jeudi 4 mars 2021

Sarkozy ou la revanche des p’tits pois !

Dans un état de droit le doute profite à l’accusé. En France les juges nous donnent l’impression qu’il profite à l’accusation. Cette phrase, d’un commentateur de télévision, illustre très bien le procès de Nicolas Sarkozy qui vient d’être condamné à 3 ans de prison, et selon l’avis général sur la base d’un dossier ne comportant aucune preuve formelle ! 

 La Justice continue donc sereinement de se décrédibiliser auprès des Français dans ce procès qui fait suite à une longue série d’affaires ayant profondément choqué nos compatriotes à un point tel que partisans et opposants de l’ancien Président de la République expriment leurs protestations ou leurs doutes d’une même voix ! Nos juges font certainement dans leur grande majorité un travail sérieux et impartial, mais comme dans toutes les communautés, ce sont les brebis galeuses minoritaires qui gangrènent leur réputation. 

Nous avons l’impression que les procès contre les hommes politiques sont jugés sur des critères et avec des motivations essentiellement politiques. On reste confondu devant la quantité de fautes et dysfonctionnements de nos procureurs et de nos juges. Ce qui est d’autant plus grave que ceux-ci ne font l’objet d’aucun contrôle en vertu de la sacro-sainte indépendance de la justice, ne rendent aucun compte au peuple au nom de qui, constitutionnellement, ils prennent leurs décisions, et bien sûr ne subissent jamais aucune sanction en cas de faute lourde! 

 Dans les dernières années, il y a d’abord eu le scandaleux « mur des cons » dans les locaux d’un syndicat de juges, sur lequel figurait d’ailleurs la tête de Nicolas Sarkozy : qui a été sanctionné ? Et puis le massacre rapidement orchestré de la candidature de François Fillon aux élections Présidentielles, par un Parquet Financier dont l’empressement dénotait manifestement la volonté d’intervenir dans un processus électoral ! 

 Ensuite les règlements de comptes internes dans ce parquet de la magistrate Houlette qui ne s’entendait pas avec sa cheffe et l’accusait d’exercer sur elle des pressions politiques en une forme d’aveu par les intéressés eux-mêmes de la politisation de la Justice. Et encore les écoutes illégales de celle-ci qui n’ont jamais été sanctionnées et servent même de preuves pour les accusations ! Et enfin cette condamnation Sarkozy sans aucune preuve ! Si lui et ses coinculpés ont commis des délits, c’est triste à constater après tant d’années d’enquêtes judiciaires, mais ils sont vraiment les seuls à le savoir ! 

 Dans cette ambiance de règlements de comptes entre la Justice et les hommes politiques, qui ne date pas d’aujourd’hui, Nicolas Sarkozy doit sans doute regretter d’avoir un jour comparé les juges à des petits pois. Il a voulu se les « payer », comme on dit vulgairement, mais aujourd’hui, c’est lui qui paie ! Il est d'ailleurs paradoxal d'entendre dire que les faits reprochés sont très graves car commis par un homme qui était Président de la République, et peu après que celui-ci est un justiciable comme les autres! 

 Le Garde des sceaux travaille parait-il sur une réforme. On peut craindre qu’elle soit une fois de plus "à côté de la plaque"! Le premier objectif devrait être de restaurer la crédibilité de la justice, lui éviter toute suspicion. Mais de grâce ! que l’on ne nous ressorte pas une fois encore le mythe de l’indépendance ! Le vrai problème de la Justice n’est pas d’être indépendante, mais d’être impartiale ! 

Les juges sont des hommes avec comme tous, des défauts, des inclinations et des convictions politiques ou sociétales. La vraie réforme de la Justice réside dans un système de contrôles et d’applications de vraies sanctions dans le cas de partialités avérées et de manque de dignité dans l’exercice de la fonction de magistrat ! Sarkozy a fait appel du jugement et a immédiatement déclaré qu’il irait « jusqu’au bout ! » pour défendre son innocence. 

Devant la réprobation quasi unanime du jugement rendu par tous les tendances politiques en France, avec de plus la menace de retrouver cette affaire devant la Cour de Justice Européenne, on peut parier que, malgré leur politisation trop souvent avérée, nos juges en appel ou en cassation vont enfin faire preuve d’intégrité !

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