samedi 13 juin 2020

La repentance et la morale rétroactive.


La maladie Européenne de la repentance est en train de gagner les Etats Unis. La mort de George Floyd, tué par un policier, sans doute raciste, a soulevé de gigantesques protestations qui poussent les citoyens Américains à la démesure. Tout est bon pour exprimer leur colère, y compris le rejet du passé, exprimé par les propositions qui visent à éradiquer tout souvenir de leurs ancêtres esclavagistes!

On veut déboulonner toutes les statues des Généraux (et néanmoins héros) Sudistes, et retirer leurs noms qui avaient été donnés après la guerre de Sécession à certaines bases militaires des Etats du Sud sans doute en geste d’apaisement des vainqueurs pour aider à faire la paix

Est-ce un début et les Américains vont-ils ensuite un jour se flageller pour avoir construit leur nation à partir du massacre des Indiens et de l’esclavage des Africains ? Vont-ils un jour se repentir pour tous les crimes commis dans le monde entier par la CIA ? Vont-ils enfin réaliser que leur attachement au port des armes a provoqué dans le passé, et même récemment, de nombreuses tueries collectives ? Nous en sommes très loin pour l’instant.

L’histoire est toujours la même, il s'agit en vain, de juger les actes des hommes qui vivaient au cours des siècles passés, avec notre morale d’aujourd’hui ! Pas plus que la loi, la morale ne peut être rétroactive. Allons nous entreprendre les procès de tous les actes du passé avec nos lois actuelles? Allons nous brûler tous nos livres d'histoire? Y a-t-il jamais eu dans le passé un seul souverain ou un seul Chef d'Etat qui ait respecté nos lois et notre morale actuelle?

Les Américains devraient réfléchir à leur prière indienne ancienne qui disait « Lord, grant that I may not criticize my neighbour until I have walked one mile in his mocassins ! » ( Dieu, faites que je ne critique pas mon voisin avant que je n’ai marché au moins un mile dans ses mocassins !»).

Qui sommes nous pour juger des actes de nos ancêtres ? La société évolue bien sûr avec sa morale et ses lois, et il est légitime de constater, et de proclamer,  que certains comportements passés seraient inadmissibles ou impossibles aujourd’hui, et sévèrement sanctionnés, sans pour autant se livrer à des accusations ridicules et hors du temps! Nos censeurs ont-ils réfléchi un seul instant à ce que nos descendants vont nous reprocher dans 50 ou 100 ans ?

Comment allons nous être jugés sur l’état dans lequel nous leur aurons laissé la planète ? Que diront-t-ils alors de nos guerres qui l’ont ensanglantée ou de nos gaspillages d’énergie qui ont épuisé ses ressources? Comment serons nous jugés sur la façon dont nous traitons aujourd'hui les animaux, domestiques ou non, qui nous entourent?  Quelles reproches nous feront-ils de nos utilisations de pesticides? Quid de nos morts sur les routes?  Que diront nos arrière petits enfants des dettes que nous leur aurons léguées ? Nos successeurs vont-ils un jour brûler les statues des héros industriels de notre temps qui ont inventé tous les grands modes de pollution : pétrole, automobiles, avions, usines, nucléaire?....

Les psy pourraient sans doute nous expliquer que cette repentance est en fait un moyen facile de se donner bonne conscience, et qui permet aussi d’évacuer une culpabilité actuelle très réelle, dont les gens ont vraiment honte ou qu’ils ne veulent pas admettre, en en faisant porter la responsabilité à leurs ancêtres, dont ils ne réalisent même pas qu’ils leur doivent d’être là aujourd’hui !

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