mardi 13 mars 2012

DIARRHEE FISCALE

Depuis nos deux récentes chroniques « TAXER PLUS POUR DEPENSER PLUS » et « TAXMANIA: LE DERNIER OPERA ROCK », les candidats à l’élection présidentielle poursuivent leur délire démagogique fiscal et rivalisent d'imagination pour trouver de nouvelles taxes.

L'annonce faite par Nicolas Sarkozy, hier soir à la grand messe de TF1, qui vise à taxer nos compatriotes exilés fiscaux, est habile mais très difficle à mettre en place. Le principe consisterait à leur faire payer la différence entre l'impôt payé dans le pays où ils résident et l'impôt qu'ils paieraient s'ils vivaient en France.

Elle est habile car elle contre de manière éclatante celle faite par son adversaire Schmol qui vient d’annoncer une taxe de 75% des revenus annuels supérieurs à 1 Millions d'euros. L'une combat l'exil des Français et de leur capitaux, l'autre le provoque.

Cette politique en vigueur aux Etats Unis a montré son efficacité. Et peu d'Américains s'y soustraient en trichant, ou en changeant de nationalité ce qui d'ailleurs, en France comme Outre Atlantique, n'aurait aucune incidence visible sur le niveau de population!

La difficulté principale provient de la différence que Nicolas Sarkozy veut faire entre expatriés et exilés fiscaux, les premiers devant échapper à cette nouvelle imposition.

Mais sur quels critères sélectionner les exilés? Sarkosy parle de taxation des revenus du capital, mais les travailleurs expatriés peuvent aussi en vivre et les rentiers qui s'éxilent peuvent se trouver un job local, même bidon! Les Américains, eux, ne font pas cette distinction. Mais en campagne électorale, les expatriés représentent sans doute beaucoup plus de voix que les "exilés"!

Et puis pour qu'une telle mesure soit efficace il faut mettre en place une nouvelle administration, des moyens de contrôle et des sanctions, en évitant qu'ils ne coûtent pas plus chers que le revenu escompté de l'impôt! Pas facile d'investir dans une telle organisation en ces temps de crise où l'on doit réduire les dépenses publiques!

Enfin, cette nouvelle taxation ne rendrait-elle pas indispensable la renégociation de toutes nos conventions fiscales avec l'ensemble des pays de la planète?

Voilà un grand chantier potentiel, si toutefois on en reparle un jour!

Mais il est significatif de constater que l'absence d'harmonisation fiscale en Europe, habituellement si décriée par les leaders politiques de gauche comme de droite dans leurs discours, n'est plus une préoccupation: en campagne électorale tout le monde s'en fout!!!

Comment peut-on mettre notre confiance dans ces gens là pour gouverner notre pays?

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