Les juges appliquent la loi, prétendent ceux qui se satisfont de cette décision. C’est évident, on voit mal comment il pourrait en être en autrement ! Mais les lois sont telles que leur application leur laisse une très grande marge de manœuvre où interviennent leurs convictions, leurs sentiments ou leurs parti pris. On aimerait d’ailleurs connaitre les convictions politiques et appartenances syndicales des juges qui viennent de décider ce verdict.
La Justice est un pilier de la démocratie et on voudrait croire en sa totale impartialité. En France nous avons gagné la bataille de son indépendance, mais pas encore celle de son impartialité. De nombreux exemples de décisions de justice ont en effet choqué les Français, de même que les manquements fréquents dans la lutte contre les délinquances, les lenteurs et les inactions, les procédures judiciaires complexes et parfois incompréhensibles, les prises de position politiques des juges, leurs acharnements et la calamiteuse affaire du « mur des cons », ont troublé profondément nos compatriotes et leur ont rendu cette institution suspecte.
Les juges aujourd’hui ne font rien pour améliorer une image qu’ils ont eux-mêmes collectivement dégradée, mais continuent au contraire dans la même voie sans rechercher aucun apaisement que les lois dans leur inévitable imprécision peuvent leur permettre.
Les lois sont la plupart du temps imparfaites car elles ne peuvent pas couvrir précisément tous les cas de figure et ne sont pas toujours suffisamment réfléchies par les parlementaires. Sans soutenir ni défendre Marine Le Pen dont la culpabilité sur les faits reprochés semble établie en matière de détournement de l’argent public par une utilisation malhonnête des assistants parlementaires européens, il est parfaitement légitime de trouver abusive l’utilisation de l’exécution provisoire.
Ce concept rend définitivement applicable une sentence de première instance sans que les prévenus n’aient la possibilité de faire appel. Cette anomalie démocratique avait été introduite dans la loi, pour éviter une récidive éventuelle des intéressés après le jugement de première instance, en particulier dans les cas de délinquances. Or on peut considérer que le procès de Marine Le Pen, n’entre aucunement dans cette perspective et ce principe n’aurait jamais dû être appliqué. Les parlementaires ont donc aussi leur responsabilité quand ils ne précisent pas suffisamment leurs lois !
Tout concourt à penser que ce jugement traduit une volonté d’exclure Marine Le Pen de l’élection Présidentielle de 2017 dont elle est largement aujourd’hui la favorite, ce qui est inadmissible dans une démocratie. Il faut noter aussi que les juges ont suivi les réquisitions du procureur, représentant du pouvoir exécutif !
Comment la France va-t-elle pouvoir maintenant critiquer les Poutine ou les Erdogan qui emprisonnent leurs principaux rivaux aux élections présidentielles ?
Cette mauvaise action des promoteurs de l’exclusion de Marine Le Pen, risque de plus de tourner court. En effet le Rassemblement national est le seul parti politique organisé, il a su en effet préparer un successeur potentiel à son leader et possède une solution de rechange pour triompher à la prochaine élection. Ceci doit faire rêver les autres partis politiques qui se complaisent plutôt en mode guerre des chefs
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