mardi 16 mars 2010

Les stratèges de Sarkozy

On les connaît peu. Après les élections régionales, on sait maintenant qu’ils sont nuls. « Nicolas, dans ton intérêt il faut les virer vite fait ! »

Comment peut-on accumuler ainsi les bourdes et rater successivement : la stratégie, la campagne électorale et les réactions post résultats ? Nous ne sommes pas loin du livre des records !

D’abord la stratégie. L’enjeu était de reprendre des régions au PS, dans un contexte rendu difficile par la Crise économique mondiale et l’impopularité grandissante du pouvoir, il nécessitait donc une stratégie performante.

La stratégie porte d’abord sur les alliances et puis sur les thèmes de campagne. Or on nous a proposé une stratégie de campagne présidentielle regroupant dans une seule candidature les diverses composantes de la majorité. Les vieux cons d’autrefois (Mitterrand, Chirac…) savaient qu’il fallait ratisser large au premier tour pour remporter une élection, en présentant plusieurs listes ! En s’alliant avec De Villiers, par exemple, on alimente stupidement l’électorat de Le Pen que l’on a eu du mal à conquérir avec les promesses de la campagne Présidentielle. On se prive ainsi de réserves de voix pour le second tour comme disent avec raison les médias.

Pour mobiliser l’électorat de droite, l’arme fatale retenue pour la campagne a été le débat calamiteux sur l’identité nationale. Ce thème évidemment sécuritaire mais du type" gros sabots" n'a été introduit que pour attirer l’électorat Le Pen. Tout le monde en a été convaincu à droite comme à gauche. Cette stratégie s’est rapidement retournée contre ses auteurs puisque Le Pen a superbement exploité ce thème pour appuyer ses propres thèses, en s’y référant d’ailleurs maintes fois dans ses discours. Il a fallu trop tardivement envoyer le pompier Fillon pour éteindre l’incendie et mettre un terme a ce débat qui ne reprendra pas de sitôt. Il faudra trouver autre chose pour la Présidentielle. On peut aussi se demander si le sinistre ministre Eric Besson qui a défendu ce thème de campagne, n’était pas après tout une taupe envoyée par le PS à l’UMP pour lui faire perdre les élections !

Personne ne s’est étonné des résultats catastrophiques pour l’UMP. Mais les stratèges ont alors a nouveau frappé ! Comment peut-on imaginer commentaires plus stupides que ceux qu'ils ont mastermindé et que sont venus réciter sur les antennes, les responsables disciplinés de l’UMP pour tenter de sauver la situation. Alors que, devant un tel désastre électoral, il n’y a qu’une attitude positive possible c’est de convenir de l’échec et annoncer que des leçons en seront tirées ! C’est la seule attitude responsable que les électeurs habituels de la Droite qui ont voulu protester en s’abstenant ou abandonnant leur parti, puissent comprendre.

Au lieu de cela nous avons eu droit a ces commentaires téléguidés de nature à décrédibiliser encore plus la politique et ses représentants ! Monsieur Fillon avez vous pensé que vos commentaires lénifiants ("rien n'est joué pour le 2ème tour") expriment un mépris total pour vos électeurs qu'ils aient voté ou non?

Quant à la participation médiocre des électeurs (45%), c’est le fait principal de l’élection, les raisons en sont simples. La région, personne ne sait à quoi elle sert : les socialistes sortants se sont d’ailleurs bien gardés de mettre en avant leur bilan et l’opposition d’afficher clairement des projets séduisants. Les enjeux étaient peu clairs et les électeurs peu intéressés.. Les élections régionales précédentes avaient bénéficié du regroupement avec l’élection des représentants cantonaux, plus proches des électeurs qui se déplaçaient pour aller voter pour ceux-ci.

Par conséquent ces élections n’ont peut-être jamais intéressé les Français qui voient plus dans la région une activité budgétivore que bénéfique pour leur vie quotidienne. On parle beaucoup de réformes administratives dans ce pays depuis deux ou trois ans, mais quand allons nous commencer ?

Le pouvoir a d’autre part accumulé les maladresses, en déclarant qu’il ne s’agissait pas d’un enjeu national, mais tout en envoyant un certain nombre de ses ministres au « casse pipe »! Puis ayant fait mine de ne pas s'y intéresser, il est intervenu tardivement et maladroitement dans la campagne croyant pouvoir limiter les dégâts, et transformant ainsi l’élection en un vote pour ou contre Sarkozy. ! Et puis les Français, soûlés par les discours de réforme , attendent toujours la première qui va changer leur vie quotidienne.

« Nicolas, toi qui a déclaré maintes fois que l’on ne pouvait pas maintenir dans leurs fonction des gens qui échouent, vire nous tous ces stratèges tout de suite !
….a moins bien sûr que le stratège ce soit toi, et alors il te faudra bien réfléchir aux décisions à prendre ! »

Au fait, les élections régionales, ça sert à quoi ?

Mars 2010

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