lundi 19 décembre 2016

MOSCOU : Noël 2024



Moscou 24 Décembre 2024 - Dessin de Caroline Taret
La place Rouge est recouverte de neige en cette soirée du 24 décembre, on y distingue à peine les multiples couleurs de l’Eglise de Basile le Bienheureux, et le musée d’histoire avec son éternel aspect de gâteau de fin d’année. Une foule compacte, mise en valeur par les éclairages du grand magasin Goum, y écoute patiemment Donald Trump prononcer une allocution depuis le balcon du Kremlin !

Le Président des Etats Unis, qui achève son deuxième et dernier mandat, a en effet été invité par Vladimir Poutine à l’occasion de la grande manifestation que celui-ci a organisée pour célébrer la paix revenue dans le monde, en choisissant symboliquement la date de Noël du calendrier grégorien pour fêter la fraternité retrouvée entre les peuples !

Dans sa maison de Montagne Saint Emilion, Jean Pierre regarde, comme beaucoup de Français, cette cérémonie diffusée en direct sur son écran de télévision. Il se félicite que les choses aient ainsi tellement changé depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la tête des Etats Unis, qui s’était immédiatement investi pour établir des relations pacifiques et amicales avec tous les pays de la planète et en particulier avec la Russie !

Homme pragmatique, dès son arrivée au pouvoir en effet, avec l’appui de son congrès à majorité républicaine et n’hésitant pas à braver les lobbies militaro industriels, le nouveau Président s’était évertué à démontrer que : développer et maintenir de bonnes relations avec la Russie, en cessant de la provoquer, de l’humilier et d’en faire l’ennemi désigné de son pays, était le meilleur moyen d’assurer la paix et la prospérité dans le monde.

La Russie de son côté, confortée par cette reconnaissance, s’était elle même consacrée à établir de très bonnes relations avec ses voisins Européens, l’Ukraine en particulier, et avait mis un terme à l’attitude belliqueuse qu’elle avait dans le monde pour affirmer son existence et sa grandeur ! Les pays européens, ravis de cette situation, s’étaient d’ailleurs rapprochés de leur voisin Russe, envisageant d’en faire maintenant leur partenaire !

Pour les Moscovites, transis devant leur Kremlin, cette allocution est une première qu’ils ne voulaient surtout pas manquer car, avec cette paix nouvelle et inattendue, ils ont vu, depuis quelques années déjà,  la prospérité revenir progressivement dans leur pays!

Dans son allocution, Donald Trump, nouveau co-lauréat du Prix Nobel de la paix avec son ami Vladimir, se félicite des excellentes relations maintenant établies entre la Maison Blanche et la Place Rouge, et rappelle aussi les nets progrès  réalisés vers une solution au conflit du Moyen Orient depuis que les Etats Unis et la Russie ont imposé ensemble la création d’un état Palestinien.

Confortablement installé dans son fauteuil, Jean Pierre ne perd pas un mot du discours de Moscou, et il salive déjà en pensant au très bon repas Russe que sa femme Martine a prévu ce soir pour fêter l’événement !

Mais il est tiré brusquement de son sommeil par celle-ci qui vient de rentrer et lui dit "Jean Pierre ! J’ai une très mauvaise nouvelle pour toi. On ne trouve plus de caviar dans les magasins car les pays occidentaux viennent de décider un embargo total contre tous les produits venant de Russie !"
Joyeux Noël à tous !

jeudi 15 décembre 2016

L’escalade Syrienne

Difficile de rester muet devant ce qui se passe à Alep avec les milliers de victimes civiles et la destruction de cette ville. Les Occidentaux accusent la Russie pour sa brutalité, mais avec leur va-t-en-guerrisme et leurs tergiversations, ils en sont au moins aussi responsables!

La première cause de la déstabilisation actuelle au Moyen Orient a été la guerre en Irak, injustifiée et inexpliquée à ce jour ! Elle a détruit les structures d’un pays et, par les maladresses Américaines successives, a favorisé l’éclosion de Daesch  qui est évoquée comme la principale justification du désastre d’Alep !

La deuxième cause a été l’attitude des Européens, et de la France en particulier, lors du « printemps arabe ». Après un combat d’arrière garde mené en Tunisie pour soutenir l’ancien pouvoir, ils ont complètement changé de position et décidé, sans réfléchir aux conséquences, de soutenir inconditionnellement ce même mouvement dans les autres pays, pour soi-disant les libérer de la dictature. Ce fut le cas en Lybie où après avoir éliminé Khadafi ils ont laissé un champ de ruines. L’Egypte s’en est sortie de justesse, mais par le rétablissement d’une nouvelle dictature !

En Syrie ce mouvement de contestation populaire, n’était pas au départ une révolution, même si les manifestations ont été sévèrement réprimées par Bachar Al Hassad.  Nous l'avons soutenu jusqu’à recevoir ses dirigeants officiellement, les encourageant a mener une lutte armée qui jeta leur pays dans le chaos !

Daesch et les djihadistes en tous genres, ont profité de cette aubaine pour déstabiliser encore plus le pays en exploitant les rivalités religieuses entre Sunites et Chiites. Puis les Occidentaux ont commencé, sans prendre de risques, à effectuer des bombardements sur la Syrie qui ont certes tué des djihadistes, mais ont fait aussi 2000 victimes civiles, ont poussé les Syriens à chercher refuge en Europe, créant des problèmes chez nous, et ont eu pour conséquence les actes terroristes répétés dans notre pays!

La Russie, concernée par cette situation, a alors proposé à l’ONU une action conjointe au sol pour éliminer Daesch, proposition que nous avons fermement rejetée, sans avoir d’autre solution que nos bombardements approximatiffs, et sous prétexte que cette proposition impliquait l’utilisation des troupes de Bachar Al Hassad ! Vladimir Poutine, éconduit,  a alors décidé d’agir seul, avec la brutalité que l’on connaît maintenant.

Avec ses différentes ethnies, ses nombreuses religions,  le Moyen Orient est une poudrière que les pays occidentaux ne font pas l’effort de comprendre. Quand donc cesseront-ils d’y mettre le feu et d’y faire massacrer des gens pour défendre des intérêts ou des principes injustifiés, inadaptés ou incompréhensibles?

Pourquoi avoir rejeté la proposition de Poutine qui aurait pu nous permettre d’éviter, ou en tous cas de minimiser, le désastre d'Alep ? Nous avons prétendu qu’il n’était pas question de maintenir Bachar Al Hassad au pouvoir, ce qui n’était pas dans cette proposition, mais nous savions que de toutes façons, la seule alternative ne serait qu’un pouvoir islamique qui nous menacerait ensuite !  Après le fiasco Irakien, en effet, qui peut aujourd’hui croire encore en la possibilité de mettre en place un gouvernement démocratique en Syrie?

Combien de vies humaines seraient épargnées si toutes les grandes puissances de ce monde décidaient d’agir ensemble pour régler ce conflit. Ce n’est certes pas en se rejetant mutuellement les responsabilités qu’elles y parviendront ! Il est maintenant tard, mais un accord est toujours possible pour résoudre les problèmes au Moyen Orient !

La diplomatie Européenne n’existe pas, la diplomatie Américaine de Barak Obama a plutôt involontairement aggravé les choses, nous allons voir si celle de Donald Trump travaille au rétablissement de la paix au Moyen Orient ! En attendant, l'attitude inconséquente des pays occidentaux a laissé le champ libre à Vladimir Poutine qui est devenu le maitre du jeu dans la région! Le joueur d'échecs a encore gagné!

lundi 12 décembre 2016

La France veut mettre la patronne du FMI en prison!

Les Français, c’est bien connu adorent se tirer une balle dans le pied ! C’est ce qu’ils sont en train de faire une fois de plus en traduisant Christine Lagarde, Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) devant la Cour de Justice de la République, juridiction d’exception, chargée de juger les crimes et délits pour les anciens membres de gouvernement.

Ancienne Ministre de l’Economie, notre compatriote est accusée de « négligences » qui ont rendu possible un arbitrage, jugé scandaleux, mais maintenant annulé, au profit de Bernard Tapie qui avait intenté un procès à l’Etat pour avoir été gravement spolié par le Crédit Lyonnais, banque publique, dans l’affaire bien connue sous le nom d’Adidas.

Nous ne prendrons pas partie sur le fond dans cette affaire Tapie dont le dossier est très compliqué. L’intéressé s’est battu, et se bat encore aujourd’hui comme un beau diable pour faire valoir ses droits, la seule chose que l’on puisse souhaiter est que l’Etat, qui est dans cette affaire juge et partie, parvienne à faire preuve d’impartialité et de justice.

Les contribuables, que nous sommes, sont en droit d’être vigilants, d’exiger la vérité et regrettent que les anciens patrons du Crédit Lyonnais n’aient jamais eu à rendre compte de leur gestion calamiteuse qui,au moment de cette affaire, nous avait coûté beaucoup plus que la compensation consentie à Bernard Tapie par le Tribunal Arbitral. Pourquoi ces agents du Service Public n'ont-ils pas été alors jugés pour négligence ou pour incompétence?

Mais Christine Lagarde est une personnalité de premier plan qui, de part les fonctions qu’elle exerce avec talent et grand succès, fait honneur à notre pays. Pourquoi devons nous nous acharner sur elle ? Après le fiasco de son prédécesseur au FMI, également Français, quelle vocation suicidaire anime donc notre pays ? Pourquoi vouloir dévaloriser ce que nous avons de meilleur ? Que deviendra Christine Lagarde si elle écope d'un an de prison, certains de nos magistrats ayant déjà en effet montré une propension à épingler au tribunal (ou parfois sur les murs!), des personnalités très connues? Même si le sursis lui est accordé, pourra-t-elle continuer d'exercer ses fonctions au FMI après ce suicide franco-français qui lui fera perdre sa crédibilité dans cette instance internationale?

Bien sûr nul n‘est au dessus des lois, mais quand on considère l’angle d’attaque de l’accusation qui ne parle plus maintenant que de « négligences », faute de pouvoir sans doute étayer d’autres chefs d’accusation plus sérieux ou plus graves, on peut se demander s’il n’était pas possible de faire l’économie de ce procès contreproductif pour nos intérêts nationaux et pour l’image de la France !

Cette affaire doit bien faire rire dans les chaumières anglo-saxonnes, ou l’on apprécie sans doute beaucoup de voir les Français, souvent accusés d’arrogance, se complaire dans l’auto-flagellation pour une affaire qui a maintenant plus de 8 ans ! Il serait en tous cas paradoxal qu'une fois condamnée en France, les 189 membres du FMI la confirment dans ses fonctions, en lui renouvelant leur confiance! Notre pays prendrait alors une sacrée gifle!

dimanche 11 décembre 2016

Qui est derrière la candidature de Vincent Peillon ?

Cette candidature surprise à la Primaire de Gauche amène à se poser cette question.
Bien sûr l’intéressé a légitimement le droit d’être candidat, mais il avait disparu de la scène politique et sa soudaine réapparition surprend beaucoup de monde !

C’est une mauvaise nouvelle pour Manuel Vals, d’abord parce que cela lui fait un adversaire supplémentaire pour la Primaire de Gauche, mais qui, en plus, se positionne comme voulant « continuer la politique de François Hollande » alors qu’il se croit lui-même légitimement le mieux placé pour cela ! Cette phrase est par conséquent très révélatrice!

On sait en effet que beaucoup de supporters de notre Président n’ont pas digéré le forcing de son Premier Ministre pour le pousser à renoncer à briguer un second mandat. Depuis quelques jours des rumeurs circulent comme quoi ils pourraient se retourner vers un
autre candidat. Certains, comme Ségolène Royal par exemple, parlent même ouvertement de l’alternative Macron, mais malheureusement celui-ci n’est pas candidat à la Primaire!

La candidature Peillon vient donc tellement à point, dans ce contexte, pour éliminer Manuel Vals en lui faisant perdre cette Primaire, que l’on a peine à imaginer qu’elle n’ait pas été téléguidée par certains « Hollandais » historiques, ravis de trouver un autre candidat à la succession du Président actuel en Mai prochain !

Manuel Vals craignait d’ailleurs sans doute cette machination, la preuve en est dans ses récents discours où il insistait très lourdement sur son affection, sa fidélité et sa loyauté pour François Hollande, se présentant comme son successeur naturel afin d'amadouer les gens qui restent fidèles à celui-ci et ont été déçus par son renoncement!

Nous allons rapidement comprendre qui a préparé ce joli coup, car dans les prochains jours, leurs auteurs vont fatalement se dévoiler pour soutenir l’ancien Ministre de l’Education Nationale qui était jusqu’ici porté disparu dans la nébuleuse Européenne ! On ne se lance pas dans une compétition électorale de ce type sans avoir un minimum de soutiens!

Certains peuvent penser que cette candidature nouvelle va affaiblir notre ancien Premier Ministre au profit d’Arnaud Montebourg par exemple, ce qui permettrait ainsi à nos « Hollandais » d’éviter d’avoir à choisir entre Manuel Vals et Emmanuel Macron lors de la Présidentielle. Ils pourraient en effet ainsi avoir  bonne conscience de voter pour le second en expliquant que le choix de Montebourg (s'il gagne la Primaire) serait trop aventureux pour notre pays et que ses chances d’être au deuxième tour seraient trop faibles de par son positionnement trop à gauche!

Pas mal joué !

Nota: Après la mode des noms en « in » de Matignon (Jospin, Raffarin, Villepin), nous voici à l’ère des noms en « on » pour les candidats à l’Elysée (Fillon, Peillon, Hamon, Macron et Mélenchon) !



Le Politoblogue. 11 décembre 2016 23h

jeudi 8 décembre 2016

Le vocabulaire en politique

Nombreux sont les qualificatifs employés dans une campagne électorale. Ils sont en général utilisés pour dévaloriser ou démolir les adversaires ou éventuellement valoriser les amis politiques. Un même mot peu avoir un sens péjoratif pour certains ou au contraire avoir un aspect positif pour d’autres, cela dépend des opinions de chacun ! Mais très souvent le sens donné aux mots n’a plus rien à voir avec leur véritable signification, car les hommes politiques les manipulent pour leurs desseins!

Prenons quelques exemples. Les mots Conservateur et Progressiste sont présentés par tous comme étant en opposition.  En principe ils marquent la différence entre celui qui ne veut rien changer et celui qui au contraire souhaite faire évoluer les lois, les règlements et la société ! Mais les hommes politiques persistent à proclamer, en héritage du passé,  qu’ils représentent en fait la différence entre la Gauche et la Droite !

Ceci est un non sens, puisqu’il est clair qu’aujourd’hui les Conservateurs sont ceux qui freinent aveuglément des quatre fers pour ne rien changer, par exemple, au fameux système social Français ou à tous les avantages acquis, sans même se soucier de comprendre si notre économie permet de les conserver tels quels! Ils sont à gauche et se qualifient de Progressistes !

On peut considérer d’ailleurs que ces mots changent de camp politique selon que l’on est en période économique faste ou au contraire récessive, ou selon que la Gauche ou la Droite est au pouvoir ! Ils peuvent par contre garder leur valeur intrinsèque dans les domaines sociétal et culturel où la Droite peut avoir plutôt tendance à maintenir les traditions pour éviter les évolutions proposées par la gauche, qu’elle juge aventureuses!

Les mots prennent donc un sens très différent selon que l’on les applique à la société ou à l’économie. Le mot libéral par exemple est très bienvenu pour certains quand il s’agit des mœurs, mais devient un tabou quand on parle d’économie au point ou il n’est plus jamais utilisé sans son inséparable et seul adjectif « ultra » ! C’est par exemple une caricature de décrire comme ultra libéral le programme de François Fillon, pourtant assez radical, mais qui n’a rien à voir avec un  programme vraiment libéral ou tout serait permis en matière sociale et économique !

Et puis libéralisme est un mot qui n’a pas le même sens pour tous. S’il est supposé se pratiquer à Droite en France, il est de Gauche aux Etats Unis et au Centre en Angleterre ! C’est souvent le problème des mots en « isme » qui déclenchent souvent les passions, les invectives ou les manipulations. Comme le mot Socialisme par exemple qui n’a certainement jamais eu le même sens dans le passé en France, en Allemagne, en Russie ou aujourd’hui aux Etats Unis !

Essayons de comprendre nos hommes politiques et leurs idées, le pourquoi de leur programme, et cessons d’accepter, par facilité, des étiquettes réductrices et définitives qui ne clarifient absolument rien, mais sont au contraire destinées à nous aveugler et à nous opposer les uns aux autres !

lundi 5 décembre 2016

La Droite et les Primaires de la Gauche

Comme pour les Primaires de la Droite, les commentateurs vont dans quelque temps se demander si certains électeurs de Droite vont aller voter fin Janvier. Il est probable que ceux-ci seront moins nombreux que les électeurs de Gauche du mois dernier, mais ils ont des raisons potentielles pour se déplacer pour exprimer un vote utile qui peut être motivé de plusieurs façons!


D’abord au premier degré, comme la Gauche préférait Alain Juppé, le moins éloigné de ses idées et donc le moins « mauvais », avec l’intention d’éliminer les autres, la Droite pourrait, pour les mêmes raisons, porter son choix sur Manuel Vals qui a fait passer des lois qu’elle aurait pu voter, et aussi surtout pour faire battre les candidats trop à gauche. Notre Premier Ministre démissionnaire pourrait ainsi bénéficier d’un apport de voix pour arracher sa nomination aux Primaires!

Et puis, la présence du Front National au second tour n'est pas une fatalité. Fillon et Macron vont en effet mordre sur son électorat. Manuel Vals, s'il parvient à rassembler son parti et Emmanuel Macron, s'il réussit à développer son mouvement, sont les seuls à gauche qui peuvent l'éjecter de la competition finale!

Ensuite au deuxième degré, certains électeurs de Droite, qui souhaitent évidemment que leur candidat l’emporte en Mai prochain, peuvent faire le raisonnement suivant. François Fillon n’était pas le mieux placé pour remporter l’élection Présidentielle l’an prochain, car Alain Juppé avait un positionnement plus favorable, puisqu’il aurait eu le soutien total de la famille centriste, qui n’est pas vraiment acquise au programme que la Droite lui propose maintenant!

L’élection de François Fillon, bien qu’aujourd’hui très favori dans les sondages, (mais qu’est-ce que cela vaut ?) sera donc plus difficile et il aura besoin d’aide. Si Manuel Vals est son adversaire, Fillon a actuellement une grande chance d’être qualifié pour le second tour. Ses chances pourraient par contre être affaiblies si Arnaud Montebourg par exemple était élu aux Primaires. En effet on peut imaginer dans ce cas que ce candidat ferait ensuite un score plus modeste que Manuel Vals, car beaucoup de voix de la Gauche modérée pourraient se reporter sur Emmanuel Macron candidat, qui deviendrait alors un vrai danger pour Fillon ! Paradoxalement, Vals serait donc le candidat de Gauche le plus facile à battre pour Fillon, si Macron, l'homme sans parti, s'avérait être un candidat crédible!

Enfin au troisième degré, et à plus long terme, on peut penser qu’après leur bérésina aujourd’hui annoncée en Mai, les Socialistes vont devoir reconstruire leur parti. Cette reconstruction se ferait très probablement autour de leur candidat issu des Primaires. Si ce candidat est Manuel Vals, c’est l’assurance pour l’avenir d’avoir au pouvoir en France des alternances paisibles Gauche Droite, entre deux camps qui ne seraient plus trop éloignés politiquement, ce qui serait très utile pour notre pays !

Si par contre ce parti se reconstruisait autour de la gauche de la Gauche, celui-ci resterait probablement très longtemps éloigné du pouvoir, avec le risque de voir l’Extrême Droite y accéder un jour!

Les électeurs de Droite peuvent ainsi trouver trois raisons d’aller voter Vals à la Primaire de Gauche, en fonction de leur conception de l’intérêt du pays ! Mais tout peut bien sûr encore faire changer ces raisonnements dans les prochains mois, tant la situation électorale risque d’être compliquée !

samedi 3 décembre 2016

François Hollande s’applique à lui même la retraite à 62 ans !

Il aura cet âge l’an prochain ! Pathétique son « Je suis venu vous dire que je m’en vais »! Cette déclaration de jeudi soir était empreinte d’une très grande dignité, celle dont il n’a pas toujours fait preuve pendant son quinquennat. Si les absents ont toujours tort, les partants ont souvent raison, la raison qui leur a manqué pendant leur présence !

Il a continué de berner jusqu’au bout tous les commentateurs qui ont épié chacune de ses phrases pour savoir quelle était sa décision avant qu’il n’annonce son renoncement à la fin de sa déclaration. Aucun d’entre eux n’avait prédit ce dénouement.  Pourtant le déjeuner avec Manuel Vals cette semaine était révélateur. Le Premier Ministre en était ressorti tout guilleret, lui qui jusqu’alors piaffait d’impatience pour annoncer sa candidature à l’Elysée !

Notre Président a d’abord souhaité  rappeler son bilan qu’il a certes quelque peu édulcoré, c’est de bonne guerre, mettant l’accent sur les réformes sociétales (mariage pour tous), de manière plus discutable sur le plan économique (comptes maintenant équilibrés, dette « préservée ») pour ensuite insister sur son action internationale plus établie.Certains ont sans doute été surpris d'apprendre que la déchéance de nationalité, qu'il avait présentée comme un moyen de lutte contre le terrorisme et qu'il regrette aujourd'hui d'avoir proposée, n'était en fait destinée qu'à rassembler la Gauche! D'autres on dû se réjouir en apprenant que le trou de la sécu avait disparu!

Mais le vrai bon bilan de François Hollande n’est pas là, et n’est pas encore acquis. Certes poussé par le contexte économique, il s'est évertué à faire évoluer les mentalités du parti Socialiste en amorçant, dans la deuxième partie de son mandat, une politique sociale-démocrate réaliste pour adapter notre pays à son environnement économique actuel.

Ce pari est très important pour les alternances futures, la lutte contre l’extrême Droite et l’avenir de la France. Mais il ne sera gagné que le jour ou cèderont les branches des arbres conservateurs aux  quelles s’accrochent encore actuellement les Montebourg, Mélenchon, Aubry et autres frondeurs irréalistes de ce parti de Gauche, qui continuent de rêver aux réalisations sociales du siècle passé, au temps où la prospérité économique permettait des progrès sociaux, rendus très difficiles par la situation internationale d’aujourd’hui!

En bon arroseur arrosé, François Hollande constate qu’il a donc divisé son parti et qu’il est maintenant incapable de le rassembler  pour soutenir sa candidature à un second mandat Présidentiel. Il en déduit fort logiquement la conclusion en tirant sa révérence.

Il avait un choix difficile à faire, car aucune alternative n’était bonne pour lui. Il a su choisir la moins mauvaise avec courage, lucidité et dignité. Souhaitons que sa sérénité, acquise maintenant, lui apporte une fin de mandat réussie dans l’intérêt de notre pays !

jeudi 1 décembre 2016

François Hollande: J'y vas-t-y, j'y vas t'y pas?

Notre Président maintient le suspense sur sa candidature éventuelle à un second mandat. La sphère médiatique retient son souffle et se perd en conjectures. On ne sait s’il s’agit de l’indécision habituelle de l’Elysée devant un choix difficile ou bien une option tactique pour embrouiller ses adversaires, mais dans ce cas il embrouille aussi en même temps ses amis politiques !

Il doit prendre position dans les jours à venir entre quatre alternatives très difficiles.

1- Etre candidat à la Primaire. Il l’avait envisagé mais personne ne comprend comment le Président élu au suffrage universel puisse se prêter à un tel exercice tout en exerçant ses fonctions. Comment pourrait-il participer avec une dizaine d’autres candidats aux débats télévisés ? La fonction Présidentielle déjà passablement dégradée en prendrait encore un nouveau mauvais coup surtout qu’il a dans ce cas toutes les chances d’être battu et d’en sortir humilié! Comment pourrait-il représenter notre pays à l’étranger dans les derniers mois de son mandat s’il était désavoué par son propre parti ? Ce serait un massacre organisé !

2-  Se présenter hors Primaire. Il devrait dans ce cas affronter quelqu’un de son        propre camp et perdrait toute sa légitimité. Son mauvais bilan et la multiplication des adversaires de gauche l’amèneraient fatalement à un échec cuisant. Il serait incapable de faire campagne seul contre tous et en même temps conduire les affaires du pays.  Cette solution finirait par une grande humiliation !

3- Renoncer à une candidature. C’est très difficile pour lui, car il serait immédiatement accusé de lâcheté par l’ensemble des Français, la lâcheté de celui qui refuse le combat. Il pourrait bien sûr invoquer des prétextes divers pour minimiser sa défection : état de santé, lassitude, sondages, place aux jeunes etc…Il pourrait alors apporter son soutien à Manuel Vals par exemple, mais pourquoi pas Emmanuel Macron.! Ce serait la solution la plus digne compte tenu de ses faibles chances d’être réélu! Mais tout porte à croire qu’il veuille se présenter.

4- Reporter sa décision. Il pourrait changer d’avis et appliquer la célèbre formule de son prédécesseur  François Mitterrand qui aimait donner du temps au temps, invoquer les problèmes de sa charge qui nécessite de réformer le pays jusqu’aux derniers jours de son mandat, souhaiter que la campagne soit la plus courte possible pour épargner les Français déjà fortement perturbés par les Primaires, prétendre que le Président doit être au dessus des partis  etc….Mais dans ce cas il déclencherait une bronca sans pareille et serait unanimement désavoué !

Que nous réserve François Hollande ? Nous verrons bien, mais en tous cas son indécision n’empêche pas de dormir les Français qui ont déjà tourné la page ! Elle ne maintient en alerte que quelques adversaires potentiels et bien sûr tous les journalistes en mal de buzz !

L’histoire retiendra cette contradiction d’un Président qui passait son temps à faire autant de discours lors de ses très nombreux déplacements, et était resté aussi silencieux sur ses intentions, qu’il l’avait été pour l’explication de son action à ses compatriotes !