lundi 15 février 2016

Les primaires en question



Cette nouvelle pratique empruntée aux Etats Unis, n’est pas très bien adaptée à la société et à la mentalité Françaises. Bien sûr c’est un moyen démocratique de désigner un candidat, puisque le vote s’adresse à tous et non pas seulement aux militants. Les sondages pour la primaire à droite par exemple donnent actuellement Alain Juppé très largement favori, alors qu’un vote réservé aux militants ou au bureau politique du Parti désignerait Nicolas Sarkozy !

Mais la primaire a aussi beaucoup d’inconvénients ! D’abord elle démarre la campagne présidentielle beaucoup trop tôt, détournant les hommes politiques des taches importantes qu’ils ont à accomplir. Elle détourne en même temps l’attention des individus de ce que sont leurs vrais problèmes et de la pression qu’ils devraient exercer sur leurs responsables politiques pour qu’ils les règlent !

A gauche comme à droite elle crée un climat de division et affaiblit les partis qui sont dans l’impossibilité d’arrêter un programme et une stratégie, puisque chacun des candidats déclarés ou potentiels veut pouvoir marquer sa différence, garder les mains libres sur ses choix personnels et exprimer les idées qu’il veut proposer aux électeurs ! La tentative tactique de Nicolas Sarkozy d’imposer son programme, est donc en soi contraire à l’esprit même de la primaire.

Certains hommes de gauche revendiquent une primaire pour désigner leur candidat. C’est une absurdité car elle mettrait le Président sortant dans la situation de ne plus être en mesure d’accomplir sa mission. Et dans le contexte actuel des difficultés qu’il rencontre, la campagne pour une primaire à gauche serait un véritable jeu de massacre ! La primaire pour le parti au pouvoir ne serait vraiment possible que dans le cas d’une limitation à un seul mandat Présidentiel !

Même si nous sommes loin du modèle américain qui dépense des milliards de dollars, la primaire en France est un gaspillage de temps et d’argent ! Pourquoi ne pas la réaliser au moyen de sondages encadrés? On pourrait fixer des règles strictes aux instituts pour des sondages qui seraient basés sur un échantillon de population important et précis, sur une question bien définie, la même pour tous, et la même liste de candidats qui feraient auparavant et simultanément leur propre campagne.  La mise en concurrence des sondeurs permettrait d’avoir une idée très précise de ce que souhaitent les Français. Et il ne serait pas forcément nécessaire de faire cette désignation sur deux tours.

Enfin la primaire est malheureusement utilisée par des candidats multiples dont certains n’ont aucune chance de l'emporter. Ils n’y voient qu’un simple moyen d’exprimer des idées ou de relancer leur carrière politique, quand ce n’est pas en plus pour régler des comptes personnels ! En effet, éliminés au premier tour ils peuvent ensuite « négocier » leur soutien avec le candidat du 2éme tour le mieux placé. Tout le monde a en mémoire le cas de Manuel Vals aujourd’hui Premier Ministre malgré son score de 5% obtenu lors de la primaire socialiste il y a 5 ans, et qui avait soutenu François Hollande au 2ème tour !

Tout ceci devrait faire  réfléchir Nicolas Sarkozy, actuellement mal placé dans les sondages et qui a trouvé le moyen de se mettre à dos la plupart des candidats potentiels ou déjà déclarés ! Comme nous l’avons indiqué dans notre article du 28 Août dernier, il est d’ailleurs fort probable qu’il ne soit pas lui-même candidat à cette primaire !



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