mercredi 3 juin 2015

Sepp Blatter: Business et Politique dans le sport


Sepp Blatter vient de démissionner après avoir été réélu triomphalement il y a quelques jours Président de la FIFA. On ne sait si cette démission est provoquée par de nouvelles accusations à venir sur les malversations de cette organisation, ou bien si elle est tactique, l’intéressé ayant voulu se donner le beau rôle.

En effet s’il avait renoncé avant de se faire réélire, il acceptait, de fait, les accusations contre lui et perdait tout pouvoir, alors qu’en annonçant sa future démission après sa réélection, sorte de bras d’honneur qu’il a fait à ses détracteurs, il est en bien meilleure position maintenant pour sauver la face!

Cette tactique, qui lui permet de gagner du temps puisqu’il reste en fonction jusqu’au prochain congrès qui aura lieu dans 6 à 9 mois, va lui permettre, le temps passant,  d’assurer la pérennité des choix de sa Fédération pour la Russie et le Qatar comme organisateurs de la Coupe du Monde de football de 2018 et 2022.

On ne voit d’ailleurs pas comment on pourrait revenir sur ces décisions contestées aujourd’hui, ces deux pays ayant déjà fortement investi dans cette organisation ! De toutes façons si la Justice se saisissait de cette remise en cause, sa lenteur et les possibilités de recours amèneraient un verdict après les Mondiaux de 2018 et peut être bien ceux de 2022!

D'autre part Sepp Blatter peut aussi utiliser les prochains mois pour préparer sa succession, et aussi  régler quelques comptes en  savonnant la planche à certains candidats potentiels à sa succession. Michel Platini successeur naturel, mais qui avait osé demander la démission de Blatter risque d’en faire les frais, et de se voir opposer par exemple l’argument que le prochain Président de la FIFA doit venir d’un autre continent, l’Asie en particulier !

La Politique n’est pas exclue de ces débats. On ne peut en effet s’empêcher de penser que les Etats Unis, en tête des accusateurs, ne font qu’exprimer leur déception de ne pas avoir été retenus en 2022 au profit du Qatar et leur volonté de ne pas voir, une fois encore, tous les projecteurs glorifier son ennemi déclaré en 2018 mais de jeter sur lui l'anathème. Et que l’Angleterre  battue en 2018 par la candidature Russe, ne cherche qu’à récupérer chez elle l’organisation de la prochaine Coupe !

Ces pays qui se prétendent vertueux ne sont pas beaux joueurs! Après tout la France qui était très grande favorite pour l’organisation des JO de 2012, n’a jamais protesté ou intenté une action contre le CIO quand celui-ci à retenu la candidature de l’Angleterre après que Toni Blair soit personnellement intervenu à Singapour pour convaincre un par un, au nez et à la barbe de Jacques Chirac, les délégués juste avant leur vote, la méthode et les moyens employés étant pour le moins suspects !


Mais quand un sport brasse beaucoup d’argent, les tentations sont toujours fortes pour ses dirigeants, surtout quand ils ne rendent de comptes à personne! Il n’y a pas de solution miracle, mais on peut sans doute améliorer le système en instaurant par exemple un mandat de 4 ans unique pour le Président de la FIFA qui pourrait être choisi, par rotation, parmi les Présidents des fédérations continentales de football et en imposant une meilleure représentation des pays au sein des instances de cette organisation!


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