Les deux leçons de l’épidémie Covid 19.

Pauvre Agnès Buzyn qui a tenté d’expliquer aux députés qu’elle avait tout prévu, tout anticipé dans cette crise qui a une catastrophe et a révélé toutes les faiblesses et les erreurs de notre système de santé. Et en plus elle fait ce numéro sans mettre véritablement en cause qui que ce soit et va même jusqu’à assumer toutes les décisions de ses services!

Les alertes, les mises en garde de ceux-ci sont balayées par une phrase : les documents ne me sont pas parvenus à mon niveau ministériel ! Curieuse conception de la responsabilité que l’on rencontre malheureusement trop souvent dans le monde politique selon le principe « Je ne suis pas coupable parce que je n’étais pas informé ! » (le fameux "responsable, mais pas coupable" de Georgina Dufoix en 1991). Comment peut-on diriger un Ministère sans s'assurer que l'on dispose de toutes les informations importantes?

Agnès Buzyn prétend avoir pressenti cette épidémie dès le 25 décembre mais elle n'a passé sa première commande de masques que le 30 Janvier ! Elle en commande 110 millions, alors que les besoins minima sont de un milliard!  Elle affirme avoir été la première en Europe à avoir lancé la recherche et la fabrication d’un test, et deux mois plus tard on constate que l’Allemagne effectue dix fois plus de tests que la France ! Elle s’enorgueillît d’avoir pris des décisions avant les autres pays et surtout bien avant l’Office Mondial de la Santé et le résultat est: 30.000 morts dans notre pays!...

Souhaitons, mais cela va être difficile, que nos parlementaires parviennent à établir les responsabilités de chacun dans tous les manquements et les dysfonctionnements constatés pendant cette crise, car nous avons besoin de nous préparer pour éviter un nouveau désastre dans l‘avenir. Des leçons devront en effet être tirées pour améliorer notre système de Santé qui est brutalement tombé du piédestal où nous l’avions orgueilleusement installé comme étant le meilleur du monde, (encore une statue déboulonnée!) et dont on s’est aperçu qu’il avait encore beaucoup à apprendre des autres pays !

Les députés vont naturellement revenir sur les problèmes de gestion des produits et équipements médicaux, et essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé, mais au delà de la gestion administrative, il existe une raison ancienne qui peut expliquer nos incapacités, c’est la superbe ignorance, pour ne pas dire le mépris des pays occidentaux, pour les médecines et les pratiques médicales orientales !

Nous avons volontairement négligé dans le passé de comprendre comment les pays asiatiques, coutumiers des épidémies, réagissaient pour les combattre. La Chine qui a accueilli cette année le virus Covid 19 bien avant nous, nous a même montré le chemin en confinant très tôt, en construisant très vite des hôpitaux de campagne, et surtout en protégeant ses citoyens par le port systématique de masques et par les tests, sous le regard indifférent de nos experts!.

Le résultat de notre ignorance, de ce que l'on peut considérer comme un manque de modestie, a pesé très lourd : pas de masques, pas de tests, manque de matériels médicaux, confinement tardif, et il a provoqué dans nos pays Occidentaux une quantité moyenne de morts par habitant  plus de 100 fois plus élevée que dans les pays asiatiques !

Ce résultat est dévastateur pour notre pays, même si, dans la tourmente, nos responsables politiques et médicaux du moment ont fait, à retardement, ce qu’ils ont pu, de manière intelligente et courageuse, avec les moyens dont ils disposaient, pour lutter contre cette épidémie.

La première leçon à tirer, à notre avis, est donc l’impréparation pour une telle crise et l'on espère que des actions correctives vont être rapidement lancées!  La seconde est la bureaucratie à la Française qui paralyse constamment les décisions dans notre pays. L’administration  a révélé en effet, pendant cette crise, sa centralisation excessive, ses lourdeurs procédurales, ses circuits compliqués de décision, ses irresponsabilités, ses zèles excessifs et ses trop nombreux dysfonctionnements.  Pour affronter efficacement les prochaines crises, et rendre performant notre système de santé, il faudra profondément la réorganiser et surtout  réduire son influence et ses sureffectifs! 

Pour le reste, nos médecins, nos chercheurs, font un travail de grande qualité, malgré leurs égos et leurs rivalités, aidés en cela par l’ensemble d’un personnel soignant courageux et dévoué  qui mérite d’être mieux considéré, et encouragé par l’application de vraies réformes.