Première leçon : Tenter de réduire ces protections
sociales et de desserrer l’étau de contraintes ainsi créées sur les chefs
d’entreprises, est une chose quasi impossible dans notre pays du fait de l’irresponsabilité
des syndicats et de l’absence de maturité politique des Français qui préfèrent
aveuglément provoquer une crise très grave plutôt que de renoncer au moindre
des avantages acquis l
Deuxième leçon : le projet de réfection du Code du Travail
a été établi sans concertation avec les syndicats, ce qui est surprenant de la
part d’un gouvernement Socialiste. C’est une erreur grave, légalement et
psychologiquement. Il est absolument clair que cette concertation n’aurait eu
aucun résultat, sauf peut-être un accord initial avec les syndicats modérés, mais elle
aurait retiré aux opposants radicalisés l’un de leurs arguments majeurs d’aujourd’hui !
Troisième leçon : Ce projet, initialement cohérent, à
finalement été dénaturé suite aux discussions tardives avec les syndicats, et
les concessions finalement accordées, entrainant ainsi un mécontentement
général. On peut se demander quel est l'intérêt de provoquer une crise majeure dans le pays pour défendre un projet en grande partie vidé de son utilité ?
Quatrième leçon : le Chef de l’Etat n’avait pas cette
réforme dans son programme lorsqu’il a été élu, il est donc critiquable et
critiqué, d’autant plus qu’il a attendu la fin de son mandat pour la lancer, au
moment où sa popularité est au plus bas et donc sa légitimité, de fait, de plus
en plus contestée!
Cinquième leçon : Pour faire passer une telle réforme
en France , il faut expliquer aux gens son utilité et sa légitimité. Et de
manière intelligente ! On aurait pu par exemple éviter de mettre
l’accent sur le fait que la loi allait faciliter les licenciements! On aurait
aussi pu expliquer que c’était une loi pour les chômeurs pour les aider à
retrouver du travail et non pour les salariés actuels à qui on demandait de
faire cet effort sur la réglementation du travail! Mais la Communication
gouvernementale a été nulle et les chômeurs ne sont représentés par aucun
syndicat !
Sixième leçon: N’ayant pas de majorité au Parlement, le
gouvernement a décidé d’utiliser l’article 49 alinea 3 de la Constitution pour
faire passer cette loi en force. C’est une procédure impopulaire à éviter
autant que possible car elle méprise
le rôle du député et révèle ainsi qu’il préfère renoncer à ses
convictions plutôt qu’à son mandat.
Septième leçon : Puisque les Français ont l’habitude de
manifester dans la rue ou de se mettre en grève pour un oui pour un non, il
faut agir très rapidement pour éviter que les désordres inévitables créés dans
notre pays ne durent trop longtemps ! Les procédures parlementaires
peuvent en effet durer plusieurs mois !
Les candidats à l’élection Présidentielle peuvent méditer
ces leçons et en faire leur profit ! Ils savent maintenant que les
réformes sociales importantes qu’ils prévoient doivent être clairement
indiquées dans leur programme et qu’elles doivent être lancées avec célérité. Ils
savent maintenant qu’il faut agir dès leur prise de pouvoir au moment où leur
légitimité ne peut être contestée, et utiliser les procédures d’urgence que
sont les Ordonnances et que prévoit la Constitution.
En auront-ils le courage ?
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