jeudi 18 janvier 2018

Pas de « landing » à Notre Dame des Landes !



Le gouvernement a tranché. Le projet, vieux de 50 ans, de construction d’un nouvel aéroport, dans la région de Nantes, est abandonné définitivement. Cette annonce a été faite par le Premier Ministre, Edouard Philippe, dans un beau et habile discours, ou il a ménagé un certain suspense et surtout fort justement rappelé l’histoire de ce projet qui a vu l’incapacité des hommes politiques à prendre des décisions et une population locale se diviser quant à son opportunité.

C’est sans doute la moins mauvaise des décisions que nous avions évoquée en Décembre dernier en confirmant que ce feuilleton allait fatalement perdurer . En effet deux problèmes compliqués sont maintenant à régler par le pouvoir : l’agrandissement et la modernisation de l’aéroport actuel d’une part,  et l’avenir des terrains dévolus au projet abandonné d’autre part.

Les réactions plutôt modérées à cette décision montrent sans doute que celle-ci était la plus raisonnable, ou en tous cas la moins mauvaise, actuellement !  De nouvelles études vont être lancées pour cette modernisation, elles seront longues et entraineront des procédures qui prendront beaucoup de temps et risquent de reporter la solution au delà du quinquennat et rien ne garantit que ce dossier ne soit un jour à nouveau ré-ouvert. On ne peut s'empêcher de penser à une fuite en avant pour transmission ultérieure aux suivants de cette patate chaude! 

L’Etat va maintenant devoir prendre position sur les terrains qu’il avait acquis pour construire cet aéroport et qui font l’objet d’une occupation illégale par les ZADistes. Comment va-t-il s’y prendre ? Il a donné deux mois aux occupants pour évacuer cette zone et vraisemblablement ceux-ci ne seront pas d’accord.

Envoyer des forces de police serait la plus mauvaise des solutions et il serait préférable de négocier! Quatre populations sont concernées. D’abord les paysans, expatriés par l’Etat, sont en droit de récupérer leurs terres au prix indemnisé, mais aussi d’obtenir une compensation pour le préjudice que leur a causé cette incurie du pouvoir! 

Ensuite il y a les agriculteurs installés récemment  avec qui l’Etat pourrait négocier la vente ou la location des terres occupées illégalement et faire rentrer leurs activités dans un cadre légal, l’Etat n’ayant maintenant aucun autre projet local pour l'utilisation de ces terres..

Il y a d’autre part les opposants professionnels et irréductibles à l'aéroport, qui n’ont plus maintenant de raison de demeurer localement. Gageons qu’ils vont maintenant se déplacer vers d’autres sites propices à la contestation, il n’en manque pas actuellement en France !

Et puis il y a un certain nombre de personnes, des écolos pour la plupart, qui ont immigré dans ce foyer de protestation de l’aéroport pour vivre ce qu’ils appellent une vie alternative, en marge de la société traditionnelle. Quoi que l’on puisse penser de leur mode vie, du point de vue sanitaire ou du confort, si cela est leur choix pourquoi ne pas leur permettre de rester dans un périmètre à définir en les aidant,  en les faisant toutefois rentrer  dans la légalité, et en créant une sorte de laboratoire social expérimental temporaire jusqu’à ce qu’ils s’en fatiguent éventuellement?

Pour parachever sa décision, approuvée par une grande majorité des Français, et éviter de nouveaux troubles et de nouvelles violences, le gouvernement ferait bien de considérer ces suggestions en donnant cette fois plus d’importance à l’humanité qu’à la fermeté ! Après tout il doit au moins reconnaître aux ZADistes le mérite de lui avoir fait prendre la bonne décision!

Quant aux activités de transport aérien et la solution alternative retenue, l'Etat doit maintenant s'activer pour redonner de l'espoir aux Nantais qui soutenaient le projet d'aéroport, après les avoir aussi longtemps bernés par son indécision!



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