Nos amis Britanniques continuent de nous étonner dans
l’exercice de leur démocratie. Dans notre article précédent nous avions relaté les étranges comportements de leurs hommes politiques et le fonctionnement
curieux de leurs institutions, nous sommes à nouveau surpris par le
« coup » du nouveau Premier Ministre Boris Johnson.
Celui-ci vient en effet de décider de suspendre le parlement
pour 5 semaines ! Il veut mener le Brexit tambour battant et sait que ses
parlementaires ont des moyens pour l’empêcher d’atteindre son objectif. Il les neutralise ainsi de facto en les empêchant de se prononcer sur
la plus importante question qui conditionne l’avenir du peuple
Britannique !
C’est vraiment surprenant de voir qu'en démocratie un Premier Ministre,
élu par 150 ou 180.000 militants d’un parti qui n’a obtenu que 10% des voix lors de récentes élections, puisse ainsi avoir le pouvoir de gouverner et méprise son peuple au point de l'empêcher de s’exprimer par
l’intermédiaire de ses représentants.
Ironie du sort, ce Parlement qui avait jugé bon de décider
il y a quelques mois, qu’il n’y aurait pas de second référendum sur le Brexit,
ne voulant pas redonner la parole au peuple Britannique sur ce sujet, se voit
lui-même maintenant privé de celle-ci par son gouvernement ! Il doit y
avoir des regrets chez bon nombre de ses représentants !
Et qu’est-ce que c’est que cette reine, fort respectable par
ailleurs, qui confirme la décision de son Premier Ministre, On sait bien sûr
que la tradition veut qu’elle adopte systématiquement la position de celui-ci, mais elle aurait
pu tergiverser ou bien même refuser cette décision. En d'autres temps, une reine qui muselle ainsi les représentants de son peuple pouvait se concevoir plus facilement qu'aujourd'hui!
Approuve-t-elle cette décision? On dit qu'elle ne peut prendre de position
politique, et doit laisser le Parlement régner sur le pays. Alors pourquoi lui
ôte-t-elle la parole ? On ne connaît pas vraiment sa position sur le
Brexit, car elle n’a jamais abordé ce sujet.
En tant que monarque chef d'Etat elle est sans doute dans une position très difficile, car elle aspire avant tout à maintenir l'unité de son royaume. Or la sortie de l’union Européenne peut certes redonner à celui-ci son indépendance, et un petit peu de son lustre d’antan, mais avec le risque de le voir éclater par la sécession toujours possible des Ecossais, et pourquoi pas des Irlandais si aucune solution pour leur frontière n’est trouvée!
En tant que monarque chef d'Etat elle est sans doute dans une position très difficile, car elle aspire avant tout à maintenir l'unité de son royaume. Or la sortie de l’union Européenne peut certes redonner à celui-ci son indépendance, et un petit peu de son lustre d’antan, mais avec le risque de le voir éclater par la sécession toujours possible des Ecossais, et pourquoi pas des Irlandais si aucune solution pour leur frontière n’est trouvée!
Le peuple Britannique semble désapprouver cette décision, si l'on en juge par les démonstrations dans les rues de Londres et devant Buckingham Palace, les très nombreuses pétitions déjà enregistrées et les démissions au sein du parti conservateur. L'opposition tente de s'unir pour réagir, mais elle aura du mal à se sortir de ce piège!
Le monde d’aujourd’hui est décidément de plus en plus dirigé par de grands "démocrates" !
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