samedi 17 octobre 2009

Et Papa A Décidé (1)

Tout a été dit sur l’irrésistible ascension de Jean S. à la tête de l’EPAD qui soulève encore un tollé général. Mais on ne peut résister à en « remettre une couche », car cet évènement ne sera pas oublié de sitôt puisqu’il comportera d’autres étapes avant la nomination finale !

D’une manière générale tout le monde est d’accord pour considérer que l’âge du prétendant n’est pas un critère, que « la valeur n’attend pas le nombre des années » !….mais partisans et adversaires font des amalgames qui rendent le débat confus, alors que seules deux questions se posent :

Est-il compétent ?

Il parait que c’est un jeune homme brillant qui a beaucoup de qualités. Soit. Mais il n’a aucune expérience des affaires, et prétend gérer l’EPAD tout en poursuivant ses études ! C’est un jeune homme qui cherchait sa voie jusqu’à ce qu’il choisisse la politique quand Papa est devenu Président. Il débute sa 2ème année de droit à 23 ans, l’âge auquel d’autres ont déjà passé une maîtrise dans la spécialité !

Les gens qui réussissent, sans avoir les diplômes promus encore cette semaine par son père, y parviennent en travaillant beaucoup et en acquérant une expérience qui elle, vaut tous les diplômes ! Ce n’est pas son cas, lui qui partage son temps entre la Fac, le Conseil Général, une vie matrimoniale nouvelle et une vie mondaine probablement très accaparante. On ne trouve vraiment pas d’élément attestant de sa compétence. Il a peut être du caractère, un esprit de décision, une puissance de travail, un don pour mener une équipe, nous n’en savons rien et lui sans doute non plus.

Est-il aidé par son père ?

Aider ses enfants pour leur permettre de réussir dans la vie est tout à fait légitime de la part d’un père, cela se pratique tous les jours. Un chef d’entreprise par exemple embauchera son fils, lui accordera un traitement privilégié et des promotions rapides pas toujours méritées, car il veut en faire plus tard son successeur. Même si cela gène parfois les cadres les plus compétents, personne ne proteste car il est admis que le patron, qui possède l’entreprise, fasse ce qu’il veut !

Mais dans l’entreprise France où le patron n’est que de passage, il ne peut faire ce qui lui plait, car il est élu bien sûr pour gérer les affaires du pays, mais surtout aussi pour défendre des valeurs. Il doit en particulier veiller à ce que chaque Français ait sa chance dans la vie pour réussir quelle que soit sa naissance, ses origines, en fonction de ses diplômes et de son travail, comme il l’a lui même rappelé avec force cette semaine dans un lycée. La pratique du favoritisme, aussi appelé népotisme dans ce cas, est une tare qui peut s’avérer mortelle pour sa reconduction à la prochaine élection.

Les défenseurs dévoués de Jean S. ont pour principal argument qu’il s’agit d’une élection, que le nouveau responsable de l’EPAD sera élu démocratiquement et que le Président n’intervient pas. Ils frisent le record mondial d’hypocrisie !
Ils oublient que d’autres ont aussi été élus « démocratiquement » récemment : Ali Bongo, Amadinejad, Karzai, Martine Aubry…et ils avaient pourtant fortement critiqué leur élection.

Comment peut-on croire que, dans notre pays où le Président actuel décide de pratiquement tout, tout seul, sans que quelque ministre que se soit ne proteste ou ne démissionne, les conseillers généraux de Neuilly vont s’opposer à son bon vouloir ou simplement vouloir lui déplaire, dès lors que l’un d’entre eux a déjà accepté de se retirer pour laisser la place au fiston? Comment peut-on croire que les membres de l’UMP ne vont pas apporter leur caution à cette nomination alors qu’ils le font sur des dossiers beaucoup plus difficiles avec lesquels ils ont des problèmes ? On ne voudrait pas être à leur place pour faire cet exercice de soutien inconditionnel. Et la langue de bois n’est pas un paravent. N’est-ce pas Mr Bertrand ?

Mais il faut aussi ajouter que Jean S. sera certes "élu" par ses pairs comme représentant du Conseil Général à l'EPAD, mais ne serait-il pas ensuite "nommé" président par les membres du Conseil de l'EPAD, la plupart fonctionnaires et qui ont donc Papa pour grand patron?

Cette affaire n’est pas importante, mais elle est symbolique et elle ridiculise notre pays aux yeux des pays étrangers. On ne peut avoir raison seul contre une telle unanimité, surtout en sachant que les quelques personnes favorables, qui ont d’ailleurs du mal à se faire entendre, le sont par amitié, intérêt, dévouement, esprit de clan ou discipline, mais certainement pas par conviction.

Nicolas, il est encore temps de faire marche arrière. Tu vas sans doute nous trouver un moyen de le faire sans trop perdre la face ! Les élections régionales approchent!

17 Octobre 2009
(1) Le titre a été entendu sur les médias et l'auteur de cet article l'a trouvé amusant.

1 commentaire:

  1. D'accord avec tout. Seulement à l'argument pointant du doigt le manque de temps de JS pour présider l'Epad en raison de ses activités à la fac et au Conseil Général on peut opposer que l'actuel président semble s'en sortir tout en étant ministre au gouvernement et président dudit Conseil Général.

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