vendredi 12 octobre 2018

Les prochaines élections Européennes


L’élection des membres du Parlement Européen au mois de Mai prochain va avoir un retentissement inhabituel. Cela peut paraître surprenant pour un scrutin que les Français et leurs partis politiques prennent habituellement à la légère, mais le contexte sera cette fois tout à fait particulier.

Ces élections sont rénovées, puisque il s’agit maintenant d’un scrutin de listes nationales, par opposition aux listes régionales antérieures. Ce sera donc un affrontement direct entre partis politiques qui portera donc avant tout beaucoup plus sur le contexte politique national en France que sur l"avenir de l'Europe!

La majorité actuelle a beaucoup à perdre dans ces élections. D’abord parce que par principe la logique veut que le pouvoir en place perde les élections intermédiaires. Mais cette année elles vont tomber exactement deux ans après la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron, délai annoncé par lui-même aux Français pour constater l’impact de ses réformes sur le chômage et leur pouvoir d’achat. Les résultats seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui !

L’enjeu de ces élections dans la communauté européenne sera l’avenir de celle-ci et un combat entre ceux qui veulent plus d’Europe et ceux qui n’en veulent plus ! Les élections récentes dans les divers pays de la communauté se sont d’ailleurs jouées récemment sur ce thème. Macron s’est beaucoup dépensé pour faire évoluer l’Union Européenne, surtout dans des discours, il va falloir qu’il précise maintenant concrètement ses idées et qu’il s’emploie à convaincre partenaires et électeurs !

Depuis quelques années une grande vague populiste et souverainiste s’est propagée sur notre continent,  alimentée en particulier par l’incapacité des partis politiques traditionnels à régler les problèmes de leurs électeurs. Il va être difficile de la combattre. En France, Marine Le Pen que nos médias se sont évertués à tourner en dérision après son débat du 2ème tour de la Présidentielle, pour la discréditer, risque fort de se refaire une santé, si les autres partis ne lui opposent pas des arguments crédibles et convaincants.

Elle avait recueilli, seule,  33% des suffrages à l'élection Présidentielle, alors que son adversaire cumulait potentiellement les suffrages de tout les autres partis !  Elle pourrait très bien maintenir ce score et finir en tête de l’élection donnant ainsi à la France une image souverainiste qui ne reflèterait pas la position de son gouvernement ! Comment Macron pourrait-il encore convaincre ses partenaires Européens après un tel résultat ?

Marine Le Pen qui va « surfer » sur la vague populiste avec ses différents alliés Européens, ne sera d’autre part que très peu gênée par le parti dissident de Florient Filippot qui ne parviendra guère à lui prendre plus de 3 à 4% de ses électeurs. La Droite des Républicains et la Gauche des Socialistes risquent de leur côté de laisser beaucoup de plumes dans cette élection.

A sept mois de l’élection, le gouvernement a peu de temps et peu de marge de manœuvre pour séduire son électorat. Il ne lui reste qu’à espérer un retour de la croissance et un impact positif et concret de ses réformes, et en tous cas, à éviter les réformes difficiles qui fâchent et mettent les gens dans la rue, et qu’il aurait dû entreprendre bien plus tôt! 



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