samedi 26 février 2011

Sécurité d'emploi

Il y a une profonde injustice en France où un quart au moins des salariés, ceux qui travaillent dans la fonction publique, ont la sécurité d’emploi. Pendant que les trois quarts de la population doivent se battre tous les jours pour trouver, ou conserver, un emploi, les fonctionnaires vivent dans la tranquillité d’un emploi à vie.

Il y a cinquante ou soixante ans, la contrepartie de cet avantage était des conditions beaucoup moins avantageuses que dans le privé. A l’époque nous étions proches du plein emploi et les gens avaient le choix entre la sécurité et l’ambition.. Et puis les fonctionnaires ont réussi au fil des ans a obtenir des salaires comparables à ceux du privé, avec la complicité des hommes politiques de passage qui, en très mauvais chefs d’entreprises qu’ils sont (c’est le contribuable qui paie !) ont acheté la paix sociale en concédant progressivement ou en maintenant des avantages dans de nombreux domaines : salaires, durée du travail, âge de la retraite, calcul favorable du montant des retraites ….

Si bien que les personnels de la fonction publique, en plus de la sécurité d’emploi bénéficient aujourd’hui de conditions en général plus favorables que dans le privé et pour une productivité sur laquelle beaucoup de gens se posent des questions.

Les conséquences se voient tous les jours :

- Tandis que nos entreprises, mises à mal par la concurrence mondialisée, recherchent par tous les moyens à réduire leurs effectifs pour s'en sortir, les fonctionnaires eux prétendent qu’ils ne s’en sortent pas et demandent toujours plus de moyens !
- Quand les gens du privé veulent travailler pour garder leur emploi souvent menacé, les agents du service public les en empêchent parfois en faisant grève sans aucun souci de perdre le leur. !
- Les jeunes qui ont bien compris la situation aspirent en majorité à faire carrière dans l’Administration, qui est ainsi en mesure de faire un recrutement de choix au détriment du privé!

L’idéal serait bien sûr la sécurité d’emploi pour tous, malheureusement ceux qui ont jadis expérimenté ce système à l’Est de l’Europe ont fait la démonstration éclatante qu’il conduisait à l’appauvrissement et à la faillite !

Il serait temps de mener une réflexion sur cette anomalie qui explique sans doute pourquoi la France possède un nombre de fonctionnaires très supérieur à celui de ses voisins, qui pèsent aussi lourdement sur ses dépenses publiques.

Le gouvernement a bien essayé d’agir en fixant un objectif volontariste de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Mais a-t-il en même temps amélioré l’organisation du travail et changé l’état d’esprit dans les administrations pour le rendre possible ? C’est loin d’être sûr et les adversaires de la réforme ont beau jeu de présenter des cas particuliers flagrants où cet objectif arbitraire est appliqué de façon stupide.

L’un des moyens pour améliorer la productivité de l’administration dans tous les domaines, est d’utiliser la motivation et la créativité de ses personnels sans l'aide desquels elle ne peut pas bouger. La suppression, ou l’assouplissement, de la sécurité d’emploi dans la fonction publique serait sans aucun doute le moyen le plus sûr pour créer cette motivation, et permettrait la participation de tous pour trouver des solutions novatrices plus performantes.

Nous ne voulons pas ici faire le procès des personnels de la fonction publique qui pour la plupart font leur travail consciencieusement, mais simplement attirer l'attention sur le fait que leur environnement et leur statut ne les mettent pas en situation de faire les efforts de productivité dont notre pays a besoin, tout comme ceux qui sont fait quotidiennement dans le secteur privé.

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