L’effervescence autour de cette réforme montre une fois de
plus que la France est un pays très difficile à réformer. Cette loi en effet, qui selon tous les experts est certes imparfaite mais va dans le bon sens, et qui comporte
des recettes utilisées avec succès dans les pays voisins, est en passe sous
diverses pressions d’être détricotée et dénuée de toute efficacité.
La faute en revient aux hommes politiques, qui prônent sans
arrêt par démagogie la concertation avec des syndicats d'ailleurs très peu représentatifs,
mais qui, dans le cas présent, ont préparé un texte essentiel sans même le
discuter ! Ils ont d’autre part tant raconté d’histoires aux Français,
tant fait voter de lois inefficaces,
que leurs affirmations pour défendre ce projet n’ont plus aucune crédibilité.
C’est d’autant plus navrant que le sujet traité est
difficile. Les mesures proposées sont indispensables pour relancer l’emploi en France
comme elles ont déjà eu ce résultat chez nos voisins. Elles ne suffiront pas si
elles ne sont pas accompagnées simultanément de baisses de charges sociales
significatives, et donc de la réduction de nos dépenses publiques.
Mais comment peut-on aujourd’hui, dans notre contexte
hexagonal, expliquer que pour faire baisser le chômage, il est inévitable de
commencer par légèrement l’augmenter ? Cela dépasse forcément la compréhension partisane ou bornée
de nos soi-disant partenaires sociaux ou de nos hommes et femmes politiques retardés de Gauche dont le credo n’est que la défense
aveugle des avantages acquis, mais aussi la compréhension de la plupart des Français !
En effet, cette réforme est destinée à encourager les chefs d’entreprise à embaucher avec
moins de risques, par des modalités de licenciement allégées. Mais dans un
premier temps il est évident que certains d’entre eux en profiteront pour
se séparer d'effectifs inutiles, qu'ils avaient été obligés de conserver, pour améliorer la compétitivité de leur activité !
Autre exemple, la réduction des dépenses publiques, qui n’a malheureusement
jamais été à l’ordre du jour de ce gouvernement puisqu’elles n’ont jamais cessé
d’augmenter, a été dans d’autres pays un facteur de relance de la création
d’emplois ! Mais dans un premier temps, elle a pour conséquence la réduction
du nombre de fonctionnaires, donc une diminution d’emplois dans la fonction
publique et par conséquent une aggravation du chômage!
Nous allons voir si nos responsables politiques sont
courageux, car ce débat vital pour notre pays est malheureusement très
influencé par la perspective de l’élection en 2017.
La Droite, qui comme d'habitude reste muette devant un problème difficile, devrait au contraire soutenir cette
réforme pour trois raisons : d’abord parce qu‘elle va dans le sens de
l’économie libérale qu’elle défend. Ensuite parce qu’elle n’aurait plus cette
réforme difficile à faire une fois de retour aux affaires ! Enfin parce qu‘elle peut aussi espérer mettre ainsi ses
adversaires de gauche en difficulté.
Que va faire la gauche ? Son intérêt n’est pas
d’abandonner cette réforme mais de passer en force, malgré les manifs dans les
rues, et moyennant quelques amendements à la marge. Elle ferait preuve ainsi de
sa capacité à réformer, ce qui paradoxalement préserverait ses chances pour
2017 où on pourrait moins l’accuser de mollesse ou d’incapacité à
gouverner !
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