samedi 20 octobre 2018

L’assassinat du journaliste Khashoggi à Istamboul



Il est Séoudien et a fort probablement été assassiné dans l’embassade d’Arabie Séoudite d’Istambul par un commando venu spécialement de Riyad. Son corps aurait été décapité et démembré pour le faire disparaître.  C’est ce que disent les Turcs qui semblent avoir des preuves, dont des enregistrements sonores de cet attentat ou des cameras video, et le passage à l’ambassade du commando de quinze personnes reparties à Riyad le soir même !

Tout de suite, c’est la consternation dans le monde occidental qui entretient de bonnes relations avec ce pays riche. Sans s’en rendre compte, Donald Trump accrédite cette version des faits par son pragmatisme qui lui fait tout de suite déclarer publiquement qu’il est difficile de condamner un pays qui s’apprête à investir 100 Milliards de dollars aux Etats Unis dans des contrats militaires (sic) !

Les pays occidentaux qui avaient lourdement condamné et sanctionné la Russie il y a quelques mois pour un crime similaire commis à Londres, se demandent comment réagir à cet événement, car l’Arabie Séoudite est un pays ami, gros producteur de pétrole et gros investisseur, avec qui il est intéressant de garder de bonnes relations!

L’arabie Séoudite nie énergiquement les faits qui lui sont reprochés, et cet  assassinat de Kashoggi. Les Etats Unis haussent le ton. Leur Président déçu par ce pays sur lequel il basait toute sa stratégie pro Israélienne au Moyen Orient pour alimenter son conflit avec l'Iran,  envoie son Mike Pompeo à Riyad rencontrer le Roi, sans doute pour dire à celui-ci que sa position est intenable devant les évidences, que les mensonges de son pays ne convainquaient personne, mais surtout pour "fabriquer" avec lui une explication. 

Quelques jours après,  le royaume contredit ses déclarations antérieures en publiant un communiqué disant que Kashoggi est effectivement décédé dans l’ambassade mais à la suite d’une « rixe qui aurait mal tourné » et qu’en conséquence une réorganisation des services secrets va être mise en œuvre (re-sic ! les lampistes vont déguster !).

Donald Trump se précipite alors pour déclarer aux journalistes qu’il considère que cette explication est crédible ! Voilà l’affaire réglée pense-t-il sans doute, sans apparemment se demander où était passé le corps de la victime, ni si ses compatriotes allaient s’apercevoir  qu’il les prenait pour des imbéciles !  

Angela Merkel a le courage d’annoncer que « ces explications étaient insuffisantes » ! Elle prend des risques car elle est pour l'instant la seule à se manifester et elle « casse ainsi la baraque » de Trump qui pourrait le lui faire payer très cher. On espère quand même une réaction dans ce sens des autres chefs d’état Européens et surtout de notre Macron national !


Deux pays doivent se frotter les mains aujourd’hui, pour ne pas dire jubiler, ce sont l’Iran et la Russie qui savent que cet événement va peser très lourdement dans les relations internationales et mettra dans l’embarras diplomatique pour longtemps, leurs ennemis Américains et leur encombrant et criminel allié saoudien, et tourner en ridicule les accusations habituelles de ceux-ci!

Mais devant les réactions du Congrès et même de certains membres du parti Républicain, Donald Trump rechange une nouvelle fois d'avis (élections mi-mandat obligent!). Il déclare vouloir des explications plus convaincantes de la part des  autorité Saoudiennes. Il envoie à Istamboul pour enquêter, des responsables de la CIA (re-re-sic). Il est vrai que ce sont de vrais connaisseurs de ce genre d'attentats et le Président Américain avait d'ailleurs lui-même déclaré, naïvement ou non à l'occasion de cet assassinat,  que son pays n'avait pas toujours été parfait dans le passé!  Mais est-ce pour véritablement enquêter ou pour intimider le Président Turc et convaincre celui-ci d'étouffer l'affaire?

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni demandent de leur coté, à pas feutrés, des explications et une enquête internationale, se gardant bien de mettre directement en cause le roi, et le prince héritier qui était probablement le donneur d'ordre de cet assassinat.  Ces pays avaient manifesté beaucoup moins de précautions ou d'états d'âme pour accuser immédiatement Wladimir Poutine lors de l'attentat de Londres, avant la moindre preuve. Mais Business is business !

L'Allemagne, toujours en pointe,  annule alors toutes ses ventes d'armes à l'Arabie Séoudite, n'ayant probablement aucun doute sur les conclusions d'une enquête éventuelle! Mais il est vrai que ces ventes étaient réduites et très mal vues par les habitants de ce pays!

Attendons la suite, mais cette affaire est d'ores et déjà la meilleure série télévisée de l'année avec en plus un volet très édifiant sur le comportement des divers chefs d'Etat de notre monde qui jonglent avec les jugements à-priori et la prudence, l'objectivité et la diplomatie, leurs intérêts et la morale, le mensonge et la vérité!

vendredi 12 octobre 2018

Les prochaines élections Européennes


L’élection des membres du Parlement Européen au mois de Mai prochain va avoir un retentissement inhabituel. Cela peut paraître surprenant pour un scrutin que les Français et leurs partis politiques prennent habituellement à la légère, mais le contexte sera cette fois tout à fait particulier.

Ces élections sont rénovées, puisque il s’agit maintenant d’un scrutin de listes nationales, par opposition aux listes régionales antérieures. Ce sera donc un affrontement direct entre partis politiques qui portera donc avant tout beaucoup plus sur le contexte politique national en France que sur l"avenir de l'Europe!

La majorité actuelle a beaucoup à perdre dans ces élections. D’abord parce que par principe la logique veut que le pouvoir en place perde les élections intermédiaires. Mais cette année elles vont tomber exactement deux ans après la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron, délai annoncé par lui-même aux Français pour constater l’impact de ses réformes sur le chômage et leur pouvoir d’achat. Les résultats seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui !

L’enjeu de ces élections dans la communauté européenne sera l’avenir de celle-ci et un combat entre ceux qui veulent plus d’Europe et ceux qui n’en veulent plus ! Les élections récentes dans les divers pays de la communauté se sont d’ailleurs jouées récemment sur ce thème. Macron s’est beaucoup dépensé pour faire évoluer l’Union Européenne, surtout dans des discours, il va falloir qu’il précise maintenant concrètement ses idées et qu’il s’emploie à convaincre partenaires et électeurs !

Depuis quelques années une grande vague populiste et souverainiste s’est propagée sur notre continent,  alimentée en particulier par l’incapacité des partis politiques traditionnels à régler les problèmes de leurs électeurs. Il va être difficile de la combattre. En France, Marine Le Pen que nos médias se sont évertués à tourner en dérision après son débat du 2ème tour de la Présidentielle, pour la discréditer, risque fort de se refaire une santé, si les autres partis ne lui opposent pas des arguments crédibles et convaincants.

Elle avait recueilli, seule,  33% des suffrages à l'élection Présidentielle, alors que son adversaire cumulait potentiellement les suffrages de tout les autres partis !  Elle pourrait très bien maintenir ce score et finir en tête de l’élection donnant ainsi à la France une image souverainiste qui ne reflèterait pas la position de son gouvernement ! Comment Macron pourrait-il encore convaincre ses partenaires Européens après un tel résultat ?

Marine Le Pen qui va « surfer » sur la vague populiste avec ses différents alliés Européens, ne sera d’autre part que très peu gênée par le parti dissident de Florient Filippot qui ne parviendra guère à lui prendre plus de 3 à 4% de ses électeurs. La Droite des Républicains et la Gauche des Socialistes risquent de leur côté de laisser beaucoup de plumes dans cette élection.

A sept mois de l’élection, le gouvernement a peu de temps et peu de marge de manœuvre pour séduire son électorat. Il ne lui reste qu’à espérer un retour de la croissance et un impact positif et concret de ses réformes, et en tous cas, à éviter les réformes difficiles qui fâchent et mettent les gens dans la rue, et qu’il aurait dû entreprendre bien plus tôt! 



mercredi 10 octobre 2018

La retraite à points de Macron


Promesse électorale, cette réforme  revient en ce moment avec les concertations sociales qui vont débuter. Et comme d’habitude le pouvoir n’explique pas clairement la raison de cette réforme ni les objectifs, quantifiés ou non, qu’il poursuit !

Et pourtant on imagine déjà qu’elle va faire beaucoup de bruit dans notre pays et sans doute créer beaucoup de désordres, cela justifie au minimum quelques explications de la part du gouvernement, mais rien en vue !

Cette réforme très complexe aurait pour but essentiel d’unifier, voire de standardiser tous nos régimes de retraites, au nombre actuel d’environ quarante deux, de donner à chacun les mêmes droits, et d’instaurer un système par points que chaque individu pourrait gérer à sa convenance pour décider de l’âge auquel il souhaite cesser ses activités professionnelles et prendre sa retraite.

S’agit-il de rééquilibrer dans l’avenir les comptes des caisses de retraite,  ou bien d’introduire plus de justice et d’égalité entre les citoyens ? Si ces deux objectifs sont poursuivis « en même temps » nous courrons à la catastrophe ! Car ils seront tous les deux très difficiles à expliquer aux Français.

Dans le premier cas, il s’agirait de la énième réforme des retraites, ce n'est pas facile, mais on peut fort bien la justifier en démontrant, chiffres à l'appui, que la situation démographique de notre pays l’exige. Il n’y a que trois leviers que l’on peut actionner : augmenter l’âge de la retraite à taux plein, augmenter les cotisations ou réduire le montant futur des pensions. 

La difficulté vient du fait qu' Emmanuel Macron s’est fort imprudemment engagé pendant sa campagne, pour des raisons électorales, à ne pas augmenter l’âge de la retraite, contrairement à ce que tous nos voisins ont fait ! Il s’est mis dans une impasse, car il peut bien sûr introduire une progression du montant des retraites suivant l’âge de départ, mais cela passerait très mal. Or ce levier  de l’âge de la retraite est le plus important car d’abord il est logique, les gens vivant et pouvant travailler  aujourd’hui plus longtemps, mais il a aussi un double impact à la fois en augmentant les rentrées de cotisations et en réduisant les charges pour les caisses de retraite.

Les deux autres leviers sont très difficiles à utiliser par le gouvernement qui se targue actuellement d'avoir réduit les cotisations sociales, il serait très malvenu de les augmenter aujourd’hui. Il vient déjà d'autre part de raboter les revenus des retraités par le plafonnement de leur augmentation annuelle, et l’augmentation de la CSG qui leur est appliquée!

Le deuxième objectif de la réforme est une véritable bombe, même s’il a des vertus d’équité. Car changer le système des retraites, sans en changer le coût total, revient à en augmenter certaines et en réduire d’autres. Et l’on peut imaginer déjà la réaction des perdants!

Cette réforme, qui peut se comprendre dans le monde d'aujourd'hui, est une véritable folie qui mettrait à nouveau les gens dans la rue.  On ferait bien de l'oublier, elle n'est pas prioritaire puisqu’elle n’aurait par ailleurs aucune incidence, sinon négative, sur l’amélioration, de la situation économique de notre pays. Ses opposants seraient alors en effet, non pas les retraités actuels dont on nous dit qu’ils ne seraient pas concernés, mais les forces vives du pays qui ont les moyens d’action que l'on connait !

 On voit mal comment ce gouvernement, qui ne parvient pas à réduire les dépenses de l’Etat, puisse avoir la capacité de faire passer une telle réforme. Bien sûr il faudra sauver la face et montrer que l’on agit en faisant voter une réforme qui aurait tant d’exceptions, de cas particuliers et d’étalements très longue durée, qu’elle serait en final coûteuse, parfaitement inutile pour notre pays et frustrante pour beaucoup d'entre nous!

Mettre à plat le système des retraites n'est pas une idée originale, mais on peut imaginer qu’elle subira le même sort que la mise a plat de la fiscalité, Arlésienne dont les hommes politiques de tous bord nous parlent depuis des décennies !

L'heure n'est plus de faire des réformes dont certains pourraient bénéficier et d'autres pâtir, des réformes dont on ne verrait l'impact que dans de très nombreuses années! L'heure est maintenant de consacrer tous nos efforts pour prendre les décisions visant à re-dynamiser rapidement notre économie, réduire le chômage et créer des richesses dont tous les Français pourraient profiter !

Emmanuel, arrête de parcourir la planète, afin de te concentrer sur le boulot pour lequel tu as été élu et de répondre aux préoccupations de tes compatriotes! 





vendredi 5 octobre 2018

Collomb redécouvre la Mairie qu’il avait quittée !



Gérard Collomb (et non Christophe), notre Ministre de l’Intérieur, vient de démissionner avec fracas, et sans beaucoup d’égards pour le gouvernement et le Président de la République.

Que s’est-il passé ? Lui qui avait été un solide support des premières heures du candidat Macron au point de l’encenser quotidiennement pendant sa campagne électorale. Lui qui avait par son choix convaincu nombre de gens de gauche de voter pour ce candidat,  quitte aujourd’hui le navire sans ménager les susceptibilités du Président et du Premier Ministre qui ont tenté de le retenir.

Bien sûr tous nos responsables politiques essayent de minimiser l’événement, et Collomb lui-même  s’emploie sur de multiples médias à prétendre qu’il n’a aucun problème avec le Président à qui il conserve toute sa confiance et toute son amitié, et qu’il l’aidera encore par la suite (bla,bla,bla…il sait qu' aura besoin de Macron pour être réélu à Lyon!) Mais c’est inutile car le monde politico médiatique a déjà décidé que cette démission était la preuve d’une crise au sein du pouvoir actuel.

La raison invoquée est la reconquête de la Mairie de Lyon dont il avait laissé l’intérim à un successeur qui vient de démissionner pour lui rendre les clés et son fauteuil. Il aurait pu attendre quelque temps puisque la prochaine élection municipale n'est qu'en 2020, donc cette raison n’est pas très crédible. 

On nous cache sans doute la vraie raison de son départ précipité. Est-ce la réaction d’un homme fatigué par sa fonction et ses enjeux importants pour la sécurité des Français ? Est-ce un désaccord profond sur certaines options du gouvernement et certains choix du Premier Ministre? Est-ce que l'air de Paris ne lui convenait pas (on dit qu'il allait souvent à Lyon) ? Ou bien est-ce simplement la morosité d’un amoureux déçu par l’homme qu’il avait porté au pinacle et à qui il reproche certains comportements ?

En attendant le pouvoir doit choisir un successeur pour cette fonction régalienne très importante et le choix doit être difficile puisque le Premier Ministre va lui-même en assurer l’intérim. Il faut en effet trouver un homme politique d'expérience et de confiance qui inspire le respect et soit admis par son administration.

Nous proposons un choix : Bernard Cazeneuve ! Celui-ci en effet connait bien la fonction qu'il a déjà exercé sous François Hollande et où il a montré ses compétences dans une période rendue difficile par les attentats terroristes ! Il est de Gauche comme Collomb ce qui est sans doute important pour maintenir les équilibres actuels au sein du gouvernement.


Enfin Bernard Cazeneuve était admis largement par les Français, il connait bien les dossiers et les collaborateurs, et peut être opérationnel sans délai. Son choix rassurerait en balayant immédiatement toute notion de crise au sein du gouvernement! C'est d'autre part un poids lourd de la politique dont ce gouvernement manque actuellement beaucoup!

mardi 2 octobre 2018

Les tribulations du juge Kavanaugh



Ce juge, que Donald Trump veut nommer à la Cour Suprème des Etats Unis,  a passé toutes les auditions légales devant le Sénat Américain qui doit le confirmer. Mais il ne plait pas aux élus  Démocrates qui le trouvent trop conservateur et qui s’acharnent à vouloir empêcher sa nomination.

Ils ont fort opportunément trouvé une femme qui accuse aujourd’hui l’impétrant d’une agression sexuelle susceptible de remettre en cause cette nomination. Les faits remontent à 36 ans lorsqu’ils étaient tous deux lycéens et mineurs!!

Cette femme a été auditionnée longuement par le Sénat et une enquête du FBI est en cours. Good luck ! comme ils disent là bas. Paradoxalement  pour décider de la culpabilité supposée du juge, seuls les pouvoirs législatif (Sénat) et exécutif (FBI) sont mobilisés, mais aucunement le pouvoir judiciaire. Mais il est vrai qu'il ne s'agit pas encore d'un véritable procès!

L’accusation, après tant d"années, ne repose que sur des témoignages, aucune preuve formelle ne pouvant être maintenant apportée. La « victime » prétend s’être manifestée aussi tardivement car elle ne pouvait supporter l'idée que cet homme, qui l'a autrefois agressée, accède aujourd’hui aux plus hautes fonctions de l’Etat.

Ceci est surprenant car il était juge depuis longtemps et le délit qu’on lui reproche maintenant était davantage du ressort de ses fonctions précédentes que de celles de la Cour Suprême, et on comprend mal pourquoi  notre victime ne s’était pas déclarée beaucoup plus tôt.

Mais tout le monde a compris que le procès que l’on fait au juge est essentiellement politique car il s’agit d’empêcher sa nomination en attendant les prochaines élections « midterm ».

La meilleure preuve est que si notre candidat était Démocrate, tous changeraient d’avis : les Républicains l’accableraient et les Démocrates au contraire prendraient sa défense ! Les Etats Unis sont-ils l’un des derniers pays on l’on pratique les « procès » politiques ?

La vraie plaie dans ce pays est l’élection ou la nomination des juges sur des critères qui portent essentiellement  sur leurs opinions politiques  ! Les Sénateurs vont-ils utiliser, à l'envers cette fois, la fameuse formule juridique du «reasonnable doubt», qui a, dans le passé, blanchi certains criminels, pour prendre la décision de ne pas procéder à la confirmation de ce juge ? Leur vote en tous cas ne pourra jamais effacer les soupçons qui continueront de peser sur celui-ci!

Cette accusation très tardive est bien sûr difficile à prouver. Le juge nie bien sûr des faits vieux de 36 ans.  S’ils’étaient avérés, il serait encore plus compliqué d’établir que la victime n’était pas consentante comme dans certaines affaires d’agression sexuelle. Si le Sénat en venait à confirmer le juge, la ou les plaignantes vont-elles se lancer dans un vrai procès contre lui? Si la prescription ne s'applique pas, on imagine des avocats déjà en train de saliver!


Cette affaire ne concerne que les Américains, son seul point positif est un nouveau rappel à l’ordre moral pour certains individus qui, devant la multitude de révélations de ces agressions, sont aujourd’hui de plus en plus motivés pour changer un comportement qui peut les poursuivre toute leur vie!