Dans la précipitation, il vient de décider d'accorder une grace partielle à Jacqueline Sauvage qui va pouvoir quitter rapidement sa prison, après avoir été
condamnée aux assises pour avoir tué son mari d’une balle dans le dos.
Il est
difficile de se faire une raison sur le fond de la culpabilité de cette femme
qui a été maltraitée, battue pendant plus de quarante ans par son mari. On peut
s’étonner qu’elle, ou son entourage, n’ait jamais porté plainte contre lui
auprès de la justice avant de recourir à cet acte criminel ! Mais ne
connaissant pas le contexte, il vaut mieux ne pas se prononcer.
Les jurés qui l’on jugée coupable en appel avaient eux tous
les éléments d’appréciation, et ils ont confirmé récemment la précédente
condamnation. Les membres de la famille de Madame Sauvage, aidés de leurs
avocats, ont su habilement
médiatiser cette affaire en faisant apparaître l’accusée comme une victime ce
qui était sans aucun doute le cas.
Cette affaire a donc mobilisé l’opinion, et son histoire
médiatisée a fait pleurer dans les chaumières au point d’influencer la décision
de notre Président. Sans l’intervention des médias et l'utilisation des pétitions internet, il est clair que Jacqueline
Sauvage aurait terminé sa peine en prison !
Ceci dit plusieurs remarques peuvent être faites sur
l’exercice du droit de grâce.
D’abord on peut contester ce droit du Président de la
République Française, droit qui nous vient du temps de nos rois, et qui accentue encore sa qualité de monarque disposant d'un pouvoir absolu souvent très critiqué.
Ensuite ce droit met celui-ci en situation difficile pour
prendre une décision qui est fatalement influencée par l’opinion publique,
particulièrement en période électorale. Elle l’oblige d’autre part à entrer en
conflit avec les décisions de justice. Les jurés venaient de se prononcer très
récemment en appel, et on aurait pu attendre quelque temps pour éviter cette
contradiction immédiate entre deux pouvoirs que la République
sépare !
Mais le droit de grâce est utile comme recours et espoir
pour les condamnés, pour atténuer parfois les décidions imparfaite de notre Justice!. Pourquoi ne pas confier ce droit à un comité de sages, qui
pourrait faire partie du Sénat par exemple, et qui serait détaché des contextes
médiatiques et électoraux ? Après tout nos élus du pouvoir législatif sont
mieux fondés que le pouvoir exécutif pour s’opposer au pouvoir judiciaire, puisque ce sont eux qui votent les lois
que ce dernier applique!
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