mercredi 9 janvier 2013

Triste mariage gay


Quelle que soit son succès, la manifestation de dimanche prochain contre le mariage gay ne fera que confirmer qu'en grande partie les Français sont opposés au projet de loi. Le gouvernement va-t-il décider de passer en force? Il en a la possibilité avec sa majorité au Parlement, a condition bien sûr que les rédacteurs de son projet ne nous sortent pas encore un texte alambiqué immédiatement re-toqué par le Conseil Constitutionnel. Avec les Socialistes on sait maintenant que l'on peut s'attendre à tout!

Les manifestants vont réclamer un référendum, sans doute parce qu'il croient que le résultat serait en leur faveur. C'est une erreur de vouloir introduire ou empêcher des réformes fondamentales de société par un vote, provenant d'un referendum ou du Parlement, qui risquerait dans les deux cas de n'apporter qu'une courte majorité, divisant ainsi les Français.

La sagesse voudrait que l'on prenne le temps de rechercher un consensus, et progressivement de préparer les esprits aux nouvelles réformes. Rien en effet dans les graves problèmes que la France rencontre actuellement, hormis éventuellement une volonté de diversion, ne justifie la précipitation sur ce dossier qui n'est urgent que pour quelques idéologues et une minorité d'individus!

Un large consensus sur cette importante question sociétale serait pourtant facile à trouver. D'abord dans toute bataille, il faut chercher à diviser et affaiblir l'adversaire et dans les cortèges de Dimanche prochain, on va trouver une grande diversité d'opposants à la réforme dont il faut d'abord chercher à réduire le nombre.

Il y aura les irréductibles, ceux qui sont contre toute union entre homosexuels, qu'ils considèrent comme contre nature et dont ils ne veulent pas entendre parler. Ceux-là ne changeront jamais de position mais ils sont loin d'être les plus nombreux. Dans leur grande majorité, les autres opposants à la réforme auront eux admis une fois pour toutes l'existence des couples homosexuels et leur droit au respect, mais ils sont divisés.

Il y aura d'abord ceux qui ne veulent pas que l'on touche à l'institution, sacrée ou non, du mariage qui doit rester pour eux une union entre un homme et une femme. Ils suggèrent une union genre PACS avec des droits améliorés si nécessaire se rapprochant de ceux des couples hétérosexuels.

Puis il y aura ceux qui acceptent l'idée du mariage mais refusent le principe de l'adoption. Ils pensent avec une certaine logique qu'un enfant a besoin pour s'épanouir d'avoir un père et une mère, même si les enfants d'aujourd'hui n'ont malheureusement pas tous cette chance.

Et enfin ceux qui sont résolument opposés à la PMA, procréation médicale assistée, pour des raisons morales ou éthiques, raisons sérieuses que tout le monde, hormis les apprentis sorciers, peut comprendre. D'autres raisons plus diffuses et confuses amèneront aussi des manifestants.

Les organisateurs vont évidemment amalgamer tous ces opposants pour assurer le succès de leur manifestation. Le gouvernement devra ensuite prendre position. Il est souhaitable qu'il recherche une formule diminuant le nombre d'opposants à sa réforme, en renonçant a certains de ses aspects les plus controversés, quitte à les reporter dans des débats ultérieurs. Les couples homosexuels qui cherchent une reconnaissance, auraient d'ailleurs eux aussi intérêt  à ce que cette réforme rencontre le plus large consensus dans leur pays.

Gageons par exemple qu'une réforme prônant une union non qualifiée de "mariage" mais avec des droits juridiques équivalents et permettant l'adoption, mais non prioritaire, rencontrerait dans l'opinion un très large consensus. Mais il faudrait pour cela du bon sens et aussi sortir des positions idéologiques.

Francois Hollande, qui a proclamé maintes fois sa volonté de rassembler les Français,  va-t-il jouer les Ponce Pilate et reporter la décision sur le Parlement en divisant ainsi la France en deux, ou bien va-t-il les écouter et essayer de trouver un compromis entre leurs différentes positions ?

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