C’est la question du jour posée par plusieurs médias, un an
après les allégations du Canard Enchainé qui ont mis à mal sa candidature à
l’élection Présidentielle qu’il a ensuite perdue.
Ce journal avait publié un article révélant que l’ancien
Premier Ministre de Sarkozy avait rémunéré sa femme comme assistante
parlementaire, un emploi tout à fait fictif, accusation sur laquelle la justice
ne s’est pas encore prononcée, hormis la décision d’une mise en examen. Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'un non lieu lui soit accordé, les faits reprochés relevant plus de la morale que de la loi!
L'ensemble des médias s’étaient ensuite emparés de cette affaire pour
l’alimenter avec force détails et pour la compléter en révélant d’autres
anomalies, portant gravement atteinte à la candidature de l’homme qui s’était
présenté comme le chevalier blanc lors de sa campagne.
François Fillon avait alors utilisé une défense empreinte de
maladresses et de contradictions, alternant arrogance et accusations, aggravant
ainsi son cas. Ses partisans parlent encore aujourd’hui d’un complot, « un
assassinat déguisé en suicide » alors qu’ils donnent eux-mêmesl’impression que c'était en fait l’inverse.
Le Candidat Les Républicains est pour nous le seul
responsable de sa déroute et il s'est tué lui-même. Car même si l’on peut admettre que certains dans l’ombre
ont cherché à exploiter ses erreurs à des fins politiques et d’autres ont pris un malin plaisir à alimenter
et grossir cette affaire à des fins mercantiles ou de vengeance personnelle, il a lui-même anéanti sa
candidature par son manque de probité dans le passé. Et aucune des allégations
avancées n’ont pour l’instant été prouvées fausses.
Comme dans le cas d’Hillary Clinton, candidate à l’élection
Présidentielle Américaine et elle même affaiblie par des révélations sur son
comportement et celui de son parti, nos modernes imprécateurs, quelles que
soient leurs motivations, sont utiles pour révéler la vérité et informer les
électeurs sur la personnalité réelle des gens qui se présentent à leurs
suffrages. Et la morale a aujourd’hui dans un tel cas plus de force médiatique
que la loi !
Le mauvais procès fait à la justice, pour être intervenue
trop rapidement et contrairement à son habitude, est scandaleux pour deux raisons.
D’abord parce qu’elle l’a fait à la demande expresse de l’intéressé, et ensuite
parce que les Français, avant de voter, avaient quand même le droit de connaitre la vraie personnalité de ce candidat.
Il est difficile par conséquent de parler de tueurs ou de complot,
et même ce Bourgi, avocat falot qui avec ses costumes dont il avait fait cadeau à
Fillon, essaie aujourd'hui soudainement de se blanchir en déguisant une tentative de corruption en
piège tendu à celui-ci, ne peut alimenter cette thèse !
Mais les médias aiment les histoires qui alimentent très
utilement leurs débats ou leurs éditos, et ils n’hésitent pas parfois à inventer des
romans. Nous leur proposons dans cette veine un nouveau titre qui serait
beaucoup plus intéressant et justifié : « Qui a tué Alain Juppé ? »