lundi 27 février 2017

Faut-il une trêve judiciaire pendant les campagne électorales ?


Le débat est déjà largement ouvert avec les mises en causes, enquêtes, accusations qui visent les candidats Fillon et Le Pen en particulier et les protestations de ceux-ci contre l’interférence de la Justice dans la campagne Présidentielle actuelle ! C’est un débat difficile, mais qui devrait renvoyer les différents protagonistes vers les principes moraux et les valeurs républicaines qu’ils prétendent défendre!

La Justice Républicaine est un bien précieux qui n’a de valeur que si l’ensemble des citoyens lui font confiance et acceptent ses décisions rendues en leur nom ! Elle ne peut justifier son autorité qu’en étant totalement impartiale et irréprochable, ce quelle doit constamment démontrer ! Elle doit par conséquent donner d’elle même une image de respectabilité et d’équité et elle ne peut s’abriter aveuglément derrière le pouvoir que la République, c’est à dire les citoyens, lui a confié, faute d’alimenter le doute parmi les justiciables !

Si ces principes étaient acquis, il n’y aurait  jamais lieu d’évoquer le principe de trêve électorale pour qui que ce soit et quelles que soient le contexte et les circonstances, et le doute n'aurait pas lieu d'exister! Mais la Justice est rendue par des hommes, et malgré les serments prononcés par les juges et leur volonté de bien faire, elle comporte sans doute autant de gens intègres que la société en général, mais pas forcément plus ! Comme tous les hommes, en effet, les juges sont tributaires de leurs sentiments, leurs inclinations,  leurs opinions, leurs préjugés ou leurs aveuglements!

Elle manque souvent de transparence et les juges ne sont jamais appelés à justifier publiquement leurs décisions. On aimerait bien parfois avoir des détails sur les enquêtes et les procès, autrement que par les fuites qu’elle laisse intentionnellement filtrer discrètement au profit des journalistes et qui amènent les gens à se poser des questions sur ses intentions.

En effet les Français questionnent souvent son  impartialité au vu de ses agissements. Ils ne comprennent pas comment il est possible qu’un syndicat de magistrats, qui se dit de gauche ! ait pu s’illustrer dans la triste affaire du « Mur des cons » par exemple, pourquoi les affaires prennent autant de temps à être jugées, pourquoi des enquêtes, déclenchées par des journalistes, sont reprises par elle aussi opportunément en pleine campagne électorale sur des affaires mineures qui remontent à plusieurs années!

En prenant officiellement parti pour un candidat à l’élection Présidentielle il y a 5 ans, un syndicat de magistrats a porté un coup très grave à l’impartialité de la Justice ! Comment reput-on reprocher maintenant à Fillon et Le Pen de prêter l’intention à la Justice de vouloir, avec les enquêtes en cours, interférer dans la campagne électorale ? Et puis nous savons que, malgré les affirmations et le recours à la méthode Coué, notre Justice n'est pas totalement indépendante, puisque les enquêtes sont déclenchées par le Parquet qui dépend du pouvoir politique en place. 

Comme les candidats à l’élection Présidentielle, la Justice devrait être au dessus de tout soupçon. Cela concerne la probité des uns et l'intégrité des autres ! Ceci n’est pas vraiment le cas. C’est pour cela que dans la situation actuelle de la campagne, le doute habite les électeurs et que beaucoup d’entre eux pensent actuellement qu’une trêve leur permettrait de de décider eux-mêmes si les accusations en cours disqualifient ou non leur candidat, tâche qu’ils confient habituellement aux juges.

Il s’agit de l’avenir de leur pays et quelque soient les fautes commises, l’important aujourd’hui est pour eux de voter utile et de choisir le Président qui préparera le mieux cet avenir. Et même si celui qu’ils élisent a commis des fautes dans le passé, celles qui leur sont reprochées ne sont quand même pas des délits majeurs, ils savent qu’il sera de toutes façons jugé à l’expiration de son mandat !!

La trève souhaitée par certains ne devrait-elle pas concerner, non pas la Justice en général, mais plutôt les enquêtes déclenchées par le pouvoir, parfois de manière spectaculaire et toujours ultra médiatisées, dans les derniers mois des campagnes électorales, quand elles concernent des délits présumés déjà anciens qui n'ont pas un caractère d'extrême gravité?

Ce serait sans doute un moyen d"écarter les suspicions. Il ne s'agit pas de cacher la vérité, car les journalistes seront toujours là, de toutes façons, pour faire des révélations!



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