Cette réforme est sans aucun doute justifiée, car nous avons
en France un nombre trop important de parlementaires en comparaison avec
d’autres pays. A l’heure ou il est aussi question de restructurer et réduire
les sureffectifs de la fonction publique, elle a aussi une valeur symbolique
puisqu’elle touche en plus des gens que les contribuables considèrent comme
des nantis qui ont dans le passé montré qu’ils cumulaient trop d’avantages, à leurs frais!
Le travail législatif peut se faire avec un nombre réduit de
députés et sénateurs, d’autant plus que la suppression du cumul des mandats va
laisser à nos élus beaucoup plus de temps pour travailler à l'étude, la discussion et le vote de nos lois
Mais nos parlementaires ont un emploi précaire, et réduire
leur nombre va limiter considérablement leurs chances de retrouver une
fonction, un emploi, même si la suppression effective du cumul des mandats et leur limitation dans le temps, aussi voulue
par le pouvoir, leur donne une petite chance supplémentaire de se recaser.
Comme dans tous les domaines dépourvus de sécurité d’emploi, le
privé par exemple, on ne trouve en effet jamais d’individus désireux de se
faire hara kiri pour supprimer leur emploi, leur gagne pain, et c’est une
attitude que l’on peut comprendre. C’est bien le cas de nos élus qui vont
devoir décider eux-mêmes, en Congrès, de voter cette loi que le gouvernement
devrait leur proposer !
Cette nouvelle loi pourrait être votée relativement
facilement par une majorité de députés fraichement élus, composés d’une grande partie
renouvelée venant de la société civile et qui peuvent retrouver un emploi
facilement, ou de fonctionnaires qui gardent un emploi à vie. C’est beaucoup
plus difficile par contre pour les sénateurs qui font une carrière politique et sont depuis toujours installés dans des
mandats de longue durée !
Cette réforme est d’autant plus compliquée qu’elle arrive
tardivement au moment ou l’on a
supprimé le cumul des mandats et ou les parlementaires menacés dans leur
carrière politique, qui ne peuvent plus gagner leur vie en s’appuyant sur un autre mandat, peuvent se retrouver plus facilement du jour au lendemain sans ressources.
Un referendum populaire est bien sûr possible, il peut se justifier par le fait que dans notre démocratie, aucun élu ne doit prendre part a un vote lorsque ses intérêts personnels sont en jeu! Mais ce n’est
pas une bonne solution. D’abord parce que cela constitue un passage en force
qui défierait nos Parlements, et ensuite parce qu’il est bien connu que les
électeurs y votent rarement en réponse à la question posée !
Pourquoi ne pas faire une réduction progressive du nombre
d’élus qui passerait plus facilement ? Comme cette réforme est plus
symbolique, qu’efficace sur le plan des finances (ce n’est pas elle qui va
redresser notre économie !), on pourrait l'étaler sur plusieurs
mandats. Ceci nécessiterait bien sûr de refaire à chaque élection les
découpages électoraux, mais en procédant par exemple progressivement par régions
(les députés et sénateurs, nous ont montré dans le passé qu’ils étaient géographiquement
mobiles !) cela serait assez simple et permettrait peut être d’avoir un consensus parlementaire sur cette
réforme.
Cette méthode pourrait aussi introduire une période
conditionnelle plus longue d’indemnisation du chômage des élus ayant perdu leur
mandat, pour leur donner le temps de se réinsérer dans la société civile.
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