jeudi 5 janvier 2012

Crise de l'euro: l'erreur de Sarkozy

Le dialogue de sourds entre la France et l'Allemagne à propos de la crise de l'euro donne l'impression à tous qu'Angela Merkel dicte ses conditions à Nicolas Sarkozy. Naturellement notre Président aime parader devant les audiences médiatiques pour expliquer que les décisions sont prises en commun, mais le discret sourire d'Angela ne trompe personne.

La France s'est toujours flattée de répéter que la coopération entre les deux pays était l'épine dorsale de la construction Européenne et que sans une bonne entente avec l'Allemagne, l'UE irait en perdition. Certes il s'agit des deux plus importantes économies et qui de plus sont très liées commercialement, mais on peut dans le contexte actuel discuter ce postulat.

Nous n'arrivons pas en particulier à négocier avec l'Allemagne pour modifier le rôle de la BCE, car ce pays reste campé sur ses positions, attendant que la France fasse des concessions en matière de rigueur de gestion. Puisque nous ne voulons ou ne pouvons accepter de faire de telles concessions, il apparaît qu'il faudrait peut-être changer de stratégie.

Un moyen simple serait d'impliquer les autres membres de la zone euro dans toutes les discussions et utiliser ceux-ci, qui ont des intérêts proches des nôtres, pour faire pression sur l'Allemagne, quitte même évoquer la menace d'une scission de cette zone.

Il s'agit bien sûr d'une partie de poker, mais qui pourrait mener au déblocage des négociations, l'Allemagne ayant tout à perdre dans une telle scission. En effet même si elle est le seul pays à pouvoir sortir de l'euro, sans trop de dégâts pour sa monnaie et sa dette, les très importantes relations commerciales établies avec ses partenaires européens mettraient son économie en péril puisqu’elle fait actuellement 70 à 80% de son commerce extérieur avec eux.

Sarkozy a peut-être tort de poursuivre ses discussions bilatérales puisque les relations privilégiées entre la France et l'Allemagne ne permettent pas de solution à la crise présente. Le rapprochement avec les autres partenaires pourrait être un moyen de faire fléchir sa partenaire privilégiée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ami lecteur, vos commentaires seront pour nous très précieux.