vendredi 30 août 2019

Démocratie à l’Anglaise (suite… mais pas fin !)



Nos amis Britanniques continuent de nous étonner dans l’exercice de leur démocratie. Dans notre article précédent nous avions relaté les étranges comportements de leurs hommes politiques et le fonctionnement curieux de leurs institutions, nous sommes à nouveau surpris par le « coup » du nouveau Premier Ministre Boris Johnson.

Celui-ci vient en effet de décider de suspendre le parlement pour 5 semaines ! Il veut mener le Brexit tambour battant et sait que ses parlementaires ont des moyens pour l’empêcher d’atteindre son objectif. Il les neutralise ainsi de facto  en les empêchant de se prononcer sur la plus importante question qui conditionne l’avenir du peuple Britannique !

C’est vraiment surprenant de voir qu'en démocratie un Premier Ministre, élu par 150 ou 180.000 militants d’un parti qui n’a obtenu  que 10% des voix lors de récentes élections, puisse ainsi avoir le pouvoir de gouverner et méprise son peuple au point de l'empêcher de s’exprimer par l’intermédiaire de ses représentants.

Ironie du sort, ce Parlement qui avait jugé bon de décider il y a quelques mois, qu’il n’y aurait pas de second référendum sur le Brexit, ne voulant pas redonner la parole au peuple Britannique sur ce sujet, se voit lui-même maintenant privé de celle-ci par son gouvernement ! Il doit y avoir des regrets chez bon nombre de ses représentants !

Et qu’est-ce que c’est que cette reine, fort respectable par ailleurs, qui confirme la décision de son Premier Ministre, On sait bien sûr que la tradition veut qu’elle adopte systématiquement la position  de celui-ci, mais elle aurait pu tergiverser ou bien même refuser cette décision. En d'autres temps, une reine qui muselle ainsi les représentants de son peuple pouvait se concevoir plus facilement qu'aujourd'hui!

Approuve-t-elle cette décision?  On dit qu'elle ne peut prendre de position politique, et doit laisser le Parlement régner sur le pays. Alors pourquoi lui ôte-t-elle la parole ? On ne connaît pas vraiment sa position sur le Brexit, car  elle n’a jamais abordé ce sujet.

En tant que monarque chef d'Etat elle est sans doute dans une position très difficile, car elle aspire avant tout à maintenir l'unité de son royaume. Or la sortie de l’union Européenne peut certes redonner à celui-ci son indépendance, et un petit peu de son lustre d’antan, mais avec le risque de le voir éclater par la sécession toujours possible des Ecossais, et pourquoi pas des Irlandais  si aucune solution pour leur frontière n’est trouvée!

Le peuple Britannique semble désapprouver cette décision, si l'on en juge par les démonstrations dans les rues de Londres et devant Buckingham Palace,  les très nombreuses pétitions déjà enregistrées et les démissions au sein du parti conservateur. L'opposition tente de s'unir pour réagir, mais elle aura du mal à se sortir de ce piège!

Naturellement l'ineffable Président d'Outre Atlantique, lui,  se félicite de la décision de son « ami » Boris  car il estime que tout ce qui est mauvais pour ses "alliés" Européens est bon pour son pays ! 
Le monde d’aujourd’hui est décidément de plus en plus dirigé par de grands "démocrates" !

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