vendredi 23 juillet 2021

Pourquoi les Français ne vont-ils plus voter ?


 Après l’abstention massive des dernières élections (68%), de nombreuses analyses ont été faites pour en étudier les causes. Nous proposons une explication simple : les Français estiment que cela ne sert plus à rien d’aller voter parce que leurs hommes politiques ont fait délibérément évoluer notre démocratie vers un système qui les a progressivement dépouillés de leur capacité à gouverner ! A quoi bon aller voter pour des gens qui seront dans l’incapacité de prendre des décisions importantes !

 La démocratie est le meilleur système, le plus satisfaisant, jamais trouvé pour gérer un pays. Par définition, il s’agit d’un système dans lequel tous les citoyens participent aux décisions tout au moins par un vote. Ils élisent pour cela des représentants qui vont diriger, en leur nom, leur pays et leurs collectivités, leur assurant ainsi une grande légitimité.

 

Mais ce meilleur système est en fait surtout le moins mauvais, tant les inconvénients et les dérives sont devenus importants au fil du temps. Les lois établies démocratiquement, les accords internationaux, les influences, les habitudes, les inerties ou les pressions de collectivités ou d’organisations diverses, parfois minoritaires, paralysent trop souvent l’action des représentants politiques légitimement élus, et empêchent ainsi la volonté du peuple de s’exprimer.

 

Dans notre pays, le pouvoir politique s’est en effet rendu, lui-même, impuissant face à quatre principaux pouvoirs qui s’opposent à lui et l’empêchent de gouverner ! Il s’agit du pouvoir des juges, celui des syndicats, de l’administration, et aussi de la Commission européenne. Beaucoup de Français se rendent compte que ces pouvoirs, qu’ils n’ont pas eux-mêmes choisis ou décidés, trop souvent influencent l’action des hommes politiques, quand ils ne la paralysent pas complètement. 

 

Et aucun de ces quatre pouvoirs ne possède une légitimité populaire !

 

Le pouvoir judiciaire est un pilier de notre démocratie. Les juges, même s’ils rendent la Justice au nom du peuple, ce que certains semblent oublier, ne sont pas élus, mais nommés par les hommes politiques ou les instances judiciaires. Mais dans les diverses organisations de la Justice, ce pouvoir est progressivement devenu démesuré et inacceptable. Les magistrats sortis de leurs prérogatives et de leur neutralité politique, interviennent maintenant ouvertement de diverses manières pour influencer ou remettre en cause, les décisions du peuple ou de ses représentants. Les exemples de cette influence ont été particulièrement nombreux ces dernières années, nous en avons déjà parlé et nous n’y reviendrons pas.

 

Le pouvoir syndical, luidevrait par définition avoir une légitimité populaire, mais ses adhérents ne représentent en fait qu’une infime minorité des Français. Et pourtant il parvient à bloquer les décisions du gouvernement qui lui accorde une importance démesurée et mal comprise de nos compatriotes. Il suffit de voir l’incapacité de celui-ci, par exemple, pour réformer nos systèmes de retraites depuis des années, alors que la pérennité de celles-ci est menacée, que les solutions sont simples, évidentes et arithmétiques, et que tous nos voisins européens ont déjà agi depuis bien longtemps ! Pour faire pression sur les élus, ces très minoritaires représentants syndicaux n’hésitent pas à utiliser largement le moyen des manifestations corporatistes de rues, qu’ils font passer pour l’expression de la volonté populaire, mais qui sont en général désapprouvées par la grande majorité des Français !

 

Le pouvoir administratif, qui est mis en place par les hommes politiques, a pris lui aussi une importance considérable qui désarme ceux-ci et souvent bloque leurs décisions. Emmanuel Macron par exemple s’était engagé lors de sa campagne à réformer notre Administration. Qu’a-t-il fait pour, comme promis, réorganiser l’Etat, changer quelques hauts responsables, diminuer le nombre de nos fonctionnaires et réduire nos dépenses publiques ? Pratiquement rien ! Car en arrivant au pouvoir, nos hommes politiques, parfois inexpérimentés et dotés d’un mandat à durée limitée, acceptent trop souvent de se voir « expliquer » par les inamovibles « grands commis de l’Etat » que telle ou telle réforme n’est pas possible ! D’où leur impuissance, souvent incompréhensible pour les Français, et leur incapacité à tenir leurs promesses de campagnes électorales !

 

Le pouvoir Européen, enfin que nos hommes politiques ont délégué à la Commission Européenne, les empêche aussi, souvent, de gouverner notre pays. Le comble est qu’ils se plaignent toujours des contraintes imposées par cette Commission de Bruxelles, mais ce n’est d’ailleurs souvent qu’un prétexte, car celle-ci est composée de représentants de notre pays qui proposent, approuvent ou peuvent rejeter ses directives !!

 

Aucun de ces quatre pouvoirs ne représente donc légitimement notre peuple, et on appelle cela la démocratie ! Mais ils existent, ils sont nécessaires et nous devons vivre avec eux ! Cependant,  nos hommes politiques pourraient reconquérir toute la réalité du pouvoir, s’ils décidaient de l’exercer et de reprendre les choses en main. Ils peuvent en effet agir en remodelant ces différents pouvoirs qui leur sont opposés, il leur suffit d’en avoir le courage, par des modifications de nos lois, de notre constitution, de nos organisations, ou de nos accords internationaux et en ne tenant compte, que pour leur juste proportion, des influences minoritaires dans le pays.

 

Le jour où nos hommes politiques reprendront le pouvoir, le jour où ils auront convaincu par leur comportement et par leur détermination que ce sont eux qui vont réellement gouverner leur pays et s’occuper des problèmes des Français, alors ceux-ci reprendront le chemin des urnes !

 

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