Paradoxes électoraux

Après s’être évertués pendant toute la campagne des municipales à convaincre les Français que cette élection ne portait que sur des enjeux locaux, les Socialistes avouent maintenant publiquement que leur échec électoral est un très grand désaveu de la politique nationale de leur gouvernement ! Comprenne qui pourra! Ils nous parlent de claque, de gifle, de raclée, de bérézina, comme s’ils étaient tous soudain devenus des adeptes de l’autoflagellation !

Si les élections municipales ont un tel poids, alors il faut dissoudre le Parlement et non bricoler à la va vite un nouveau gouvernement avec le principe des chaises musicales, gouvernement qui ne pourra que continuer la même politique économique en l’accentuant même un peu plus,  et qui va devoir affronter les élections Européennes dans quelques semaines, dans les pires conditions !!

C’est la  Gauche qui a perdu beaucoup de municipalités dans cette élection (172 villes de plus de 9000 habitants). Ce n’est pas la Droite, qui pavoise aujourd’hui, qui les a « gagnées » car elle a obtenu sensiblement le même pourcentage d’électeurs qu’aux précédentes élections municipales, autour de 49%.

On peut même considérer que si beaucoup d’électeurs de gauche n’avaient pas choisi l’abstention, la Droite aurait réuni un nombre d’électeurs plus faible en pourcentage qu‘en 2008 ! Pas de quoi parler d’écrasante victoire ou de raz de marée!

La Gauche a perdu pour beaucoup de raisons certes, mais c’est le Front National qui lui a pris ses électeurs déçus de leur gouvernement, puisque celui-cl est passé de moins de 1% en 2008 à 9% cette année. La  raison essentielle du succès de Marine Le Pen est bien sûr sa campagne rénovée depuis quelques années visant à exploiter le mécontentement des Français, mais surtout, et personne n’en parle, le fait qu’elle présentait cette fois un nombre considérablement plus élevé de candidats !

Ces quelques remarques relativisent les commentaires des médias sur les élections, qui comme d’habitude sont tous à l’unisson et ne présentent qu’une analyse unique et simpliste du scrutin !