Le regretté Pierre Desproges aurait pu dire cela à propos de l’hommage national rendu aux victimes de l’agression du Hamas en Palestine le 7 Octobre dernier ! La Présidence avait invité tous les parlementaires à une belle cérémonie dans la cour des Invalides et les représentants d’un collectif des familles des victimes ont jugé bon de déclarer que les membres du parti politique La France Insoumise n’étaient pas les bienvenus lors de cette manifestation !
La raison évoquée était que ce parti était le seul à n’avoir pas condamné le Hamas responsable du massacre de 1200 personnes dont une quarantaine de Français, la plupart binationaux. En France on peut aujourd’hui être condamné pour ce que l’on dit, mais aussi pour ce que l’on ne dit pas !
De la part des familles, dans des circonstances très difficiles pour elles, cet ostracisme est incompréhensible et regrettable. Comment peut-on prétendre rendre un hommage « national » aux malheureux disparus, en voulant exclure les représentants d’une bonne partie de la nation française ? Seule l’intolérance partisane, grandissante dans notre pays, peut expliquer une telle attitude.
Cette cérémonie fut empreinte malgré tout d’une grande solennité caractérisée par un très beau discours de circonstance du Président Macron. Les puristes pourront toutefois regretter une curiosité de langage quand il a cru bon de qualifier l’action du Hamas comme le plus grand crime antisémite de notre siècle. En effet ce crime fut commis par des sémites, que sont aussi les Palestiniens ! Mais le problème de notre temps est l’habitude malsaine et intentionnée d’amalgamer l’antisémitisme et l’anti Israélisme, habitude qui s'auto alimente car partagée par les deux camps !
Demain aura lieu place Vendôme à Paris un nouvel hommage national suite à la disparition de Robert Badinter, qui fut un grand Français rendu célèbre pour ses combats menés en tant qu’avocat, dont notamment l’abolition de la peine de mort. Le Chef de l’État à nouveau y a convié les parlementaires, et ... rebelotte !! La famille Badinter a demandé que ni La France Insoumise, ni cette fois le Rassemblement National y participent !
Malgré tout le respect pour le deuil de cette famille, cette attitude indécente et sectaire consistant à vouloir exploiter un décès pour faire de la politique et empêcher des représentants du peuple de venir exprimer leur reconnaissance au défunt, est vraiment déroutante et mal venue. Nous sommes en effet en droit de penser que Robert Badinter, qui était un homme admirable, fraternel, emprunt d'universalisme et qui a lui-même été une victime de la haine, ne se serait jamais permis de formuler une telle exigence !
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