L’élection des membres du Parlement Européen au mois de Mai
prochain va avoir un retentissement inhabituel. Cela peut paraître surprenant
pour un scrutin que les Français et leurs partis politiques prennent habituellement
à la légère, mais le contexte sera cette fois tout à fait particulier.
Ces élections sont rénovées, puisque il s’agit maintenant
d’un scrutin de listes nationales, par opposition aux listes régionales antérieures. Ce sera donc un affrontement direct entre partis politiques qui
portera donc avant tout beaucoup plus sur le contexte
politique national en France que sur l"avenir de l'Europe!
La majorité actuelle a beaucoup à perdre dans ces élections.
D’abord parce que par principe la logique veut que le pouvoir en place perde les élections intermédiaires. Mais cette année elles vont tomber
exactement deux ans après la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron, délai annoncé
par lui-même aux Français pour constater l’impact de ses réformes sur le chômage et leur
pouvoir d’achat. Les résultats seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est
moins sûr aujourd’hui !
L’enjeu de ces élections dans la communauté européenne sera l’avenir
de celle-ci et un combat entre ceux qui veulent plus d’Europe et ceux qui n’en
veulent plus ! Les élections récentes dans les divers pays de la
communauté se sont d’ailleurs jouées récemment sur ce thème. Macron s’est
beaucoup dépensé pour faire évoluer l’Union Européenne, surtout dans des
discours, il va falloir qu’il précise maintenant concrètement ses idées et
qu’il s’emploie à convaincre partenaires et électeurs !
Depuis quelques années une grande vague populiste et
souverainiste s’est propagée sur notre continent, alimentée en particulier par l’incapacité des partis
politiques traditionnels à régler les problèmes de leurs électeurs. Il va être
difficile de la combattre. En France, Marine Le Pen que nos médias se sont
évertués à tourner en dérision après son débat du 2ème tour de la
Présidentielle, pour la discréditer, risque fort de se refaire une santé, si les
autres partis ne lui opposent pas des arguments crédibles et convaincants.
Elle avait recueilli, seule, 33% des suffrages à l'élection Présidentielle, alors que son adversaire cumulait potentiellement les suffrages de tout les autres partis ! Elle pourrait très bien maintenir ce score et finir en tête de
l’élection donnant ainsi à la France une image souverainiste qui ne reflèterait
pas la position de son gouvernement ! Comment Macron pourrait-il encore
convaincre ses partenaires Européens après un tel résultat ?
Marine Le Pen qui va « surfer » sur la vague
populiste avec ses différents alliés Européens, ne sera d’autre part que très
peu gênée par le parti dissident de Florient Filippot qui ne parviendra guère à
lui prendre plus de 3 à 4% de ses électeurs. La Droite des Républicains et la
Gauche des Socialistes risquent de leur côté de laisser beaucoup de plumes dans
cette élection.
A sept mois de l’élection, le gouvernement a peu de temps et
peu de marge de manœuvre pour séduire son électorat. Il ne lui reste qu’à
espérer un retour de la croissance et un impact positif et concret de ses
réformes, et en tous cas, à éviter les réformes difficiles qui fâchent et
mettent les gens dans la rue, et qu’il aurait dû entreprendre bien plus tôt!
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