dimanche 10 mai 2015

Robert Ménard et les statistiques ethniques



Quelles qu’aient été ses intentions, en annonçant sa statistique sur le nombre d’élèves Musulmans dans les écoles de Bézier, Robert Ménard a eu le mérite de remettre sous les projecteurs un principe fondamental de notre République qui continue de faire débat si l’on en juge par les criailleries médiatiques du POLCO*.

Les statistiques de Ménard n’ont rien de scientifiques puisqu’il les a établies (dit-il, mais peut être pour se disculper !) d’après les prénoms des enfants des écoles. Il semble normal qu’un maire responsable qui a des écoles sous son autorité, se préoccupe de la composition des élèves, qu’elle soit ethnique religieuse ou autre. Il n’y a rien de scandaleux à cela !

Mais voilà, en France on n’a pas le droit de faire de telles statistiques d’après la loi, même si elles peuvent être très utiles, voire indispensables, dans certains cas. Après tout, les cantines scolaires qui acceptent de ne pas servir de porc aux élèves musulmans ont quand même besoin d’en connaître le nombre ! Sinon comment peuvent-elles bien gérer leurs repas ?

Les défenseurs de ce principe prétendent que si l’on établissait de telles statistiques, le risque serait grand qu’elles soient mal utilisées par certains. Mais alors en vertu de ce principe , il faut interdire, les fusils de chasse, les automobiles, les avions, les battes de base-ball, les tronçonneuses ou les couteaux de cuisine qui peuvent être utilisés pour tuer des gens !

Ils disent aussi que la République ne fait pas de différence entre ses citoyens quelles que soient leurs origines ! N’est-ce pas aussi le cas des pays anglo-saxons par exemple qui, contrairement à nous, admettent l’identification de leurs diverses communautés, et où les individus sont au moins aussi bien traités que chez nous !

Les statistiques ethniques dans divers domaines peuvent aussi permettre de déceler les problèmes propres à chaque communauté et peuvent être un outil très utile au personnel politique pour les résoudre. Elles ont aussi un intérêt pour les communautés elles mêmes comme moyen de prendre conscience des conséquences des problèmes qu’elles subissent ou qu’elles créent!

Certains par exemple prônent le principe de discrimination positive, principe qui a ses mérites et que l’on peut certes discuter, mais il est impossible de l’appliquer de par les lois de notre République !

La réouverture de ce débat, très sérieux pour l'avenir de notre société, apparaît intéressante aujourd’hui où nous entrons dans un monde à forte mixité. Mais la France continue de vouloir se voiler la face en se drapant dans ses principes républicains établis il y a bien longtemps quand nos problèmes n'étaient pas ceux d'aujourd'hui.

Pour ouvrir un tel débat il faudrait, tâche immense, venir à bout de nos conservateurs du droit, de la morale ou de la pensée, qui se contentent de répéter pour l’instant: « Circulez, il n’y a rien à voir ! »


* POLCO  pour  POLitiquement COrrect


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