lundi 6 février 2012

Croissance et ré-industrialisation

On connaît à peu près le programme de chacun des trois principaux candidats à l’élection présidentielle pour déduire notre dette publique et supprimer les déficits. Aucun de ces programmes n’est convaincant dans la mesure où ils sont tous basés sur des hypothèses de croissance optimistes et douteuses.

En effet personne ne peut croire que la croissance sera relancée par des incantations ou quelques mesurettes évoquées ici et là, dans le contexte général de la mondialisation ! Schmol est d’ailleurs le seul qui ait eu le courage, ou la naïveté, de dire que si les prévisions de croissance n’étaient pas tenues, il ne pourrait pas atteindre ses objectifs se désendettement.

Les trois programmes militent pour la ré-industrialisation de notre économie sans vraiment indiquer les méthodes qui seraient utilisées pour y parvenir. Ils oublient complètement que nous en sommes arrivés là à cause de la mondialisation qui a mis nos usines de production en concurrence totalement ouverte avec les pays a faible coût de main d’œuvre, nous obligeant à fermer un grand nombre d’entre elles ou encore à les délocaliser pour produire moins cher.

Ces conditions sont toujours actuelles et il n’y a guère qu’une solution : protéger notre économie en re-introduisant une certaine dose de protectionisme. Il faut le faire intelligemment bien sûr comme le font déjà certains pays, afin de ne pas pénaliser nos exportations. Si nous ne le faisons pas, ce sont tous nos emplois et notre niveau de vie qui seront à terme grandement menacés.

Plusieurs moyens existent pour y parvenir. D’abord en s’abritant derrière des règlementations diverses : Spécifications techniques, exigences de qualité, aspects sanitaires, normes de sécurité, conditions de travail inacceptables chez nos concurrents etc…

L’idée de Francois Bayrou de convaincre discrètement les Français d’acheter des produits Français est aussi une très bonne idée, mais elle est insuffisante puiqu’elle peut au mieux sauver les entreprises actuellement menacées, les nombreux biens de consommation déjà disparus de nos usines ne pouvant être acquis qu’à l’étranger. Nous n’allons pas nous mettre à fabriquer du jour au lendemain des appareils photos ou des écrans plats !

Parmi l’arsenal de mesures qui peuvent être prises, la « TVA Sociale » est certainement l’une des plus intelligentes et on se demande pourquoi elle n’a pas été décidée plus tôt. Cette augmentation de TVA, crée pour compenser l’allégement des charges sociales sur les salaires, a pour finalité de surenchérir, et donc de rendre moins attrayants, les produits importés en leur faisant supporter une part de notre protection sociale.

Ceci n’est que justice puisque nos importations viennent en général de pays ou les usines ne sont pas soumises à des charges aussi lourdes que les nôtres. D’autre part nous faisons coup double en baissant en même temps les charges sociales sur nos coûts de production, et nous aidons ainsi au développement de nos exportations pour réduire notre déficit commercial!

Malgré les criailleries et les caricatures syndicales, cette mesure ne devrait avoir que très peu d’impact sur le prix d’achat des produits fabriqués chez nous, comme ce fut le cas chez nos voisins qui ont déjà utilisée cette méthode avec succès.

Mais ne rêvons pas, seul un redémarrage de la croissance chez nos partenaires commerciaux peut relancer la nôtre. Et il est très important d’armer notre économie pour la rendre apte à monter dans le train de la croissance quand celui_ci passera !

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