La Police, un problème d'encadrement !

Un nouvel incident avec la Police, qui a tabassé ce producteur de musique, a créé à nouveau beaucoup d’émoi dans notre pays. Les images de cette exaction ont été généreusement diffusées en boucle par tous les médias. Ironie du sort, cet évènement survient au moment où le parlement vient d’adopter en première lecture le projet de loi Macron sur la Sécurité Globale qui, dans son fameux article 24, vise à interdire la diffusion en clair des images malveillantes de la Police en action, et ceci peut-être moins pour protéger la Police que pour éviter qu'elle ne ternisse l’action du gouvernement lors de ses éventuels dérapages ! 

 Dans leur avidité pour le sensationnel, les médias se délectent en général de ce genre de bavures au point ou toute l’information est focalisée sur celles-ci au détriment des autres informations. Ils oublient aussi de rappeler que les faits rapportés ne sont que quelques cas parmi les millions d’interventions que la Police fait chaque année, et dont bien sûr personne ne parle ! Et comme d’habitude, aucune information, aucune image ne sont données sur le contexte de ces bavures pour que l’on comprenne ce qui les a déclenchées ! 

Mais on a peine à comprendre tous ces actions violentes de policiers qui ne semblent pas encore avoir compris qu’ils seront toujours filmés par les multiples caméras de surveillance, ou par un badaud qui passe à ce moment-là avec son téléphone portable ! Même s’ils font un métier très difficile pourquoi ne se rendent-ils pas compte des conséquences finales de leurs actes ? La raison est simple à notre avis, c’est parce qu’ils ne sont pas pris en mains par leur hiérarchie qui est la vraie responsable. 

Il est en effet remarquable de constater que les sanctions prises ne concernent que les intéressés : suspendus, mis à pied ou en examen ! Mais on n’entend jamais parler de leurs chefs ! Sont-ils eux aussi sanctionnés ? Aucune annonce n'est faite, aucun limogeage n'est annoncé, on peut donc en douter car c’est en effet la gangrène de l’administration en général où les vrais responsables sont en général inattaquables, et où les sanctions sont rares ou dérisoires. 

Pourquoi ne vire-t-on pas le Préfet de Police, comme on vire les patrons d’entreprises privées quand des incidents ou des erreurs se répètent ? Si on le faisait, on pourrait être assuré que du haut en bas de la hiérarchie les responsables prendraient plus sérieusement les choses en mains et tiendraient beaucoup mieux leurs troupes, par peur de perdre leur travail en cas de dérapages de celles-ci. 

 Emmanuel, toi qui parlais dans ta campagne électorale de virer éventuellement les grands patrons d’administration, tu n’as viré personne jusqu’ici, et on a même difficilement compris ta difficulté à te séparer de ton Benalla ! Alors de quoi as-tu peur ? Ce ne sont pas les policiers qu'il faut réformer, c'est d'abord et avant tout leur hiérarchie!