Le gouvernement veut entreprendre une grande réforme de la
Santé, c’est une excellente idée, très d’actualité, mais on peut douter de l'efficacité pour deux raisons : d’abord on ne fait jamais rien de bien en
travaillant dans l’urgence, et ensuite parce que les concertations menées vont concerner
essentiellement les professionnels, dont la participation est légitime, mais n’est pas une
garantie que tous les sujets seront abordés et toutes les analyses en
profondeur effectuées!
On peut craindre en effet que les discussions soient noyées
dans un ensemble de revendications partisanes venant de tous les participants,
mais que personne n’élève le débat et ne soulève les problèmes de fond de notre
système de Santé qui sont très complexes et dont les solutions souhaitables peuvent
fatalement déplaire aux uns et aux autres.
La première question à se poser est de comprendre pourquoi,
alors que nous sommes à égalité avec l’Allemagne pour l’importance des sommes consacrées à la
Santé par rapport à nos PNB, nos soignants sont beaucoup moins bien rémunérés
et nos hôpitaux beaucoup moins
bien équipés !
Pourquoi l’Allemagne avec des ressources comparables aux
nôtres, a-t-elle beaucoup mieux géré la
crise du COVID19 avec beaucoup moins de victimes que dans notre
pays ? Aurons nous des experts pour analyser et expliquer objectivement
les raisons de ce paradoxe ?
Cette question est maintenant primordiale pour les Français qui
souhaitent une réponse avant que ne soit entreprise la moindre réforme ! Ils veulent en effet comprendre comment leur argent est utilisé ! Cette
question sera-t-elle abordée lors du « Ségur de la
Santé » ?
On peut en douter ! Mais si l’on n’aborde pas cet aspect de la gestion de notre
système, si l’on ne procède pas à un examen critique de notre bureaucratie
hospitalière, des organisations en place et des contraintes administratives en tous genres qui devraient être repensées, aucun moyen de financement interne ne pourra être dégagé, aucune
ressource existante ne pourra être réaffectée et nous allons simplement
saupoudrer de nouveaux crédits pour satisfaire, ou calmer, les revendications des
uns et des autres.
Et les Français, qui ont beaucoup appris pendant cette
épidémie de coronavirus, sur la quantité d’argent qu'ils consacrent à leur
Santé, ne comprendront plus les criailleries des personnels hospitaliers,
mandarins en tête, sur leur manque de moyens !
Il y a des mesures d’urgence qui peuvent être prises
immédiatement car elles n’obèrent pas l’avenir, comme par exemple le relèvement
des rémunérations des personnels, exclusivement les soignants, dont les niveaux sont actuellement
parmi les plus bas de l’OCDE, ainsi que la réaffectation de certains lits d'hôpitaux
et surtout la sécurisation de nos approvisionnements en équipements et produits médicaux.
Mais si on ne s’attaque pas immédiatement à la
réorganisation et à la gestion de l’ensemble de nos systèmes de santé :
hôpitaux publics et privés, médecine libérale, recherche… , réformes à plus long
terme, alors nous nous contenterons de faire les quelques replâtrages habituels
qui vont encore peser sur l’économie de notre pays, et sans régler les problèmes
de fond !
Les Français se disaient fiers de leur système de santé,
sans d’ailleurs bien comprendre s’ils parlaient de là qualité des soins
pratiqués ou de leur prise en charge financière. Ils ont maintenant bien
assimilé la différence et vont
suivre attentivement les discussions sur la réforme qui sera décidée pour leur
pays !
Pourquoi ne pas faire participer des représentants des contribuables dans les discussions ? Après tout ce sont eux qui financent intégralement le système de santé, et leur avis compte donc autant que celui des professionnels, et ils pourraient certainement poser de bonnes questions que ceux-ci, avec ou sans la complicité des responsables politiques et administratifs, vont omettre de se poser !
Les participants aux discussions pourraient aussi, très utilement, auditionner des experts des systèmes de santé de nos voisins les plus performants, afin de comprendre ce qui ne fonctionne pas chez nous. Le coronavirus a fait tomber notre système de soins du piédestal sur lequel nous l'avions installé, c'est le moment d'essayer d'apprendre et de tirer profit de l'expérience des autres pays!
Pourquoi ne pas faire participer des représentants des contribuables dans les discussions ? Après tout ce sont eux qui financent intégralement le système de santé, et leur avis compte donc autant que celui des professionnels, et ils pourraient certainement poser de bonnes questions que ceux-ci, avec ou sans la complicité des responsables politiques et administratifs, vont omettre de se poser !
Les participants aux discussions pourraient aussi, très utilement, auditionner des experts des systèmes de santé de nos voisins les plus performants, afin de comprendre ce qui ne fonctionne pas chez nous. Le coronavirus a fait tomber notre système de soins du piédestal sur lequel nous l'avions installé, c'est le moment d'essayer d'apprendre et de tirer profit de l'expérience des autres pays!
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