lundi 29 janvier 2018

« Qui a tué François Fillon ? »



C’est la question du jour posée par plusieurs médias, un an après les allégations du Canard Enchainé qui ont mis à mal sa candidature à l’élection Présidentielle qu’il a ensuite perdue.

Ce journal avait publié un article révélant que l’ancien Premier Ministre de Sarkozy avait rémunéré sa femme comme assistante parlementaire, un emploi tout à fait fictif, accusation sur laquelle la justice ne s’est pas encore prononcée, hormis la décision d’une mise en examen. Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'un non lieu lui soit accordé, les faits reprochés relevant plus de la morale que de la loi!

L'ensemble des médias s’étaient ensuite emparés de cette affaire pour l’alimenter avec force détails et pour la compléter en révélant d’autres anomalies, portant gravement atteinte à la candidature de l’homme qui s’était présenté comme le chevalier blanc lors de sa campagne.

François Fillon avait alors utilisé une défense empreinte de maladresses et de contradictions, alternant arrogance et accusations, aggravant ainsi son cas. Ses partisans parlent encore aujourd’hui d’un complot, « un assassinat déguisé en suicide » alors qu’ils donnent eux-mêmesl’impression  que c'était en fait l’inverse.

Le Candidat Les Républicains est pour nous le seul responsable de sa déroute et il s'est tué lui-même. Car même si l’on peut admettre que certains dans l’ombre ont cherché à exploiter ses erreurs à des fins  politiques et d’autres ont pris un malin plaisir à alimenter et grossir cette affaire à des fins mercantiles ou de vengeance personnelle, il a lui-même anéanti sa candidature par son manque de probité dans le passé. Et aucune des allégations avancées n’ont pour l’instant été prouvées fausses.

Comme dans le cas d’Hillary Clinton, candidate à l’élection Présidentielle Américaine et elle même affaiblie par des révélations sur son comportement et celui de son parti, nos modernes imprécateurs, quelles que soient leurs motivations, sont utiles pour révéler la vérité et informer les électeurs sur la personnalité réelle des gens qui se présentent à leurs suffrages. Et la morale a aujourd’hui dans un tel cas plus de force médiatique que la loi !

Le mauvais procès fait à la justice, pour être intervenue trop rapidement et contrairement à son habitude, est scandaleux pour deux raisons. D’abord parce qu’elle l’a fait à la demande expresse de l’intéressé, et ensuite parce que les Français, avant de voter, avaient quand même le droit de connaitre la vraie personnalité de ce candidat.

Il est difficile par conséquent de parler de tueurs ou de complot, et même ce Bourgi, avocat falot qui avec ses costumes dont il avait fait cadeau à Fillon, essaie aujourd'hui soudainement de se blanchir en déguisant une tentative de corruption en piège tendu à celui-ci, ne peut alimenter cette thèse !

Mais les médias aiment les histoires qui alimentent très utilement leurs débats ou leurs éditos, et ils n’hésitent pas parfois à inventer des romans. Nous leur proposons dans cette veine un nouveau titre qui serait beaucoup plus intéressant et justifié : « Qui a tué Alain Juppé ? »



lundi 22 janvier 2018

Dépénalisation du cannabis.


Voilà ce serpent de mer qui émerge à nouveau aujourd’hui sur la scène médiatique après le rapport d’un quidam député qui va amener à nouveau le gouvernement à prendre position sur un sujet de société.

La dépénalisation du cannabis n’est pas, pour beaucoup de Français qui connaissent les risques et les dégâts provoqués chez les fumeurs de joint, une chose souhaitable pour plusieurs raisons.

On nous dit que l’interdiction en France ne sert à rien puisque nos compatriotes sont les plus gros consommateurs de cannabis en Europe. Mais allons nous supprimer les feux rouges dans nos rues si un sondage ou une statistique nous indique demain que c’est dans notre pays qu’ il y a le plus grand nombre de gens qui ne les respectent pas ?

Tolérer la consommation de cannabis, signifierait  pour la plupart des Français la légaliser et donc les inciter à fumer des joints ! Cette politique serait en contradiction totale avec les efforts faits depuis des années pour réduire la consommation de tabac qui fait lui aussi des ravages considérables dans la santé de nos concitoyens.

On prétend que cette légalisation mettrait un frein au trafic des dealers qui pourrissent la vie des habitants de nos banlieues. Rien n’est moins sûr ! D’abord parce que priver ces dealers de leur gagne pain serait les pousser à développer leur commerce vers des drogues dures qui deviendraient ainsi plus présentes dans notre pays. Quel beau résultat !

Et puis la logique habituelle du gouvernement voudrait qu’après avoir légalisé et organisé le marché de cette drogue, entrainant bien évidemment son développement, il finisse comme pour le tabac à lui appliquer des taxes dissuasives de plus en plus élevées, réactivant ainsi l’activité de contrebande des dealers !

Le vrai débat est sur les peines qu’il faut infliger. Si nous devons être sans pitié pour les dealers et les envoyer réellement en prison, il est par contre ridicule de remplir celles-ci avec les consommateurs, les peines actuelles étant d’ailleurs très rarement appliquées !

De fortes amendes pourraient au contraire être décidées, en particulier pour ceux qui risquent de mettre en danger la vie d’autrui par cette consommation, et avec la prison pour les seuls multi-récidivistes, ou ceux qui refusent de payer.


L’Etat pourrait dans ce cas engranger des rentrées d’argent s’il décidait bien sur de faire appliquer la loi et pourrait réserver la prison aux vrais délinquants, ceux qui délibérément nuisent à autrui, alors que nos consommateurs de cannabis n’ont l’intention de nuire qu’à eux-mêmes !

samedi 20 janvier 2018

Un Président politiquement incorrect.


Les dernières déclarations de Donald Trump sur les pays « de merde » ou sur l’annulation de son voyage en Angleterre (il n’aime pas la nouvelle ambassade Américaine crée selon lui par Obama alors que son promoteur était Georges Bush!), ne cessent de faire les choux gras de notre meute médiatique. 

Les journalistes Français, habitués à des hommes politiques qui sortent de l’Ecole Nationale d’Administration où on leur apprend principalement à pratiquer un langage châtié, sont très choqués par ce langage de charretier du Président Américain qui n’hésite pas à employer un vocabulaire populaire, pour ne pas dire vulgaire.

Les rudiments élémentaires de la diplomatie semblent échapper complètement à Donald Trump qui exprime directement et spontanément sa pensée sans se rappeler que le Président des Etats Unis devrait être capable de mesurer ses propos, et se soucier des réactions que ceux-ci provoquent. Mais lui  n’en a rien à « faire » pour parler poliment !

Mais Trump ne trompe et n’a trompé personne ! Il se comporte dans sa Présidence comme il s’est présenté pendant toute sa campagne électorale. Il n’a pas dissimulé quoi que ce soit dans son comportement. Il essaie d’autre part d’appliquer son programme de campagne en dépit des obstacles qu’il rencontre ! Ses électeurs l’ont élu en toute connaissance de cause : pour 4 ans !

Il est  très surprenant de voir depuis des mois, l’acharnement médiatique contre ce président atypique. Il ne se passe pas de jour en effet sans qu’une nouvelle affaire ne soit exhumée pour alimenter tette campagne de critiques. Les propos et les tweets de Trump sont analysés, interprétés systématiquement contre lui par les médias. Ses actions passées sont disséquées et immédiatement exploitées !

Ce harcèlement quotidien ressemble fort à un procès qui serait instruit uniquement  à charge, car il n’est reconnu à ce Président absolument aucun mérite, aucune circonstance atténuante ! L’économie Américaine est bonne, mais c’est grâce à Obama ! Si les femmes manifestent le jour anniversaire de sa prise de pouvoir, sur les inégalités ancestrales dont elles font l'objet, il est implicitement mis en cause! Et si beaucoup d’Américains le soutiennent, alors il ne s'agit bien sûr que d'une petite minorité! Voilà l'objectivité des médias!

Il serait temps que les élites outre Atlantique (parmi lesquels les grands médias trop souvent esclaves de la pensée unique) qui veulent se débarrasser de ce Président, prennent conscience que cet acharnement va se retourner un jour contre elles, et se demandent si elles ne font pas l’objet d’une manipulation orchestrée par des intérêts occultes. Cela y ressemble beaucoup !


Trump a été élu démocratiquement et poursuivra son mandat jusqu’à son terme ! Ces élites Américaines feraient mieux de mettre en place une stratégie pour le combattre afin d’éviter sa réélection, et préparer de bons potentiels futurs candidats. Mais elles préfèrent actuellement perdre  leur temps dans cette effervescence médiatique sans fin qui va finir par lasser l’ensemble des électeurs Américains qui risquent de lui donner un second mandat!

jeudi 18 janvier 2018

Pas de « landing » à Notre Dame des Landes !



Le gouvernement a tranché. Le projet, vieux de 50 ans, de construction d’un nouvel aéroport, dans la région de Nantes, est abandonné définitivement. Cette annonce a été faite par le Premier Ministre, Edouard Philippe, dans un beau et habile discours, ou il a ménagé un certain suspense et surtout fort justement rappelé l’histoire de ce projet qui a vu l’incapacité des hommes politiques à prendre des décisions et une population locale se diviser quant à son opportunité.

C’est sans doute la moins mauvaise des décisions que nous avions évoquée en Décembre dernier en confirmant que ce feuilleton allait fatalement perdurer . En effet deux problèmes compliqués sont maintenant à régler par le pouvoir : l’agrandissement et la modernisation de l’aéroport actuel d’une part,  et l’avenir des terrains dévolus au projet abandonné d’autre part.

Les réactions plutôt modérées à cette décision montrent sans doute que celle-ci était la plus raisonnable, ou en tous cas la moins mauvaise, actuellement !  De nouvelles études vont être lancées pour cette modernisation, elles seront longues et entraineront des procédures qui prendront beaucoup de temps et risquent de reporter la solution au delà du quinquennat et rien ne garantit que ce dossier ne soit un jour à nouveau ré-ouvert. On ne peut s'empêcher de penser à une fuite en avant pour transmission ultérieure aux suivants de cette patate chaude! 

L’Etat va maintenant devoir prendre position sur les terrains qu’il avait acquis pour construire cet aéroport et qui font l’objet d’une occupation illégale par les ZADistes. Comment va-t-il s’y prendre ? Il a donné deux mois aux occupants pour évacuer cette zone et vraisemblablement ceux-ci ne seront pas d’accord.

Envoyer des forces de police serait la plus mauvaise des solutions et il serait préférable de négocier! Quatre populations sont concernées. D’abord les paysans, expatriés par l’Etat, sont en droit de récupérer leurs terres au prix indemnisé, mais aussi d’obtenir une compensation pour le préjudice que leur a causé cette incurie du pouvoir! 

Ensuite il y a les agriculteurs installés récemment  avec qui l’Etat pourrait négocier la vente ou la location des terres occupées illégalement et faire rentrer leurs activités dans un cadre légal, l’Etat n’ayant maintenant aucun autre projet local pour l'utilisation de ces terres..

Il y a d’autre part les opposants professionnels et irréductibles à l'aéroport, qui n’ont plus maintenant de raison de demeurer localement. Gageons qu’ils vont maintenant se déplacer vers d’autres sites propices à la contestation, il n’en manque pas actuellement en France !

Et puis il y a un certain nombre de personnes, des écolos pour la plupart, qui ont immigré dans ce foyer de protestation de l’aéroport pour vivre ce qu’ils appellent une vie alternative, en marge de la société traditionnelle. Quoi que l’on puisse penser de leur mode vie, du point de vue sanitaire ou du confort, si cela est leur choix pourquoi ne pas leur permettre de rester dans un périmètre à définir en les aidant,  en les faisant toutefois rentrer  dans la légalité, et en créant une sorte de laboratoire social expérimental temporaire jusqu’à ce qu’ils s’en fatiguent éventuellement?

Pour parachever sa décision, approuvée par une grande majorité des Français, et éviter de nouveaux troubles et de nouvelles violences, le gouvernement ferait bien de considérer ces suggestions en donnant cette fois plus d’importance à l’humanité qu’à la fermeté ! Après tout il doit au moins reconnaître aux ZADistes le mérite de lui avoir fait prendre la bonne décision!

Quant aux activités de transport aérien et la solution alternative retenue, l'Etat doit maintenant s'activer pour redonner de l'espoir aux Nantais qui soutenaient le projet d'aéroport, après les avoir aussi longtemps bernés par son indécision!



vendredi 5 janvier 2018

Emmanuel Macron et les « Fake News »



Quel beau coup politique cette annonce lors des vœux à la Presse ! Emmanuel Macron a indiqué qu’il voulait faire voter une loi contre la diffusion de fausses informations notamment sur les réseaux sociaux, et en particulier lors des campagnes électorales. Tous les gens en quête de vérité ne peuvent qu’applaudir à une telle initiative !

Il a réussit ce joli paradoxe d’associer journalistes et hommes politiques en les présentant comme les victimes de la propagation de ces « fake news » alors que tout le monde pense qu’ils en sont la plupart du temps les premiers auteurs : les journalistes quand ils ne vérifient pas suffisamment leurs informations et propagent complaisamment des bobards et les hommes politiques quand ils veulent manipuler l’opinion et n’hésitent pas pour cela à mentir!

On se demande bien comment une loi va pouvoir lutter contre les fausses informations qui devront d’abord être définies. Qui sera chargé de cette définition ? Qui sera ensuite chargé d’établir qu’une information est vraie ou fausse ? Quels seront les critères d’appréciation ?   Il existe déjà des textes de loi sur lesquels on peut appuyer des recours en cas de diffusion de fausses informations, pourquoi en rajouter?

Le plus difficile est de faire la différence entre les faits et les opinions. Les faits peuvent être la plupart du temps être vérifiés et la vérité établie. Pour les opinions c’est beaucoup plus difficile. Lors d’élections récentes, François Fillon et Hillary Clinton ont été massacrés par les réseaux sociaux qui ont communiqué des propos qui n‘étaient pas tous infondés !

Diffuser de fausses informations c’est comme mentir : dire le contraire de la vérité avec l’intention de tromper. En politique, personne ne détient la vérité, et l’intention de tromper, en général, est très difficile à établir. Quand Donald Trump accuse CNN de propager des « fake news » qui peut prétendre établir la vérité? 

Allons nous échapper, avec la nouvelle loi proposée par Macron, aux débats habituels où les hommes politiques présentent des chiffres faux, ou de vrais chiffres qu’ils travestissent pour les interprèter à leur façon ?  Allons nous être privés des nombreux bruits de couloir éminemment condamnés, mais qui s’avèrent parfois fondés?

Personne ne contrôle internet où tout un chacun peut s’exprimer en racontant n’importe quoi, mais aussi en révélant des choses vraies qui déplaisent à certains. Dans un pays qui défend la liberté d’expression, on peut très bien admettre que c’est un extraordinaire outil de communication et en même temps prendre ses distances avec les informations produites ! Vouloir censurer les réseaux sociaux, serait difficile et imposerait que l’on définisse les sources fiables d’information, un peu comme dans les pays totalitaires.


Emmanuel, avec ton projet de lutte contre les « fake news » tu viens de donner un magnifique et spectaculaire coup d’épée médiatique dans l’eau, qui fait peut-être plaisir à beaucoup, mais auquel la raison n’accordera vraisemblablement aucune suite !