François Hollande a confirmé lors de sa conférence de presse
le virage à 180° de sa politique économique et fiscale. Après avoir augmenté
considérablement les charges et les impôts ainsi que les dépenses publiques au
début du quinquennat, il nous a expliqué doctement qu’il allait maintenant faire le contraire !
Il vient semble-t-il de comprendre que le libéralisme n’est pas
seulement un gros mot, mais aussi la seule façon de redresser notre économie
dans le monde capitaliste où nous vivons!
Tout le monde applaudit à cette vocation tardive et à ce virage à droite, sauf bien
sûr les représentants de l’extrême gauche qui crient au scandale et ceux de la gauche, partisans volontairement aveugles, qui viennent nous expliquer qu’il ne s’agit pas d’un changement, mais juste d’un infléchissement de la politique du gouvernement
(sic).
Il reste que l’on peut être dubitatif sur la mise en
application de ces mesures annoncées, même si elles vont toutes dans le bon sens. Car
cette nouvelle politique impliquera de faire des économies significatives dans les dépenses publiques et
beaucoup de gens doutent que ce gouvernement ait vraiment la volonté d'agir en ce sens!
En effet des coupes budgétaires importantes seront
indispensables dans les dépenses de l’Etat, dans celles des collectivités ainsi
que dans notre système de protection sociale. Comment un pouvoir socialiste,
même fraichement reconverti social-démocrate, va-t-il faire pour prendre des décisions
énergiques qui vont fatalement très contrarier ses amis élus politiques ou ses électeurs traditionnels de l’Administration ?
Comment pourra-t-il toucher aux services publics qu’il
défend depuis toujours ? Osera-t-il dégrader un système de santé et de
protection sociale auquel les Français sont très attachés ? Et pourtant ces actions seront nécessaires pour faire des économies !
La chasse aux gaspis dont on nous parle sera très loin du
compte et les réformes de structure annoncées, et qui sont indispensables, prendront du temps
avant de donner des résultats, surtout si on se livre à des concertations interminables pour demander
l’avis de tout le monde !
Dans l’euphorie des annonces présidentielles, le MEDEF
promet lui, en contrepartie, la création d’un million d’emplois ! On croit
rêver ! Ceci nous amènerait à un taux de chômage de 7% environ qui
améliorerait bien sûr sérieusement la vie de beaucoup de Français.
Mais dans quels secteurs de production allons nous créer tous
ces emplois ? A-t-on déjà oublié que l’une des causes principales de la
crise que nous vivons est la mondialisation ? Peut-on croire sérieusement
que la baisse des charges de nos entreprises va les rendre immédiatement
compétitives avec celles des pays émergents qui sont à l’origine de notre
désindustrialisation?
Les mesures annoncées par notre Président vont certainement dans
la bonne direction mais elles ne permettront de faire qu’une petite partie du
chemin. Il nous faudra surtout faire preuve de beaucoup d’imagination pour élaborer un grand plan
de ré-industrialisation basé sur la recherche et l’innovation! Cela
prendra des années, voire deux ou trois mandats présidentiels !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ami lecteur, vos commentaires seront pour nous très précieux.