mardi 10 décembre 2019

Réflexion sur la réforme des retraites



Tout le monde est d’accord pour dire que le gouvernement a fait preuve d’amateurisme pour présenter sa réforme. La grande erreur a été de mélanger les problèmes de financement et la réduction des inégalités, de vouloir en même temps faire une réforme systémique, la retraite à points et une réforme sociale, l’allongement de la durée du travail. Ceci s’est traduit par une grande confusion, aggravée par une mauvaise communication, et par l’amalgame des colères de nos compatriotes qui se sont tous sentis menacés!

De plus dans sa maladresse, le pouvoir a laissé s'installer l'idée, qu'avec sa valorisation du point, les retraites présentes ou futures de tous les Français pouvaient baisser, à la discrétion du gouvernement! et contrairement au système présent! On a beau dire que les retraités actuels ne seraient pas concernés, c’est faux! Car personne ne peut croire que l'on pourrait maintenir leur niveau de retraite  si les nouveaux entrants voyaient la leur diminuer !

Il est aujourd'hui très difficile de discuter sereinement de ce sujet, tant les gens sont arcboutés sur la défense de leurs avantages acquis et refusent aveuglément en grande majorité, c'est un paradoxe,  de vouloir régler les inégalités entre eux, car sans doute pour eux, les seules inégalités qui comptent,  et que le gouvernement devrait traiter, se situent entre les pauvres et les riches et non entre personnes de mêmes ressources!

Dans cette réforme de la retraite à points, les gens voient une menace qu'ils ne veulent pas accepter, à savoir que les retraites servent de variable d’ajustement dans le futur, pour compenser les variations économiques. Mais dans le système de redistribution qui leur est si cher, si la France ne produit pas assez de richesses, soit à cause du chômage, de la démographie ou de la conjoncture économique, il y aura fatalement moins d’argent à redistribuer et donc il serait logique de faire cet ajustement ! Sinon qui va financer les déficits: les actifs ou notre endettement ?

Le raisonnement devrait s’appliquer encore plus à tous les fonctionnaires et tous ceux qui dépendent pour leurs revenus  des impôts des contribuables ou des cotisations salariales, de l’argent public en général, et ont de plus la sécurité de ressources.  Car ils ont toujours la possibilité de rechercher un emploi plus rémunérateur ou de travailler plus, ce qui est beaucoup plus difficile pour les retraités !

Le secteur privé est le seul à subir de plein fouet ces ajustements, à travers les faillites d’entreprises, les licenciements, les baisses de salaire et les réductions d’activité en général ! Est-il normal que, seule, la moitié environ de la population, celle qui produit les richesses, soit affectée par la conjoncture économique, alors qu'elle finance l'autre moitié (fonctionnaires, retraités et chômeurs) par ses impôts et ses cotisations, sans avoir la sécurité d'emploi,  et avec des salaires qui ne sont plus meilleurs dans le privé que dans le public comme autrefois?

Les excités de la justice sociale devraient réfléchir à cette inégalité majeure, et s'attaquer à ce problème. Ce serait un chantier colossal malheureusement très au dessus des capacités de nos hommes politiques plus prompts à reculer qu’à avancer pour faire passer leurs réformes !


Certains pensent que pour aller dans ce sens, une première mesure consisterait à supprimer toute sécurité d’emploi! Ceci  mettrait vraiment tous les citoyens à égalité, devant le risque du chômage en particulier ! Et cette mesure injecterait d’autre part un fantastique dynamisme dans notre économie car elle redonnerait tout leur sens à la valeur travail et à l'esprit d’initiative, ce dont tout le monde bénéficierait! Mais dans un pays socialiste comme la France, c'est un concept impossible à vendre!

Mais on peut se demander si, à terme, cette grande injustice ne finisse pas par faire exploser notre fameux système de protection sociale!

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