Interviewé par la chaine Américaine CNN, Toni Blair vient de
présenter des excuses très partielles pour le rôle qu’il a joué dans la guerre
en Irak en 2003. Il a pris cette initiative car il sait qu’un rapport, en
préparation depuis 2009, doit sortir prochainement dans son pays, rapport qui
risque de le mettre gravement en cause.
Il prend ainsi les devants pour tenter de réduire le
retentissement de ce rapport. C’est une tentative vaine tant sa responsabilité
a été grande pour provoquer ce désastre et il n’échappera pas aux questions qui
devraient lui être posées.
Abusant de la litote, il dit s’excuser pour les informations
fausses concernant les armes de destruction massive et pour n’avoir pas prévu
ce qui se passerait après la chute de Saddam Hussein. Il admet aussi, timidement, que cette chute, qu’il ne regrette d’ailleurs pas, n’a pas été sans
conséquences sur l’apparition de Daech au Moyen Orient!
C’est un peu court ! Et même très court ! La
guerre en Irak a tué plus de 100.000 personnes sans compter les victimes
postérieures, nombreuses encore aujourd’hui, et elle a établi un chaos dont ce
pays et le Moyen Orient ne se remettent pas ! Cette guerre a certes été décidée par les néoconservateurs
de George W Bush, mais Toni Blair a apporté le soutien total de son pays dont ils avaient
besoin pour justifier leur intervention auprès du peuple Américain.
On se souvient même que Toni Blair avait apporté lui-même
des preuves au Président des Etats Unis pour justifier la détention d’armes de
destruction massive par Bagdad, preuves écrites qu’il savait fausses !
La Grande Bretagne, ancienne puissance coloniale au Moyen
Orient dont elle a une parfaite connaissance, ne pouvait pas ne pas prévoir ce
qui se passerait après le départ de Saddam Hussein ! La plupart des pays
l’avaient d’ailleurs prévu ! On ne peut donc pas comprendre pourquoi son
gouvernement a pratiquement poussé George Bush à intervenir pour faire cette
guerre absurde, sur la base de faux motifs !
Il faudra que Toni Blair s’explique longuement sur les vrais
raisons qui l’on amené à faire cette guerre, alors que son opinion publique y
était opposée à 70% selon les sondages de l'époque! Il a été surnommé à l’époque le
« caniche de George Bush », mais il est difficile de croire que sa
motivation ne procédait que d’un zèle suiviste pour son allié Américain.
En attendant, cette énorme faute entachera pour toujours sa réputation
politique qu’il avait pourtant bien établie par la bonne gestion des affaires
de son pays.