samedi 6 novembre 2010

Remaniement: manie? maniement? reniement?

En ouvrant la course à la fonction de Premier Ministre il y a déjà 4 ou 5 mois, le Président Sarkozy a pris une initiative sans précédent dans la 5ème République qui a pour conséquences aujourd’hui la plus lamentable des campagnes individuelles pour obtenir cette fonction.

Bien sûr le sondage d’opinion que l’on fait en laissant courir des rumeurs ne date pas d’hier, mais il ne se fait jamais sur une période aussi longue qui crée fatalement un certain pourrissement de la vie politique, et affiche aussi une regrettable valse hésitation de l’Elysée.

Pourquoi avoir créé cette situation dans laquelle des hommes politiques, ouvertement ou non, font acte de candidature, à coup de déclarations ou de petites phrases sibyllines, et dans laquelle les médias bien sûr s’agitent dans tous les sens pour alimenter eux-mêmes les épisodes d’un feuilleton dont ils raffolent ?

Sarkozy et ses conseillers nous ont certes déjà habitués à un certain nombre de bourdes stratégiques dans les trois années passées telles que : faire nommer DSK au FMI en en faisant ainsi son principal rival pour 2012, créer une ouverture à gauche qui ne lui a strictement rien apporté, à part l'irritation de ses amis politiques, rater les élections régionales en regroupant ses partis de soutien dans de mêmes listes, inventer une taxe carbone sans penser à sa répercussion sur les entreprises Françaises! etc… Quand aux bourdes politiques elles ont été plus nombreuses encore : le Fouquet’s, le yacht Bolloré, le paquet fiscal mal ficelé, le bouclier fiscal durci, les écarts de langage, le fils à l’EPAD, les nominations de copains etc…………..C’est la « manie » des bourdes !

Mais quelle est donc maintenant la Stratégie ? Est-ce, en avançant l’hypothèse Borloo Premier Ministre, une tentative pour discréditer celui-ci devant l’opinion, lui faire comprendre que sa popularité est limitée et le dissuader ainsi d’être le candidat centriste en 2012 ? Ce serait alors une manipulation ou un « maniement » de l’intéressé et bien sûr de l’opinion!

Enfin désavouer Fillon qui l’a servi avec beaucoup d’abnégation, qui est beaucoup plus populaire que lui auprès des Français, et pour appliquer une nouvelle politique en vue des élections, ne serait-ce pas de la part de notre cher Président une sorte de « reniement » ?

Mais toute cette effervescence autour du remaniement n’a-t-elle pas tout simplement pour but de faire diversion et d’amener les moutons médiatiques a moins parler des vrais problèmes des Français?

jeudi 4 novembre 2010

Barak n'a plus la Baraka

Obama a déçu les Américains si l’on en juge par les résultats des élections à mi-mandat. C’est probablement la fin des réformes promises puisqu’il n’a plus la majorité à la Chambre des Représentants et qu’il va devoir maintenant trouver des compromis avec ses adversaires Républicains.

Il a pourtant beaucoup œuvré dans son pays pour améliorer la situation de ses compatriotes , mais il est arrivé au pouvoir avec sur les bras deux guerres et une crises économique mondiale que lui a laissées son prédécesseur !

La relance économique à laquelle il a tant œuvré n’a pas eu de répercussion, en tout cas pour l’emploi, et les chômeurs ne se satisfont pas d’explications ! Il n’est d’ailleurs pas du tout certain que dans l'avenir la croissance aura les mêmes répercussions qu’autrefois sur l’emploi.

Pour nous Européens, bien que nous attendions la reprise économique Américaine qui devrait tirer en avant notre croissance, Obama nous a surtout déçus par sa politique étrangère qui, curieusement, n’a aucun impact sur les électeurs Américains, tout au moins quand elle est inexistante comme cela a été le cas.

Nous avions cru après les propos de campagne, que nous avions enfin un Président Américain qui comprenait le monde et allait utiliser tout son courage pour parler haut et fort afin d’y faire progresser la paix. Or rien n’a été changé dans les conflits du Moyen Orient, qui puisse faire place aujourd’hui à une espérance.

En Irak, il a tenu ses promesses de retirer des troupes. C’est bon pour le budget et le moral des Américains, mais cette décision risque de précipiter ce pays dans le chaos, dont il ne sera certes pas tenu pour responsable.

Pour résoudre une potentielle menace nucléaire, il a tendu la main aux Iraniens qui l’on proprement «envoyé promener » sans qu'il y ait eu de suite!

En Afghanistan, comme il l’avait annoncé, il a renforcé l’effort de guerre Américain, mais sans mettre en place une nouvelle stratégie qui permette d’espérer la fin prochaine d’un conflit qui rappelle de plus en plus le Viet Nam.

Quant au conflit Israelo-Palestinien, c’est un fiasco total. Obama se trouve certes face à un gouvernement de Tel Aviv parmi les plus radicaux que l'on ait connus, mais devant lequel il n’affiche aucune autorité au point de prendre constamment des gifles. C’est par exemple la poursuite des colonisations malgré sa demande d’y mettre un terme. Ou encore les actions militaires détestables d’Israel telle que l’attaque du bateau Turc il y a quelques mois devant lesquelles il reste sans réagir.

On objectera qu’il a relancé les pourparlers de paix entre les belligérants. Mais comme pour ses prédécesseurs ce n’est que du « guignol ». Quand on voit les trois parties autour de la table, certains pensent que les discussions sur la paix ne sont qu’un prétexte. L’une des parties a pour objectif, en organisant la conférence, de flatter les lobbies Israéliens aux Etats-Unis dans la perspective des élections prochaines. L’autre est là pour rappeler que le véritable danger c’est l’Iran et qu’il faut s’en occuper en priorité. Quant à la troisième, en mal de représentation de son peuple, elle fait de la figuration en espérant en final que les négociations déboucheront sur une rallonge de l’aide économique américaine au peuple Palestinien!

Y aura-t-il un jour un Président Américain vraiment décidé à faire la paix au Moyen Orient ?

mardi 2 novembre 2010

Libertés et Interdits

Nous vivons de nos jours dans une société paradoxale qui, parallèlement à sa quête permanente de nouvelles libertés, multiplie par ailleurs les interdits. Nous assistons à véritable retour à un certain ordre moral, prôné en particulier par ceux (silence à gauche !) qui en étaient jadis les plus grands adversaires !

Lorsque l’on s’exprime maintenant publiquement, il faut savoir naviguer entre les tabous en tous genres, et avoir dans sa poche un catalogue à jour des propos ou vocabulaires interdits. Sinon, gare au haro politiquement, bien pensant, médiatiCOCOrrect !

Des expressions autrefois courantes sont à jamais bannies, des mots très employés frappés d’infamie ! Il est clair que la peur comme l’intolérance a maintenant changé de camp !

Les médias en font bien sûr leurs choux gras. Comme il est tentant de tendre un micro complaisant à des personnes âgées comme les Guerlain ou les Bettencourt, qui vivent depuis toujours dans leur bulle d’aristocrates tendance XIXéme siècle et n’ont jamais cru utile de mettre au goût du jour leur vocabulaire ou leurs expressions, pour leur faire tenir des propos qui, c’est certain, vont permettre d’alimenter les gazettes du politiquement incorrect !

Cet ostracisme curieux et regrettable est d’autre part ciblé. On peut attaquer violemment certaines religions mais pas d’autres ! On peut vilipender certains partis politiques sur leurs idées mais pas certains autres. On se demande quelle force invisible décide maintenant de séparer le bon grain de l’ivraie, quelle Inquisition Médiatique prétend régenter notre pays. !

Mr Guerlain, par exemple, aurait récemment déclaré sur une chaîne de télévision : « J’ai travaillé comme un nègre ! Enfin je ne sais pas si les nègres ont toujours travaillé ! » Bien sûr les criailleries sur le racisme de ces propos innocents ont immédiatement inondé les médias.

Et pourtant si quelqu’un dit demain à la télévision : « J’étais sérieux comme un pape ! Enfin je ne sais pas si les papes ont toujours été sérieux ! » son audience sera dérisoire ! Tout le monde s’en fout !

Il nous faut donc maintenant renoncer, par la volonté des Grands Maîtres de l’Ordre du Politiquement Correct, à des expressions imagées de la langue Française très usitées dans le passé, et même faire très attention à ce que l’on dit, même pour plaisanter.

Pourrons nous continuer de dire encore longtemps, fort comme un Turc, avare comme un Ecossais, soûl comme un Polonais ? Pourrons nous encore utiliser des mots comme: ricains, ritals, rosbeefs, bataves, chleus qui ne sont pas moins péjoratifs que le mot nègre?

Léopold, tu dois être en train de te retourner dans ta tombe !

lundi 25 octobre 2010

Vive la jeunesse!

Malgré la situation difficile dans laquelle elle se trouve, la jeunesse d’aujourd’hui fait preuve d’une patience exceptionnelle, ou peut-être d’une résignation, vis-à-vis de ses aînés. Il lui arrive certes de manifester de temps en temps, mais elle ne choisit pas les bons motifs.

En effet dans cette société que leurs parents leur ont construite et vont plus tard leur léguer, les jeunes voient leurs perspectives fortement dégradées.

- D’abord ils savent qu’ils auront beaucoup de mal à trouver un travail intéressant après leurs études, alors que quand leurs parents étudiaient, ils n'avaient pas ce problème et certaines Entreprises venaient même parfois les recruter à la sortie des écoles !

- Quand aujourd'hui ils parviennent à trouver un emploi, c'est souvent un emploi précaire et par comparaison beaucoup moins payé qu‘autrefois!

- Leurs parents vont d'autre part leur laisser à rembourser dans l'avenir, une énorme dette qu'ils ont contractée principalement pour assurer leur propre confort et pour améliorer leur propre niveau de vie ! ( le plus grand hold-up de l’histoire de l’humanité disait récemment un sociologue !)

- Enfin l’allongement de la durée de vie aura pour eux une conséquence très négative car ils ne pourront profiter de leur héritage parental que beaucoup plus tard !

Et bien malgré tout cela, il est surprenant de constater qu'ils n’ont absolument aucun ressentiment envers leurs aînés, puisqu’ils vont même jusqu'à manifester aujourd'hui dans la rue pour que ceux-ci puissent prendre leur retraite plus tôt !!!

jeudi 21 octobre 2010

France et Amérique

France et Amérique

La France et les Etats-Unis sont décidément deux mondes très différents.
Au moment où la Gauche envoie les Français manifester dans la rue, c’est la Droite Américaine qui pousse ses Tea Parties sur le macadam pour protester.

Quant les Français attendent toujours plus de l’Etat, les Américains demandent moins d’Etat. Et ceci bien que l’Etat Français soit déjà cent fois plus providentiel que l’Etat Outre- Alantique.

Les uns refusent de faire le moindre effort pour aider leur pays en travaillant davantage pour financer leurs retraites en péril, et demandent que l’on augmente encore les impôts. Les autres veulent moins d’intervention de l’Etat, moins d’assistanat et moins d’impôts.

Le contraste est saisissant. Et ces deux camps sont en passe de gagner les prochaines élections dans leur pays !

Un point commun toutefois, des deux côtés dans ces démonstrations, on peut voir autant de gens qui manifestent contre leurs intérêts, adroitement manipulés qu’ils sont par les politiques et les médias. C’est le cas des jeunes en France qui ne comprennent pas qu’on essaie de sauver leurs retraites futures, et qu'ils vont alourdir la dette que leurs aînés leur laisseront à payer plus tard. C’était aussi le cas chez l’Oncle Sam quand des gens manifestaient dans la rue contre un nouveau système de santé dont ils étaient potentiellement les principaux bénéficiaires !

On objectera que la Droite est au pouvoir en France et que les Démocrates dirigent les Etats-Unis, et que par conséquent ceci est le résultat logique du travail de l’opposition.

Peut-être ! Mais les Français, qui défilent actuellement dans la rue suivis par leurs syndicats et le parti Socialiste, devraient méditer les paroles de John Kennedy, un Démocrate lui, qui disait à ses compatriotes à peu près ceci :

« Demandez vous ce que vous pouvez, vous-même, faire pour votre pays, ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ! »

lundi 11 octobre 2010

Croissance et Emploi

Quand les hommes politiques des pays développés ont un jour décidé, accepté ou cautionné la mondialisation, avaient ils une vision éclairée des conséquences pour leurs économies ? On peut se poser la question car ces gens là sont en général animés par une vision à court terme.

Tout le monde comprenait facilement à l’époque, sauf eux apparemment, que l’ouverture de nos marchés à des pays qui emploient des hommes à des salaires d’un montant ridicule par rapport aux nôtres, sans les protections sociales auxquelles nous sommes très attachées, et faisant même parfois travailler des enfants, allait forcément créer un déséquilibre fâcheux pour nos économies.

Les ravages constatés depuis quelques années sont évidents : chômage, délocalisations, récession… Cette mondialisation poussée par les entreprises multinationales dont on comprend fort bien les motivations tout à fait respectables, a souvent été justifiée par les hommes politiques par des raisons tantôt altruistes (il faut aider les pays émergents à se développer) tantôt économiques (de nouveaux marchés vont s’ouvrir pour nos entreprises) est aujourd’hui la cause de beaucoup de nos problèmes.

Nous sortons d’une grave crise économique et il est surprenant de voir que les discours n’ont pas changé. On parle toujours de la tarte à la crème de la croissance, que l’on attend comme le messie, parce qu’elle va recréer des emplois !

Eh bien ! on peut en douter. La mondialisation a mis à la disposition de nos entrepreneurs une panoplie de solutions pour assurer le développement de leurs entreprises, sans pour autant recourir à l’emploi national. Ils peuvent sous-traiter à volonté à l’étranger ou mieux encore délocaliser. Dans un contexte concurrentiel difficile, pourquoi produire avec des coûts de main d’œuvre locaux très élevés et traîner un effectif boulet difficile à gérer quand leurs affaires vont moins bien ?

C’est pourquoi on va s’apercevoir rapidement que le retour de la croissance, timide aujourd’hui, mais elle peut s’améliorer, ne s’accompagnera plus des créations d’emplois escomptés.

Il serait urgent que nos économistes distingués ouvrent les yeux rapidement sur cette situation pour inciter des mesures correctives à ce phénomène de mondialisation afin de protéger nos économies et nos emplois, faute de quoi le démon du protectionnisme va faire sa réapparition au galop !

Contradictions Socialistes

Pourquoi faut-il que l’opposition soit systématiquement contre tous les projets du gouvernement même ceux qui devraient réunir un consensus dans l’intérêt général du pays ? Voilà encore une raison de la perte de crédibilité des hommes politiques, dont tout le monde pense qu’ils font passer leurs intérêts personnels avant l’intérêt de leur pays : leur seul but est de gagner les élections suivantes, donc pas question de cautionner de près ou de loin un pouvoir politique qu’il faudra battre la prochaine fois, et même si ses projets sont bons!

Comme la Droite a pu l’être dans le passé, les socialistes en sont un bon exemple. Ils luttent actuellement contre la réforme des retraites avec un certain culot, voire une grande irresponsabilité. D’abord tout en reconnaissant publiquement depuis 20 ou 30 ans qu’une réforme était nécessaire, ils n’ont jamais esquissé le moindre projet quand ils étaient au pouvoir, laissant à la droite le soin de faire le sale boulot (réformes Balladur, puis Fillon et maintenant Sarkozy). Au contraire ils ont aggravé de manière considérable la situation du régime des retraites en baissant l’âge légal à 60 ans à une époque ou les prévisions démographiques laissaient déjà entrevoir les futures difficultés.
Quelle vision de l’avenir avaient Mitterrand et ses conseillers!

Le déséquilibre du régime des retraites apparaît évident au commun des mortels : on vit plus longtemps donc pour le régler, il faut travailler plus longtemps, ou baisser les retraites ou augmenter les cotisations. Mais cette logique mathématique n’aveugle personne au Parti Socialiste ou les dirigeants compliquent la solution en demandant que la réforme supprime en même temps toutes les inégalités dans notre pays, inégalités contre lesquelles ils n’ont eux-mêmes rien fait puisque les économistes admettent que celles-ci se sont accrues quand ils avaient la responsabilité de l’Etat.

C’est ainsi qu’ils demandent de donner des avantages aux gens qui ont un travail pénible, de traiter le problèmes des courtes carrières des femmes ayant élevé des enfants, de favoriser les gens qui ont commencé à travailler jeune…, bref autant de cas particuliers que tout le monde aimerait bien sûr voir traités, mais qui chargent la barque et accroissent encore les ressources nécessaires pour retrouver l’équilibre financier. La réforme des retraites n'a jamais eu pour but principal d'éradiquer toutes les injustices de notre société!

Malgré cela, les Socialistes ont encore le culot de critiquer cette réforme, moins ambitieuse, du gouvernement en prétendant qu’elle ne sera pas financée ! Souhaitent-ils que l’on augmente davantage l’âge du départ en retraite ? Non ! il faut faire payer les riches !!! On croit rêver devant tant de démagogie et d’irresponsabilité visant uniquement à faire descendre les gens dans la rue pour protester.

Où sont donc les solutions qu’ils proposent ? Ils n’en n’ont pas, et pas question de se mouiller avant les élections ! Pas question non plus de revenir sur cette réforme lorsque l’inévitable alternance les ramènera au pouvoir, même si certains d’entre eux déclarent le contraire aujourd’hui ! Ils seront alors bien contents d’être en paix avec cette réforme pendant quelques années et laisseront à nouveau le problème des retraites au gouvernement de droite suivant !

Le gouvernement communique malheureusement très mal pour mettre en valeur ces contradictions et il subit par conséquent une impopularité grandissante.
Nicolas, ceux qui veulent réellement sauver les retraites espèrent que tu tiendras bon !