dimanche 29 septembre 2019

Pourquoi Jacques Chirac est-t-il si populaire ?



On a rarement vu les Français manifester autant de sympathie lors du décès d’un homme politique, et tous ces hommages qui sont rendus à notre ancien Président s’adressent en fait davantage à l’homme qu’à l’homme politique !

En effet même si on lui reconnaît quelques mérites dans son action, mérites dont la presse s’est largement fait écho, comme en particulier : la lutte contre la guerre en Irak, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat Français dans l’holocauste, le discours écolo de Johannesburg, l’IVG de Simone Veil qu’il avait imposée  à Giscard, le support contre son camp de l’abolition de la peine de mort, le courage de Jérusalem, la suppression du Service militaire…, c’est surtout le personnage lui-même qui fait l’admiration de tous.

Certains disent qu’il n’a rien fait sur le plan des réformes économiques en France pendant ses deux septennats, c’est peut-être vrai, mais qu’ont fait ses successeurs sur les dossiers qu’il n’a pas su régler comme la réforme des régimes de retraites par exemple, ou bien le chômage, la dette et les déficits ?

Jacques Chirac était un personnage simple, sans arrogance, abordable par tous, qui aimait les gens  et discuter avec eux ; un personnage truculent, bon vivant aimant la bonne chère, que même ses adversaires admiraient. Son humour, ses bons mots, sa joie de vivre et ses réparties ne laissaient personne indifférent.

Même ses difficultés, ses échecs  rendaient les gens bienveillants à son égard, comme le fait par exemple d’avoir une fille handicapée, ou encore la trahison de ses amis Balladur et Sarkozy. Les caricaturistes des Guignols de Canal+ ou du Muppet show de Collaro qui tentaient de faire rire à ses dépens lui attiraient, au contraire, la sympathie de tous !

Il était également beaucoup apprécié dans le monde entier, comme en témoignent les très nombreux messages de sympathie reçus par sa famille et notre pays, pour ses actions de politique étrangère, ses voyages, son humanisme, les bonnes relations entretenues avec tous les Chefs d’Etat et sa profonde connaissance des arts de certaines cultures peu connues.

Une exception cependant avec les Etats Unis. Aucun responsable politique de ce pays ne s’est manifesté ces jours-ci lors de sa disparition. La raison est sans doute l’opposition virulente contre la guerre en Irak menée à l’époque par Jacques Chirac et qui avait entrainé avec lui de nombreux pays. Ce silence confirme sans aucun doute combien il avait raison.

Cette Amérique qui ne sait pas reconnaitre ses erreurs, même si elle les réalise, nous inquiète. Elle
aurait pu avoir au moins un mot pour regretter de ne pas l’avoir écouté en 2002. Elle aurait ainsi sauvé la vie de plus de 4000 de ses soldats et d'une centaine de milliers d'Irakiens!

Si De Gaulle incarnait « une certaine idée de la France », le personnage de Jacques Chirac, beaucoup moins prestigieux, idéaliste  et grandiloquent, mais plus pragmatique, simple et chaleureux  a, lui, illustré pendant sa vie « une certaine idée des Français » qui se reconnaissaient en lui!


Au revoir Jacques !

jeudi 26 septembre 2019

Trump: et maintenant, l'Ukraine !


Nancy Pelosi, Démocrate et Présidente du Congrès Américain vient de lancer la procédure de destitution du Président Trump à la suite de révélations qui auraient montré que celui-ci aurait demandé au Président Ukrainien d'enquêter sur les agissements dans son pays de la famille Jo Biden, son probable adversaire à l'élection Présidentielle l'an prochain!

Les Démocrates jouent gros et sont un peu irresponsables car ils savent que cette procédure peut se retourner contre eux, et que la destitution est de toutes façons décidée par les deux tiers des sénateurs dont leurs partisans sont actuellement en minorité. Gageons que Donald Trump va à nouveau se tirer d'affaire comme nous l'avions évoqué dans l'article suivant  "La chasse au canard" il y a exactement une année:

                                               ------------------

"La canard c’est Donald, pas celui de Walt Disney, mais le résident de la Maison Blanche. La façon dont il est traité aujourd’hui par les Américains nous rappelle ce sketch de Robert Lamoureux, dont les anciens se souviennent, dans lequel un canard pénètre dans la maison et "papa, maman, la bonne et moi", emploient tous les moyens, jusqu’au fusil et aux chasseurs, pour s’en débarrasser, vainement!

Il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle affaire ne vienne à être révélée pour accabler le Président actuel des Etats Unis, par médias interposés, avec bien sûr l’espoir de s’en débarrasser. Les coups pleuvent de partout: ce sont régulièrement des livres de témoignages sur ses méthodes de travail, des révélations sur sa vie privée et son comportement, les critiques de ses "tweets" quasi quotidiens, des enquêtes judiciaires, et bien sûr le sempiternel complot avec la Russie qui lui aurait soi-disant permis d’être élu !

Les Américains, tout au moins les élites américaines, ont honte d’avoir élu ce Président atypique et voudraient trouver le moyen de le faire destituer. Ses adversaires politiques Démocrates voudraient bien sûr le discréditer en vue des prochaines élections « midterm » de Novembre et celle de 2020, mais son parti Républicain est lui perplexe et se demande s’il va lui permettre de les gagner. 

Tous ces gens là perdent leur temps ! Ils feraient mieux de consacrer leurs efforts à la présentation au peuple d'un projet politique, alternatif et crédible, et à la préparation de bons futurs candidats plutôt que de s’épuiser en vain dans ces basses besognes médiatiques inefficaces! S'il est nuisible pour son pays, ils devraient le prouver et non se limiter à des attaques personnelles!

La personnalité de Donald Trump était bien connue lors de la campagne électorale, et sa vie et ses comportements, désapprouvés aujourd’hui, ne peuvent surprendre personne ! Et dans l’ensemble, il applique strictement le programme qu’il avait proposé aux électeurs, sa vision de l’Amérique n’a pas changé ! Il a donc été élu en toute connaissance de cause, par le peuple Américain.

Ses adversaires, qui se transforment tous aujourd'hui en procureurs, peuvent admettre qu’ils n’ont jusqu’ici mis en évidence aucune charge susceptible de le destituer et ne s’appuient que sur des commentaires, des témoignages sur des propos, des actions ou des comportements qui peuvent être contestés. Seul le Sénat peut décider une destitution et la chose est très compliquée ! Après l’élection de Novembre, il sera d'ailleurs vraisemblablement difficile d’y trouver une majorité des deux tiers pour obtenir cette décision.

D’autre part, même s’il ternit quelque peu l’image de l’Amérique à l’étranger, Donald Trump a par ailleurs un très, très bon bilan sur le plan économique, il fait tout ce qu’il faut pour satisfaire son électorat et sera difficile à battre dans deux ans! 

Malgré la multiplication des coups qui lui tombent dessus, des attaques répétées et quotidiennes sur sa personne, des enquêtes judiciaires, et malgré l’agressivité des grands médias, ce Président fait face et assume pleinement son action.  Comme dans le sketch de Robert Lamoureux les Américains pourront sans doute encore longtemps se dire que dans la maison (blanche): «  le lundi matin le canard était toujours vivant ! »        Le Politoblogue 8 Septembre 2018




mercredi 25 septembre 2019

Les nouvelles régions nous coûtent 50 millions de plus !



C’est ce que vient d’établir notre Cour des comptes. Ainsi donc cette réforme qui a réduit le nombre de régions à 14, pour faire des économies, nous coûte en définitive plus cher. C’est les cas systématiquement quand l’Etat décide de se réorganiser et cela commence à bien faire !

Nous l’avons déjà dit chaque réforme administrative et structurelle augmente les dépenses, que ce soit quand l’Etat centralise ou quand il décentralise. En effet quand l’Etat décentralise sur les collectivités locales par exemple, celles-ci embauchent des fonctionnaires pour exercer leurs nouvelles responsabilités, alors que l’Etat conserve ceux qui les exerçaient jusqu’à présent.

A contrario, en cas de centralisation, réduction du nombre de régions ou création des intercommunalités à marche forcée, de nouvelles structures locales sont crées engendrant des dépenses supplémentaires et des embauches nouvelles, et sans que les contribuables constatent quelque changement, ou quelque amélioration que ce soit !

Sarkozy, Hollande ou Macron, tous nos leaders politiques tombent dans le même travers. A croire que les réformes n’ont aucun autre but pour eux que de marquer un quinquennat et de donner l’impression à leurs auteurs qu’ils ont fait quelque chose pendant l’exercice de leurs fonctions ! Et les Français paient l’addition !

Il est symptomatique qu’aucun objectif de réduction de coût n’est jamais associé aux réformes. Une Ministre (Le Branchu pour ne pas la nommer) avait même osé prétendre à l’époque que l’objectif de la réforme des régions n’était pas de réduire les dépenses ! Mais nos Présidents continuent de réformer à tout va, comme les Shadoks qui pompaient autrefois, sans apparemment mettre la priorité sur la réduction des coûts et sans se préoccuper de l’efficacité !

C’est pourtant simple de préparer les réformes en examinant toutes leurs répercussions et en les modulant afin de réduire les dépenses globales de fonctionnement. Nos hommes politiques en sont-ils incapables ? Si c’est le cas il faut les remplacer par de véritables gestionnaires qui n’ont pas la préoccupation de la prochaine élection !

Sans vouloir réduire nos services publics, la méthode à utiliser devrait maintenant être de: définir le montant des dépenses de l’Etat que l’on veut réduire, le nombre optimum de fonctionnaires que l’on veut conserver pour aider au redémarrage de l’économie du pays, et ensuite seulement d’imaginer les réformes à mener pour restructurer le fonctionnement de l’Etat et atteindre notre objectif.

C’est une culture d’entreprise que nos hommes politiques ne connaissent manifestement pas et qui fait cruellement défaut à notre pays !

mardi 24 septembre 2019

La Reine d’Angleterre prend une gifle !



En effet, la Cour Suprême de son pays vient d’annuler la décision de suspendre le Parlement pendant cinq semaines, prise par son premier Ministre Boris Johnson, décision qu’elle avait immédiatement approuvée !

Le Parlement va maintenant pouvoir reprendre ses travaux, rendant la tache du clown Boris de plus en plus difficile pour mettre en application le Brexit  qu’il veut appliquer le 31 Octobre prochain.

N’étant pas Britannique, on peut vraiment se demander à quoi sert cette Reine qui approuve des décisions sans se préoccuper des réactions légales qu’elle peut entrainer ! On sait que traditionnellement la monarchie Britannique se contente d’un rôle représentatif qui abandonne le pouvoir au profit des représentants du peuple.

Mais au moment ou ces représentants ont fait preuve de leur incompétence et de leur esprit partisan, au moment ou l’intégrité et l’avenir du Royaume sont menacés, au moment ou son peuple est très divisé, on ne comprend pas pourquoi cette Reine n’intervient pas dans la scène politique pour remettre un peu d’ordre et montrer un nouveau chemin à ses sujets qui doivent être aujourd’hui très désorientés.

C’est d'ailleurs son intérêt premier, et celui de son royaume qui risque d’exploser ! Son statut de chef d’Etat au dessus de la mêlée est un recours ultime dont les britanniques ont bien besoin aujourd’hui. La réserve dans laquelle elle se confine n’est pas écrite dans la loi, et elle pourrait très bien décider de reprendre les choses en mains ! Aucune loi ne l'empêche de parler à son peuple!

Il est vrai que bousculer la tradition est difficile, en particulier pour une personne de son âge ! Mais que l’avenir retiendra-t-il de son très long règne ? Quelles actions spectaculaires de sa monarchie, surtout remplie d’abondants faits divers, resteront dans la mémoire des Anglais, pour décider si elle a été ou non une bonne et utile reine ? Quelle place aura-t-elle dans l’histoire aux cotés des grandes reines du Royaume d'Angleterre qui l’on précédée ?


Elisabeth II a aujourd’hui une opportunité fantastique de marquer son passage à la tête du Royaume Uni en intervenant sur le pouvoir politique qui en a bien besoin. A-t-elle cette vision et en aura-t-elle l’audace, c’est malheureusement très peu probable pour nos amis Britanniques et leurs hommes politiques qui vont poursuivre tranquillement leur inénarrable feuilleton sur le Brexit!

dimanche 22 septembre 2019

Attaque contre le pétrole Saoudien



Il y a plusieurs jours déjà que des installations pétrolifères en Arabie saoudite ont été gravement endommagées, paralysant ainsi la production de ce pays. Il s’agit d’un attentat réalisé à l’aide de missiles ou de drones, peu d’éléments ont été communiqués par les médias sur ses auteurs, ce qui est suspect.

Avec les moyens modernes de surveillance et de détection particulièrement présents au Moyen Orient, cette région effervescente de la planète, il paraît évident que les Etats Unis aient identifié les coupables, mais pour des raisons de stratégie diplomatique que l’on ne comprend pas clairement, ils se contentent de dénoncer l’Iran sans apporter la moindre preuve, et ceci  pour aller dans le sens de leurs amis Saoudiens. Les Iraniens nient bien sûr catégoriquement toute participation!

Pour tenter de trouver le coupable on s’interroge sur la question de savoir à qui profite ce crime ?  Et comme dans les romans d’Agatha Christie, les suspects sont nombreux. Examinons les, sans accuser un quelconque d’entre eux.

D’abord l’Iran, premier accusé car pays réputé ennemi de son voisin saoudien, parait peu crédible. En effet certain d’en être à l’avance accusé, quel avantage pourrait retirer ce pays d’une telle action ? Certains parlent toutefois de revanche du pays a qui on entrave l’exportation de son pétrole ! Un Ministre Iranien aurait autrefois déclaré « si on ne peut vendre notre pétrole, les autres pays ne vendront pas le leur » !

Et puis il y a les rebelles Houthistes du Yemen, soutenus par l’Iran, qui revendiquent l’attentat. Personne ne les croit ou ne veut les croire pensant qu’ils ont assez peu de moyens pour en être les auteurs, et qui de toutes façons ne représentent pas une cible diplomatique intéressante !

Ensuite il y a ceux qui pensent à une provocation pour empêcher le rapprochement du Président Américain de l’Iran. Ce rapprochement avait été récemment initié par Emmanuel Macron lors du G7. L’Arabie Séoudite et Israel, maintenant alliés objectifs contre Téhéran, profitent de cette action. Mais les dégâts importants commis chez le premier, qui vont ralentir sa vente de pétrole ne militent pas dans ce sens. Encore que la réduction de la production de pétrole a toujours été une arme pour faire monter les prix!

Il peut aussi y avoir coté Iranien des citoyens irréductibles qui ne veulent pas, eux non plus, d'un rapprochement avec les Etats Unis de Trump, et qui auraient pu soutenir ou organiser cette action, à l'insu ou non des leaders politiques ou religieux, pour désapprouver à l'avance et gêner la politique de leur Président plutôt modéré, tout en portant ainsi un coup très dur à un voisin ennemi!

Enfin, il y a tous les pays qui ont un intérêt manifeste dans l’augmentation des prix du pétrole que provoque cet attentat, comme la Russie, le Vénézuela, Les Etats Unis eux-mêmes, et bien d’autres !

On pourrait aussi inscrire dans cette liste de suspects, les écologistes qui luttent contre la production et la consommation des énergies fossiles, mais ce sont des pacifistes qui n'emploient pas ce genre de moyens!


Ne comptons pas sur Hercule Poirot pour connaitre la vérité et espérons qu'elle nous sera un jour révélée par les Grands de ce monde !

mardi 10 septembre 2019

Boris, encore lui !



Il a perdu une bataille, le Parlement ayant confirmé qu’il ne voulait pas de sortie de la Communauté Européenne sans accord et pour ce fait voté pour une extension éventuelle de la date du Brexit au 31 Janvier prochain.  Il vient d’en perdre une seconde puisque le Parlement, avant sa mise sous étouffoir pendant 5 semaines, a refusé sa proposition d’élections anticipées !

Cette deuxième décision du Parlement mérite que l’on s’y arrête pour deux raisons. D’abord il est surprenant que l’on propose aux représentants de se faire hara kiri en leur demandant de mettre fin eux-mêmes à leurs fonctions. Il faut en effet un certain courage pour abandonner son job et affronter le choix des électeurs, ou en tous cas une forte conviction !

En France il est d’usage que les élus s’abstiennent dans les votes qui touchent leur intérêt personnel. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y est si difficile de réduire le nombre de nos parlementaires, sans enfreindre cette tradition et avec en tous cas la nécessité impérative de négocier avec eux !

De nouvelles élections au Royaume Uni auraient dues être décidées depuis longtemps compte tenu, d’une part de l’incapacité du gouvernement de traduire dans les faits la décision du peuple prise il y a déjà trois ans de sortir le pays de l’Europe, et de l’incompétence d’autre part de ses dirigeants qui  ont soit menti à leurs électeurs sur les avantages du Brexit, ou soit n’ont pas compris et anticipé à l’époque les problèmes que poseraient cette sortie.

Mais cette proposition de nouvelles élections législatives a aussi été prise pour un piège tendu par  le Premier Ministre Boris Johnson pour passer en force et sortir de l’Europe sans accord, sans être gêné par une nouvelle élection qu’il pouvait d’ailleurs perdre !  Comme quoi plusieurs logiques peuvent s’affronter dans cette démocratie !

Que va faire maintenant notre clown BOJO ? Il ne doit plus avoir beaucoup de tours dans son sac et ceux qu'il avait ont fait flop! Il n’a d’autre choix maintenant que de rencontrer les représentants de l’Europe pour une négociation difficile, qu’il prétendait avoir déjà commencée !  

Mais quand on sait qu’il n’y a pas de solution acceptable, pour les deux parties, en particulier à cause de la délicate question Irlandaise, on peut prévoir que cette négociation va tourner court , et que sans doute la question des élections en Grande Bretagne va être à nouveau posée d’ici la fin de l’année !

On pourrait fort bien alors revenir au 31 Mars comme nouvelle date du Brexit, soit une année perdue par la confusion du personnel politique Britannique.  Le feuilleton Brexit aura sans doute encore de nombreux épisodes.



Le Politoblogue a déjà dix ans. Merci à tous les lecteurs qui y sont restés fidèles.

vendredi 6 septembre 2019

Retraites à points, Macron joue la touche !



Tout le monde est à peu près d’accord pour admettre qu’une réforme est nécessaire pour assurer la pérennité des retraites. Le Gouvernement s’y est employé  de la façon la plus calamiteuse que l’on puisse imaginer ! Il essaie maintenant de déminer le terrain!

D’abord Emmanuel Macron a fait deux déclarations extrêmement maladroites durant sa campagne présidentielle, qui paralysent aujourd’hui les solutions acceptables pour les Français. D’abord le concept de la retraite à points, ensuite l’engagement de ne pas revenir sur l’âge légal de la retraite fixé à 62 ans !. Ces deux principes empoisonnent la réforme actuelle.

La réforme de la retraite à points est une idée généreuse pour établir une certaine équité parmi les citoyens. Elle n’a aucune chance de voir le jour, malgré les travaux de ceux qui s’y emploient, puisqu’ elle conduirait inévitablement à des baisses du montant des retraites pour certains, qui inévitablement s'emploieraient à la faire capoter ! 

Supprimer en effet tous les régimes spéciaux corporatistes de retraites, dans un but d’équité et d’unification, semble impossible si l’on n’est pas capable de prouver et de garantir le niveau des retraites et leur pérennité, ce que le gouvernement ne peut ou ne veut faire ! Les retraites font d'autre part partie des conditions de travail rencontrées dans chaque profession qui les considèrent comme des avantages acquis!

Mais au delà de l’équité que met en avant le gouvernement, il y a l’économie, la gestion des retraites. Et là nous sommes en plein brouillard entretenu par le pouvoir. Cette réforme a-t-elle pour but de rééquilibrer dans l'avenir les caisses de retraites en modulant la valeur future du point ? La valorisation du point de retraite peut servir de variable d'ajustement, mais ne va-t-elle pas dresser dans l'avenir les retraités contre les actifs?

Ou la réforme vise-t-elle ainsi a instaurer un système qui définitivement apporterait  l’équilibre entre les taux et les durées de cotisation, le montant des retraites et l’âge de départ des retraités ? A-t-elle pour but de ponctionner les caisses de retraites spécifiques des régimes bénéficiaires  au profit des autres ? Envisage-t-elle de redistribuer l’argent des cotisants pour égaliser les retraites? 

Tant que le gouvernement avancera masqué avec cette réforme, les Français qui sont tous plus futés que leurs hommes politiques ne le croient, lui resteront opposés car elle n’est pas présentée en termes clairs. L’âge de la retraite ou la durée de cotisation sont des éléments mathématiques impératifs que toute société, qui ne peut vivre perpétuellement à crédit, peu comprendre. Encore faut-il qu’ils soient bien expliqués aux Français !

La réduction des retraites de certaines catégories de citoyens, qui ont embrassé leur profession il y a des années en connaissant ses avantages, n’a pas de sens si appliquée brutalement,  elle ne sera pas explicable et conduira immanquablement à de graves désordres sociaux !

Naturellement le gouvernement joue sur la durée en proposant une réforme progressive et reportée a 2025,basée sur un système de points dont personne ne connaît aujourd’hui la valeur pour apprécier le montant des retraites futures ! On parle même de 2040 pour la SNCF! S'est-on seulement posé la question de savoir s'il y aurait toujours des cheminots dans les trains dans 20 ans?

Mais les gens ne sont pas dupes et le gouvernement ferait mieux d’abandonner son système à points dans lequel la plupart des Français imaginent une future entourloupe ! Les véritables  raisons du système à points sont loin d’avoir été expliquées aux Français qui y voient même un moyen pouvant être dangereux entre les mains d’hommes politiques pervers !

La vraie réforme est de garantir les futures retraites en agissant sur l’âge du départ, le montant  et la durée des cotisations et le niveau des retraites, le reste n’a que peu d’importance. Elle est nécessaire, mais fait malheureusement oublier au gouvernement que sa tâche prioritaire est de s’occuper des « actifs » en leur assurant emplois et améliorations de pouvoir d’achat !


Cette réforme des retraites à points, annoncée il y a plus de deux ans, a déjà « sauté » les élections Européennes, elle s’apprête à « sauter les municipales prochaines. Le gouvernement sentant la difficulté de la mettre en oeuvre et les problèmes sociaux qu'elle peut inévitablement créer, a décidé de prendre son temps. Et l'on peut s'attendre au  maintien de régimes spécifiques particuliers que l’on voit déjà venir, et qui la videraient complètement de son sens!

En faisant cette proposition de campagne, Emmanuel Macron aurait pu s'apercevoir des troubles qu'allait causer dans le pays cette réforme, qui n'apporte rien pour l'amélioration de notre situation économique, mais va inquiéter ou mécontenter beaucoup de Français! Il ferait bien d'y renoncer dès maintenant et de consacrer son énergie pour trouver des solutions aux vrais problèmes fondamentaux non réglés, comme notamment le chômage et la réduction de nos dépenses publiques!