mercredi 18 avril 2012

Autruchisme

Nous avons maintes fois regretté dans cette chronique le fait que les principaux candidats à l’élection présidentielle donnaient l’impression d’avoir oublié la crise économique et ne présentaient aucune solution convaincante pour en sortir.

La campagne avait pourtant bien démarré, sous la pression il est vrai des agences de notation qui menaçaient notre triple A. François Bayrou avait le premier alerté l’opinion sur la nécessité de se fixer des objectifs ambitieux, pour résorber la dette et se débarrasser de nos déficits, en appelant à « produire et acheter davantage Français ». Que n’a-t-il poursuivi en avançant des solutions concrètes ? Il serait encore aujourd’hui en course pour le deuxième tour. Et l'automne dernier nos candidats ne nous parlaient que de la dette et de la menace provenant des marchés financiers

Et puis plus rien, le soudain silence des agences de notation les a amenés à oublier la crise et à ne disserter que sur des sujets secondaires tels que: l’abattage rituel, le permis de conduire, Shenghen, le mariage gay, les profs de classe primaire etc….

Ce manque de courage, de compétence ou de lucidité des candidats favoris est absolument consternant dans une élection de cette importance. Les petits candidats ont eux au moins le mérite de se battre sur de vrais sujets, même si les solutions qu’ils proposent sont irréalistes, utopiques et dangereuses pour notre pays !

Les commentateurs politiques étrangers, venant de pays aujourd’hui forcés de faire de grands sacrifices du fait de la crise ou de ceux qui ont préféré faire les efforts avant, sont tous très surpris de constater que la France puisse s’imaginer ainsi protégée et à l’abri des problèmes économiques mondiaux.

Pour eux, le bateau France est en train de couler lentement, et sur le pont on ne parle que du nouveau cap que l’on va prendre, des postes de commandement que l’on va se partager, de la viande que l’on va consommer à midi, du nouveau règlement intérieur que l’on va modifier, des emplois que l'on va créerr ou des augmentations de salaires des équipages que l'on va décider!

Mais ne nous y trompons pas, si nos hommes politiques sont à ce point aussi peu bavards sur les problèmes les plus importants et refusent de faire des propositions concrètes et donc désagréables pour sortir de la crise, c’est aussi parce qu'en grande partie nos compatriotes refusent d’en entendre parler, attendant on ne sait quel miracle. Le réveil d'après élection risque d'être très difficile!

Si nous poursuivons dans cette voie, nos amis étrangers vont bientôt suggérer à la France de changer rapidement son emblème national et remplacer le coq gaulois par l’autruche !

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