mercredi 14 septembre 2022

La lourde tâche de Charles III


 

Au moment où s’éternisent les fastueuses cérémonies funéraires de la Reine Elisabeth, on peut se poser des questions ce qui attend le nouveau roi Charles III. La Reine vécu la disparition de l’Empire Britannique et on peut se demander si son successeur ne va pas devoir faire face à de nouvelles épreuves et de nouveaux déclins. Nous espérons évidemment qu’il réussisse sa royauté, la France a intérêt en effet, malgré le Brexit, à continuer d’avoir un partenaire voisin puissant sur les plans politique et économique. Mais de nombreux défis vont se présenter à lui.

 

La reine a su pendant son règne maintenir la cohésion du très grand monde britannique qui englobe les partenaires du Royaume Uni (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles) une quinzaine de territoires outre-mer, les pays indépendants dont elle était le souverain (Canada, Australie, Nouvelle Zélande et une douzaine d’autres ) et les autres états membres du Commonweath, groupement de nations à but principalement économique, mais qui donne une très grande influence politique à son pays.

 

Le nouveau roi aura-t-il l'envergure de sa mère pour maintenir la cohésion de cet ensemble ? Saura-t-il acquérir le prestige et la vénération que les peuples avaient pour Elisabeth ? C’est la question que l’on peut se poser aujourd’hui. C’est une action très difficile pour un nouveau monarque qui n’a aucun pouvoir, autre qu’honorifique, et qui ne peut s’exprimer sur le plan politique.

 

Deux défis l’attendent. D’abord sur le plan personnel. Personnage uniquement symbolique, il s’est sans doute longuement préparé, mais il devra séduire et convaincre par sa personne, et avec l’aide de son entourage familial, dont il devra gérer les crises sans doute inévitables, et de son épouse, qui fût autrefois la femme la plus détestée d’Angleterre ! Son attitude vis-à-vis des peuples sera déterminante. Il est attendu aussi de lui qu’il modernise quelque peu la monarchie !

 

Le second défi est l’époque dans laquelle nous vivons. Rien n’a véritablement changé dans la couronne britannique sous le règne d'Elisabeth II en 70 ans. Sa disparition peut amener beaucoup de peuples à se demander si de nos jours la royauté est toujours d’actualité et si ce n’est pas une opportunité pour faire évoluer les choses. Les Britanniques semblent rester aujourd’hui fidèles à la couronne. Les Anglais et les Gallois donnent l’impression d’être attachés au Royaume Uni. Mais les Ecossais continueront de revendiquer leur indépendance, et il est probable que certains Irlandais du Nord vont militer pour un rattachement à la République d’Irlande, pour réunir les deux peuples, et en particulier résoudre les problèmes posés par le Brexit.

 

Les territoires britanniques d'outre mer, une quinzaine d'iles environ, poseront sans doute peu de problèmes, mais les pays dont Charles III est maintenant aussi le souverain, vont sans doute se poser la question de savoir si leur rattachement à la couronne britannique a encore un sens, 70 ans après la fin de la colonisation ! Les jeunes générations en effet et celles issues des mouvements migratoires, n’ont sans doute pas cet attachement au souverain britannique ! 


Les autres pays membres du Commonwealth, sont eux probablement en dehors de ce débat, puisque leur association est surtout basée sur des intérêts économiques mutuels qu’ils souhaiteront vraisemblablement préserver.

 

Le nouveau monarque, qui est de plus  le chef de l'église anglicane, a donc une lourde tâche et va probablement s’employer rapidement à une grande opération de marketing royal avec de nombreux déplacements, dans les pays outre-mer en particulier. Nous lui souhaitons bien volontiers de réussir dans son entreprise pour maintenir l’influence et la grandeur de son pays dans le monde.

 

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