, il voulait les augmenter !!!

vendredi 23 mars 2012

A quoi joue Noël Le Graët ?

Le Nouveau Président de la Fédération Française de Football a décidé de ne pas confirmer le mandat de sélectionneur de l’Equipe de France, confié à Laurent Blanc, avant d’avoir vu, dans quelques mois, les résultats de notre équipe nationale lors de la prochaine coupe d’Europe.

Cette décision est vraiment surprenante. Après le fiasco mémorable de Raymond Domenech en Afrique du Sud en 2010 où notre équipe s’était couverte de ridicule, sur le terrain et en dehors, Laurent Blanc s’était vu confier une mission impossible : reconstruire en deux ans une équipe en partant de zéro en vue d’une qualification pour l’Euro 2012.

Avec sa compétence reconnue, Laurent Blanc a parfaitement rempli ses objectifs et a qualifié une équipe de France, qui n’est certes pas la meilleure de notre histoire, mais qui fait quand même très bonne figure, puisqu'elle a aussi battu au cours de la même saison : l’Allemagne et l’Angleterre chez elles et le Brésil à domicile !

Pourquoi donc Le Graët ne confirme-t-il pas un sélectionneur qui a réussi et rempli son contrat et qui est perçu par tous les amateurs de football comme le meilleur depuis Aimé Jacquet ? Il faudra qu’il s’en explique un jour, car le risque est grand de voir Laurent Blanc partir après l’Euro, puisqu’il est déjà sollicité par les plus grands clubs européens où il gagnerait d'ailleurs beaucoup plus d'argent!

Le Graët peut avoir des différents avec son sélectionneur, vouloir le remplacer avec l’un de ses préférés, ou faire un complexe de petit chef, mais il ferait bien de faire passer l’intérêt du football Français avant ses intérêts personnels.

Et il se moque du monde quand il prétend confirmer Laurent Blanc en fonction de ses résultats à l’Euro 2012, lui qui a été l’un des plus ardents partisans pour confirmer Raymond Domenech à la tête de l’équipe de France après son fiasco de l’Euro 2008 qui précéda l'"apothéose" de la Coupe du Monde 2010!

Va-t-il nous priver d'un entraineur de qualité pour la prochaine Coupe du monde organisée au Brésil en 2014?

lundi 19 mars 2012

Croissance oubliée

L’idée de Francois Hollande de renégocier le récent traité Européen en cours de ratification, pour y intégrer un texte sur la croissance, n’est pas aussi démagogique et insensée qu’on le dit et il serait stupide de la rejeter.

Même si on ne développera pas la croissance dans le monde en insérant un texte dans un traité , il faut constater que lors de toutes nos négociations, ce concept économique est régulièrement négligé.

Or quelle est la finalité de la construction Européenne, quels sont les objectifs de tous les accords de partenariats, quels sont les buts des accords internationaux, quel doit être l'intérêt du développement du commerce mondial, si ce n’est de développer notre économie nationale pour se rapprocher du plein emploi dans notre pays.
Il n’y a pas d’autre but, et nous sommes très loin du résultat. !!!

Dans une chronique ancienne, nous proposions cette définition : « l’Economie est l’art de mettre les hommes au travail pour créer des richesses que l’on répartit équitablement ».

Il apparaît que nos responsables politiques se focalisent peu sur cette évidence et se laissent entraîner dans la conclusion d’accords en matière économique qui sont plus défensifs qu’offensifs, paralysés qu’ils sont par les concepts de libéralisme et de mondialisation admis une fois pour toutes.

Ce n’est même pas de la navigation à vue, mais plus tôt celle d’une coquille de noix ballottée par les flots, attendant un miracle pour s’en sortir.

Il est grand temps de repenser complètement notre système économique qui a failli, en se laissant emporter par les déviations de l’économie libérale sans contrainte et de lois du marché sans finalité autre que le profit maximum. Point n’est besoin de tout révolutionner, des aménagements du système capitaliste avec l'introduction de régulations peuvent suffire. Il faut les définir et les négocier !

Nous ne pouvons plus laisser dépendre notre économie de facteurs internationaux sur les quels nous n’avons aucun contrôle ! Nous ne pouvons plus continuer à attendre le retour de la croissance comme on attend le Messie . Il faut au contraire recréer les conditions de son développement en reprenant notre destin en mains! Si nous voulons y parvenir, des remises en causes sont nécessaires, elles passent obligatoirement par de nouveaux traités dans la communauté Européenne qu’il va falloir convaincre….. dans un premier temps !

mardi 13 mars 2012

DIARRHEE FISCALE

Depuis nos deux récentes chroniques « TAXER PLUS POUR DEPENSER PLUS » et « TAXMANIA: LE DERNIER OPERA ROCK », les candidats à l’élection présidentielle poursuivent leur délire démagogique fiscal et rivalisent d'imagination pour trouver de nouvelles taxes.

L'annonce faite par Nicolas Sarkozy, hier soir à la grand messe de TF1, qui vise à taxer nos compatriotes exilés fiscaux, est habile mais très difficle à mettre en place. Le principe consisterait à leur faire payer la différence entre l'impôt payé dans le pays où ils résident et l'impôt qu'ils paieraient s'ils vivaient en France.

Elle est habile car elle contre de manière éclatante celle faite par son adversaire Schmol qui vient d’annoncer une taxe de 75% des revenus annuels supérieurs à 1 Millions d'euros. L'une combat l'exil des Français et de leur capitaux, l'autre le provoque.

Cette politique en vigueur aux Etats Unis a montré son efficacité. Et peu d'Américains s'y soustraient en trichant, ou en changeant de nationalité ce qui d'ailleurs, en France comme Outre Atlantique, n'aurait aucune incidence visible sur le niveau de population!

La difficulté principale provient de la différence que Nicolas Sarkozy veut faire entre expatriés et exilés fiscaux, les premiers devant échapper à cette nouvelle imposition.

Mais sur quels critères sélectionner les exilés? Sarkosy parle de taxation des revenus du capital, mais les travailleurs expatriés peuvent aussi en vivre et les rentiers qui s'éxilent peuvent se trouver un job local, même bidon! Les Américains, eux, ne font pas cette distinction. Mais en campagne électorale, les expatriés représentent sans doute beaucoup plus de voix que les "exilés"!

Et puis pour qu'une telle mesure soit efficace il faut mettre en place une nouvelle administration, des moyens de contrôle et des sanctions, en évitant qu'ils ne coûtent pas plus chers que le revenu escompté de l'impôt! Pas facile d'investir dans une telle organisation en ces temps de crise où l'on doit réduire les dépenses publiques!

Enfin, cette nouvelle taxation ne rendrait-elle pas indispensable la renégociation de toutes nos conventions fiscales avec l'ensemble des pays de la planète?

Voilà un grand chantier potentiel, si toutefois on en reparle un jour!

Mais il est significatif de constater que l'absence d'harmonisation fiscale en Europe, habituellement si décriée par les leaders politiques de gauche comme de droite dans leurs discours, n'est plus une préoccupation: en campagne électorale tout le monde s'en fout!!!

Comment peut-on mettre notre confiance dans ces gens là pour gouverner notre pays?

mardi 6 mars 2012

Hallali sur le Halal

Avec sa polémique sur la viande Halal , Marine Le Pen a jeté un pavé dans la mare qui interpelle aujourd’hui tous les Français. Ils viennent de découvrir que faute de traçabilité, ils peuvent être amenés tous les jours à consommer de la viande venant d’abattage rituel. Ils apprennent en même temps que le rite religieux oblige à faire souffrir les animaux faute de les étourdir avant de les égorger….

Tous les états majors des partis politiques y vont de leurs déclarations "pêche aux voix" sur ce sujet de société, confirmant ainsi que c'est le Front National qui impose une fois de plus son agenda pour la campagne présidentielle avec leur complicité et celle des médias.

Nous acceptons volontiers les musulmans en France, mais il faudrait qu’ils s'activent pour mettre, eux-mêmes, un terme à ces controverses répétées, sinon l’opinion publique va rapidement se retourner en majorité contre eux, ce qui n'est pas souhaitable pour notre pays.

Avant tout, qu’ils se mettent d’accord entre eux ! Comme pour le port du voile qui pour certains d'entre eux, il y a peu de temps, n’était pas obligatoire d’après le Coran, nous apprenons maintenant que le recteur de la mosquée de Paris a déclaré que l'absence d’étourdissement des animaux lors de l’abattage rituel n’était pas indispensable selon les écritures, contrairement à ce que l’on nous répète tous les jours.

Pour les Français non musulmans, il n’est pas acceptable de devoir consommer, sans le savoir, de la viande provenant de cet abattage religieux rituel. D’abord parce qu’il est inadmissible qu'ils se voient imposer une association à des croyances qui ne sont pas les leurs.

Ensuite car dans un pays civilisé, aucune personne sensée ne souhaite faire inutilement souffrir les animaux lors de l’abattage ! On se demande pourquoi la SPA et les organisations de défense des animaux sont en ce moment totalement aux abonnés absents! On aimerait bien connaitre leur position.

Enfin, c’est une question que l’on peut se poser, la viande abattue selon le rite musulman est-elle de même qualité ? L’abattage sans étourdissement, qui fait durer l’agonie de l’animal, n’est-il pas de nature à la dégrader ? On pense à la viande immangeable des grands gibiers exterminés lors d'éprouvantes et très discutables chasses à courre. Un avis de spécialiste serait le bienvenu.

Un étiquetage systèmatique de la viande Halal serait très utile car il offrirait aux musulmans comme aux non musulmans une garantie sur la viande qu'ils consomment.

Même si ses propos peuvent avoir une motivation électorale, Francois Fillon a sans doute raison de dire que les religions doivent évoluer. Elles se grandiraient en effet en se débarrassant de pratiques qui n’ont rien à voir avec le message essentiel de leurs prophètes, mais qui ont été inventées au fil du temps par des hommes, plus politiques que religieux, qui voulaient ainsi régler des problèmes d’hygiène de leur société quand les religions avaient force de loi.

Mais évidemment la réaction immédiate a cette proposition, modérée, de réflexion a été : "Touches pas à mon dogme!"

jeudi 1 mars 2012

Le premier faux pas de Schmol.

Il avait fait jusqu’ici une excellente campagne. En présentant un programme modéré et équilibré, il séduisait beaucoup d’électeurs de droite qui veulent « sortir » le « sortant »

Il était jusqu’ici relativement mesuré dans ses invectives contre la Droite et prudent dans ses initiatives, ce qui rassurait et apaisait beaucoup de gens dans notre pays.

Il avait réussi a se créer une véritable image de présidentiable.

Et d’un seul coup : patatras ! L’annonce d'une mesure fiscale ultra démagogique prévoyant de taxer à 75% les hauts revenus déchaîne les passions et n’est défendue par aucun expert économiste crédible !

Les pays voisins se frottent déjà les mains car tout porte à croire que cette annonce va générer rapidement un nouvel exode parmi les plus aisés de nos compatriotes. Certains irresponsables diront que l’on peut vivre sans les « riches » mais c’est absurde !

D’abord parce qu’il est préférable qu’ils paient des impôts et dépensent leur argent en France. Ensuite parce que parmi eux se trouvent des acteurs essentiels et vitaux de notre économie et de la création d’emplois dont nous avons tant besoin. Enfin parce que cette mesure sera de nature à décourager les investisseurs étrangers qui jouent un rôle indispensable dans notre économie mondialisée.

Cette nouvelle pression fiscale ne rapportera de plus que des clopinettes, car le plus grave défaut des « riches » est d’être trop peu nombreux.

Pourquoi Schmol vient-il de déraper de manière aussi spectaculaire ?
Est-ce parce que ce masque qui tombe annonce un retour au dogmatisme socialiste pur et dur type XIXème siècle? (« Il faut faire payer les riches ! »). Ou bien est-ce simplement parce que cette mesure a été décidée aveuglement dans un petit comité d’idéologues, pour faire « un coup » lors d’une interview télévisée de TF1?

On peut pencher pour cette deuxième hypothèse car les Français ont vu Jérôme Cahusac le conseiller fiscal très proche de Schmol, et un des économistes très crédibles de la Gauche, tomber de l’armoire sur France télévision en apprenant cette annonce.

Nous allons voir comment Schmol va négocier son virage. A droite ou à gauche, cela n’a pas d’importance quand on doit faire demi-tour !