mardi 8 mars 2016

La difficile réforme du code du travail


L’effervescence autour de cette réforme montre une fois de plus que la France est un pays très difficile à réformer. Cette loi en effet, qui selon tous les experts est certes imparfaite mais va dans le bon sens, et qui comporte des recettes utilisées avec succès dans les pays voisins, est en passe sous diverses pressions d’être détricotée et dénuée de toute efficacité.

La faute en revient aux hommes politiques, qui prônent sans arrêt par démagogie la concertation avec des syndicats d'ailleurs  très peu représentatifs, mais qui, dans le cas présent, ont préparé un texte essentiel sans même le discuter ! Ils ont d’autre part tant raconté d’histoires aux Français, tant fait voter de lois inefficaces,  que leurs affirmations pour défendre ce projet n’ont plus aucune crédibilité.

C’est d’autant plus navrant que le sujet traité est difficile. Les mesures proposées sont indispensables pour relancer l’emploi en France comme elles ont déjà eu ce résultat chez nos voisins. Elles ne suffiront pas si elles ne sont pas accompagnées simultanément de baisses de charges sociales significatives, et donc de la réduction de nos dépenses publiques.

Mais comment peut-on aujourd’hui, dans notre contexte hexagonal, expliquer que pour faire baisser le chômage, il est inévitable de commencer par légèrement l’augmenter ? Cela dépasse forcément la compréhension partisane ou bornée de nos soi-disant partenaires sociaux ou de nos hommes et femmes politiques retardés de Gauche  dont le credo n’est que la défense aveugle des avantages acquis, mais aussi la compréhension  de la plupart des Français !

En effet, cette réforme est destinée à encourager  les chefs d’entreprise à embaucher avec moins de risques, par des modalités de licenciement allégées. Mais dans un premier temps il est évident que certains d’entre eux en profiteront pour se séparer d'effectifs inutiles, qu'ils avaient été obligés de conserver, pour améliorer la compétitivité de leur activité !

Autre exemple, la réduction des dépenses publiques, qui n’a malheureusement jamais été à l’ordre du jour de ce gouvernement puisqu’elles n’ont jamais cessé d’augmenter, a été dans d’autres pays un facteur de relance de la création d’emplois ! Mais dans un premier temps, elle a pour conséquence la réduction du nombre de fonctionnaires, donc une diminution d’emplois dans la fonction publique et par conséquent une aggravation du chômage!

Nous allons voir si nos responsables politiques sont courageux, car ce débat vital pour notre pays est malheureusement très influencé par la perspective de l’élection en 2017.

La Droite, qui comme d'habitude reste muette devant un problème difficile,  devrait au contraire soutenir cette réforme pour trois raisons : d’abord parce qu‘elle va dans le sens de l’économie libérale qu’elle défend. Ensuite parce qu’elle n’aurait plus cette réforme difficile à faire une fois de retour aux affaires ! Enfin parce qu‘elle peut aussi espérer mettre ainsi ses adversaires de gauche en difficulté.

Que va faire la gauche ? Son intérêt n’est pas d’abandonner cette réforme mais de passer en force, malgré les manifs dans les rues, et moyennant quelques amendements à la marge. Elle ferait preuve ainsi de sa capacité à réformer, ce qui paradoxalement préserverait ses chances pour 2017 où on pourrait moins l’accuser de mollesse ou d’incapacité à gouverner !



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